Depuis le début des consultations, qui ont abouti à la formation du gouvernement d’union nationale, le mercure ne cesse de monter au sein du FDR. La démission, mardi dernier, du porte-parole du FDR, prouve à suffisance que rien ne va plus au sein de ce regroupement politique. «Si une personne n’est rien dans la vie d’une organisation comme le FDR, le départ de Kassoum Tapo pourrait sonner le glas du FDR » s’inquiète un de ses membres.

Selon les observateurs, ce qui arrive au FDR était prévisible. Depuis un certain temps, le FDR n’a plus la baraka du peuple. Si le FDR dispose de tous les moyens pour mobiliser les médias, il n’a pas plus de crédibilité au sein du peuple qu’il entend défendre. C’est pourquoi, malgré les chantages de toutes sortes, le FDR n’arrive plus à convaincre grand monde de sa bonne foi.
« Des gens qui n’inspirent pas confiance, ne peuvent pas créer quelque chose de solide », nous explique un étudiant. Comme cet étudiant, nombre de Maliens estiment que les leaders du FDR sont ceux-là mêmes qui sont responsables de la gestion chaotique du Mali durant ces 20 dernières années. Conséquence : les formations politiques comme le FDR, sont obligées de mettre la main à la poche pour mobiliser les populations. En politique, a-t-on besoin de payer pour se faire accepter ? Nous pensons que non. La preuve : les populations ne se font pas prier pour répondre à l’appel du Haut Conseil Islamique.
Selon l’écrasante majorité des Maliens, c’est au sein de cette association religieuse qu’on retrouve encore des leaders crédibles.
Le FDR, en réclamant, mordicus, la démission du premier ministre, Dr Cheick Modibo Diarra, a scié la branche sur laquelle il était assis. Le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré ne s’est pas plié à cette sollicitation du FDR. Afin d’éviter d’autres soubresauts. Très soucieux du devenir du Mali, Dioncounda a consulté toutes les sensibilités du pays avant de procéder à un partage équitable du pouvoir à travers le gouvernement d’union nationale. Ce qui a déplu à certains membres du FDR, qui s’attendaient à la part du lion. Pour ceux-ci, c’est le combat du FDR qui a abouti à la formation du gouvernement d’union nationale. Selon une source proche du FDR, Dioncounda Traoré qui n’entendait pas jouer au dilatoire, ne voyait pas les choses sous cet angle. Et a procédé autrement. Toute chose qui a fait éclaté le FDR en deux tendances. D’un côté, des mécontents qui crient à la trahison et de l’autre côté, les
«inconditionnels » de Dioncounda Traoré qui soutiennent sa décision. Dans une déclaration lue par Amadou Koïta, président du mouvement des jeunes du FDR, il ressort que le FDR reconnait et soutient le gouvernement d’union nationale. Mais selon nos informations, cette position est loin de faire l’unanimité au sein du FDR. Toute chose qui fait dire que l’éclatement du FDR n’est qu’une question de jours. Car, aux dernières nouvelles, d’autres responsables s’apprêtent à emboîter le pas à Kassoum Tapo. Ne dit-on pas que toute relation humaine qui n’est pas basée la confiance mutuelle et la franchise est vouée à l’échec ?
Abou Berthé