Acteur principal de l’avènement de la démocratie au Mali, le 26 mars 1991, l’Alliance pour la démocratie au Mali-parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) continue à jouer un rôle de premier plan dans l’échiquier politique national. Ce, à travers les alliances électorales qu’elle cesse de nouer avec ses rejetons du Rassemblement pour le Mali et l’Union pour la démocratie et la République à l’approche chaque scrutin important.
-Maliweb.net- Ces trois partis politiques, ADEMA-PASJ, RPM et URD, arrivées successivement premier, deuxième et troisième au terme des élections de communales de 2016, continuent à dominer la scène politique grâce aux complicités et les amitiés qui lient leurs cadres. Car ils ont tous milité au sein de l’Adema-mère avant que les mécontents lors des conférences de désignation du candidat du parti de l’abeille à l’approche de la présidentielle se retirent. Malgré leur appartenance aux partis différents, ces enfants de mêmes famille politique ne cessent de cheminer ensemble.
Comme le correspondant de l’AFP au Mali, Serge Daniel disait : « L’adema continue de diriger le Mali depuis l’avènement de la démocratie », la prédominance des alliances électorales ADEMA-RPM et URD dans toutes les grandes mégalopoles du pays laisse croire à l’avance que la 6
ème législature sera toujours à la solde des acteurs du mouvement démocratique.
De Kayes à Sikasso en passant par Mopti, Koulikoro, Gao, Ségou jusqu’en communes I, IV et probablement la commune VI se sont des alliances ADEMA-RPM-URD qui tiennent la vedette. Le même constat est fait dans les cercles de Yanfolila, Kolondiéba, Ténenkou, Kati, Kéniéba , Banamba, Yorosso, Kadiolo, Niono, San, Baraouli, Macina, Koro, Bourem, Niafunké
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Ces listes partent favorites aux législatives du 29 mars dans ces grandes circonscription électorales du pays, mais leurs chances demeurent réduites dans les cercles de Niafunké, où ces trois partis politiques ne sont pas parvenus à peaufiner une alliance à cause du duo Soumaïla Cissé et son colistier l’honorable Dédeou. Egalement dans les cercles de Bourem et Kolondiéba, où l’alliance ADEMA-RPM-URD sera opposée à l’honorable Aïchata Haïdara et Dr Oumar Mariko, qui jouissent encore d’une certaine popularité et légitimité auprès de leur base.
Le plus grand perdant dans ces alliances électorales au compte des législatives prochaines est l’ASMA-CFP de l’ancien premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, qui semble encore entrain de payer la colère de ses alliés d’hier. Ces trois partis reprochent à SBM d’avoir profité de son statut de premier ministre pour débaucher leurs élus. A part quelques rares fiefs de l’ASMA, ce parti, qui a enregistré le plus grand nombre d’adhésion d’élus nationaux, reste bouder par le trio RPM-ADEMA-URD.
« Les alliances contre nature »
Telle est la qualification que les internautes donnent à ce mariage ADEMA-RPM-URD à la veille des élections législatives. Adema-RPM majorité présidentielle et l’URD principal parti de l’opposition, ces deux camps qui ont passé ces six dernières années à tirer à boulet rouge sur l’un et l’autre sont devenus brusquement des alliés politiques. « Quel paradoxe ! », s’exclame un internaute, qu’à cause de l’effet de la colère n’hésite pas de parler « de prostitués politiques » en citant les acteurs du mouvement démocratique. «
Pourvu qu’ils soient au affaires seulement. Les intérêts du peuple comptent peu », ajoute un autre.
Malgré les réactions de colères qu’on peut enregistrer par-ci et là, la mainmise des acteurs du mouvement démocratique sur le paysage politique Malien n’est pas pour demain. Les nouveaux partis politiques qui émergent dans leur ombre tels que la CODEM, les FARE, l’ADP-Mali, Yelema et d’autres devront batailler davantage pour pouvoir espérer obtenir la majorité à l’Assemblée nationale un jour.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net