Prochaine élection présidentielle : Des questions qui troublent les consciences

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Campagne électorale anticipée, usages de T-shirt et gadgets de campagne excessifs, dons et assistance de diverses natures, dépenses exorbitantes de mobilisations des foules…Le climat électoral ne se pollue-t-il pas avant les hostilités ?

Sous réserve de la modification de la loi électorale, la campagne électorale anticipée est interdite. Et tous les potentiels candidats qui s’y livreront pourraient se voir opposer largueur de la loi pour invalider leur dossier de candidature.

Or, ces derniers week-end précédant le début du mois béni du Ramadan ont  véritablement été mis à profit pour un grand échauffement avant la phase de (pré)campagne de l’élection présidentielle 2022. Dans un laisser-aller total… Si ce n’est les ardeurs de la covid-19 qui ont finalement poussé à interdire à nouveau les rassemblements de plus de cinquante personnes. Ce qui a calmé un peu un front politique.

« Qui veut aller loin doit ménager sa monture », conseille la sagesse populaire. C’est tenant compte de cette réalité que plusieurs leaders politiques ou de potentiels aspirants au destin présidentiel ont choisi de se lancer dans la bataille.

En effet, Seydou Mamadou Coulibaly du mouvement Benkan devrait produire une mémorable démonstration de force le samedi dernier à Mopti. Mais les mesures fortes édictées par le dernier conseil de défense sur la pandémie à finalement freiné les ardeurs de ses partisans. Ce qui n’avait pas empêché de noter un air de campagne électorale dans la Venise malienne. De hauts cadres politiques et des responsables des associations de la ville ont convergé à l’Hôtel du Campement aux côtés du patron de CIRA-Holding SAS pour lancer le mouvement Benkan, le pacte citoyen. « Unis pour le Mali », « L’Appel du Mali » étaient quelques messages forts visibles sur plusieurs affiches et banderoles. Au stade Barema Bocoum et à divers endroits de la ville, des affiches aux couleurs oranges et blanches étaient perceptibles et donnaient à la capitale de la cinquième région une atmosphère de campagne électorale ou de plus que précampagne électorale. Et le leader du mouvement Benkan n’a pas hésité à sillonner la ville de Mopti pour aller saluer certaines notabilités comme des dignitaires religieux et certaines familles célèbres. Sans oublier de faire quelques dons aux déplacés, histoire de soulager les souffrances de certaines couches indigentes.

Ailleurs et avant le week-end dernier, plusieurs leaders politiques sont sur le terrain qui, pour remobiliser les troupes, qui pour faire quelques gestes et dons discrets dans la perspective des prochaines élections. Housseini Amion Guindo dit Poulo de l’Espérance Jigiya Kura et du parti CODEM, qui était aussi à Mopti, Moussa Mara du parti YELEMA, Soumeylou Boubèye Maïga de l’ASMA-CFP, Tiéman Hubert Coulibaly de l’ARP et de l’UDD, Modibo Sidibé des FARE Anka Wuli, Pr Salikou Sanogo de l’URD ont tous rivalisé d’ardeur pour se mettre en une sorte de campagne électorale anticipée. Certains de ces leaders se font escorter par des jeunes motocyclistes habillés en t-shirt aux couleurs de leurs partis ou potentiels aspirants au palais de Koulouba. D’autres font distribuer des affiches comme si la campagne électorale a déjà commencé. Tous ces actes ne constituent-ils pas des éléments violant la loi électorale dans ses dispositions actuelles ? Quid des donations et libéralités faits par certains de ces responsables politiques ? Que dire de l’étalage  de richesses dans un pays sans aucun dispositif de plafonnement des dépenses de campagne ? Voilà autant d’éléments qui préoccupent et qui suscitent des inquiétudes. Surtout quand le pays doit faire des efforts significatifs pour aller à des élections apaisées et équitables.

Boubou SIDIBE/maliweb.net

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Il faut sanctionné tous ceux qui ont occupé des postes de responsabilité sous art .Allez a la retraite vous ne pouvez rien prouver au peuple encore

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  2. Si la pré-campagne est vraiment interdite, les autorités devraient sévir contre les fautifs. Mais, hélas, la permissivité ayant droit de cité dans notre pays, personne ne sera inquiété. Les autorités elles même ayan la tète ailleurs: la jouissance du pouvoir.

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