Visite officielle du président intérimaire au Qatar : Dioncounda nous doit des explications

23 Octobre 2012 - 03:13
23 Octobre 2012 - 11:24
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L’annonce de la visite officielle que le président de la Transition a entreprise au Qatar a surpris plus d’un Malien. Non pas à cause de l’état de santé du chef intérimaire de l’Etat malien qui parait assez requinqué après sa fameuse agression lui ayant  valu un séjour médico-politique en France, mais  bien à cause de son choix pour sa première sortie officielle : le Qatar.

En effet,  il a de quoi surprendre le choix porté sur ce minuscule pays  du Golf arabo-persique, une pétro-monarchie accrochée au flanc du royaume d’Arabie saoudite très difficile à situer sur la mappemonde mais qui pue à plein nez les pétrodollars grâce à ses réserves en pétrole et en gaz. Le choix présidentiel est d’autant plus étonnant que ce micro-Etat est fortement soupçonné d’avoir accordé un soutien très actif aux islamistes radicaux et autres narcotrafiquants qui écument le nord de notre pays. Après la chute de Tessalit, certaines sources ont même fait état d’avions cargos frappés aux couleurs du Qatar qui transportaient du matériel de guerre  sophistiqué et des véhicules 4x4 flambant neufs  que le royaume de l’émir  Cheikh Hamad ben Khalifa al-thani a offerts aux agresseurs du Mali, un pays souverain s’il en est. Au-delà, le Qatar a été même pointé du doigt par  certains journaux français pour sa connivence avérée avec  les djihadistes qui occupent le nord du Mali. Des accusations que les autorités qatariennes tenteront de balayer d’un revers de la main en invoquant le paravent de l’humanitaire, mais la ficelle est  trop grosse et personne n’est dupe. D’autant que ce petit pays du Golf, bien connu à travers sa célèbre chaine de télévision, Al Jazeera,  et ses investissements dans les pays occidentaux, notamment en France, via ses fonds souverains, l’est aussi à travers sa propension à voler au secours de l’extrémisme islamique. En foulant allègrement  aux pieds les normes élémentaires du droit international, comme si l’on vivait encore au Moyen-Age. Un comportement qui n’est pas loin, pour reprendre une  expression à la mode, du comportement d’un Etat voyou.

Ce voyage du président Dioncounda Traoré s’inscrirait-il dans le cadre d’une offensive diplomatique visant à mettre un terme  au soutien du Qatar  aux groupes terroristes qui occupent illégalement le septentrion de notre pays ? Il urge que le président intérimaire lève toute équivoque à ce sujet  et qu’il rassure l’opinion nationale. Le moins que l’on puisse attendre de lui c’est de communiquer sur ses intentions  si tant est que celles-ci sont nobles. A priori, le Mali n’a que faire de la coopération d’un pays qui ne respecte pas sa souveraineté et sa dignité. Pour tout dire, le Mali n’est  pas un pays de « Miskins »-terme arabe désignant les miséreux-à qui on jette quelques subsides fussent-ils en pétrodollars pour qu’il plie en quatre son honneur avant de le mettre  dans sa poche arrière. En clair, le Mali n’est pas le vassal de l’émirat  du Qatar. Au moment où nous écrivions ces lignes l’envoyé spécial  de l’ORTM à Doha n’avait pas encore câblé son élément, l’ORTM qui a promis de « revenir en détail » sur les tenants et les aboutissants de cette visite peu ordinaire. Espérons qu’il sera à même de dissiper craintes et appréhensions. Yaya Sidibé, journaliste indépendant   

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