Malgré le prétendu plébiscite du président sortant, Amadou Toumani Touré, crédité de 70,89%, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Les Maliens ont, à travers le premier tour de l’élection présidentielle du 29 avril dernier, adressé un signal fort à leur classe politique. Surtout aux candidats en lice. Le scrutin d’avril avec un taux de participation de 36,17% ne saurait être qualifié de victoire. Il n’est qu’un vote sanction. A la limite le deuil de notre démocratie.
Ils sont près de 60% à bouder les urnes, jugeant peut être que les dés étaient déjà pipés. Mais qu’il fallait mettre la forme en organisant au moins l’élection pour se donner un pourcentage digne d’un parti unique. A cela, il faut ajouter les 201.403 bulletins nuls qui représentent 10%. Ceux- ci, à leur tour, ont choisi de ne pas choisir. Soit ils n’avaient pas compris le mécanisme de vote du bulletin unique, soit ils n’avaient pas de préférence parmi les candidats. Ce qui est clair, que ça soit l’un ou l’autre, ils ont exprimé une opinion qui a tout son sens.
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En un mot, ils ne sont que 26% qui ont réellement voté le 29 avril, jour du scrutin.
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Au lieu de s’inquiéter d’un tel taux de participation qui ridiculise notre pays et fragile en même temps notre démocratie, des leaders politiques, à la recherche d’une certaine aura dont on ignore encore auprès de qui, ont fêté avec éclats la victoire de leur candidat. Cela est de bonne guerre. Mais ce qui est sûr le peuple malien n’est pas prêt à accepter que des hommes ternes en fin de carrière politique enterrent avec eux notre démocratie, acquise au prix d’énormes sacrifices.
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Contrairement aux résultats de certains bureaux de vote à l’intérieur du pays où tous les inscrits ont accompli leur devoir civique, tout le monde s’accorde à dire que les Maliens ne sont pas sortis massivement le jour du vote. Ils ont tous presque préféré le thé sous l’ombre des arbres que d’aller faire le rang sous un soleil de plomb.
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Si on n’y prend garde, le score nord- coréen d’ATT risque d’être l’arbre qui va cacher la forêt. Ce vote sanction, qu’on a transformé en plébiscite, est un avertissement pour la classe politique malienne. Le président candidat qui a obtenu 1.622.579 voix, soit 70,89%, ne pourra en aucune manière minimiser les 60% de Maliens qui se sont abstenus.
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Avec un taux de participation de 36,17% contre 38 en 2002, les Maliens ont montré que la chose politique ne les intéresse pas. Il est illogique que le taux de participation de 2007 soit en deçà de celui de 2002 où l’enjeu n’était pas aussi important que cette année. Le président ATT, qui a failli être le candidat unique n’eût été la vigilance de la sentinelle de la démocratie, doit se demander si on est entrain de faire un jeu franc avec lui. Avec 43 partis politiques et plus de 200 associations de soutien, qui ont gagné le pari de la mobilisation durant la campagne électorale, le taux de participation devrait au moins connaître une nette progression. Le contraire suppose que les 36,17% sont à l’actif d’ATT et les autres candidats.
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Par cette élection, le Mali vient de tourner une page sombre de son processus électoral.
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Le vent du renouvellement de la classe politique n’a- t- il pas sonné ?
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Yoro SOW
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