Crise et hausse des prix de denrées de première nécessité : Le Mali entre mots et maux

4 Juillet 2014 - 04:15
4 Juillet 2014 - 04:15
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[caption id="attachment_38898" align="aligncenter" width="600"]Crise et hausse des prix de denrées de première nécessité : Le Mali entre mots et maux Les denrées de première nécessité[/caption] Contrairement aux discours, la paupérisation s’accentue. Les conditions de vie et de travail (pour ceux qui ont la chance d’en avoir) se dégradent inexorablement. La situation va de mal en pis malgré la litanie des belles intentions et des propos mielleux des pouvoirs publics.   Tout cela mis ensemble attriste énormément et fâche le citoyen lambda. Ainsi, je suis de ceux-là qui sont fâchés. Très fâchés même, voire en colère, parce que citoyen d’un pays gravement malade et à l’avenir compromis par tant d’incertitudes et de probabilités. En tant que citoyen, je suis donc en colère contre moi-même, contre tout le monde et contre personne à la fois. Tellement fâché et en colère que j’ai l’impression de perdre souvent le sens de la raison et de la responsabilité. Mais heureusement, que j’ai encore la faculté de me rappeler que lorsqu’on perd la raison, on devient forcement irraisonnable. Il en est de même lorsqu’on perd le sens de la responsabilité. Alors là, rien à faire, l’on devient simplement irresponsable. Serais-je donc devenu tout cela ou tous ceux-ci à la fois ? Au point de ne plus savoir qui je suis réellement, d’où je viens, ce que je veux et où je vais ? A force d’être dépassé par l’ampleur de la désillusion, je vais donc partout et dans tous les sens, malgré la difficulté que j’éprouve à faire partager ma vision par rapport à la situation désespérante que traverse mon pays. Tout paraît confus en moi, ainsi que dans mes actes. Tout ce que j’entreprends, de bonne foi très certainement, dans le but de bien faire, produit inéluctablement l’effet contraire. L’opinion nationale et internationale est très remontée contre des mesures que j’ai été amené à prendre en vue d’exercer convenablement mes fonctions de "Premier Citoyen" d’un pays pratiquement à terre à la suite d’une crise sans précédent qui affecte son fonctionnement normal depuis plus de deux ans. Accablé par tant d’incompréhension et d’antipathie (?), j’ai parcouru le monde entier en si peu de temps en quête de bouée de sauvetage. Rien à faire. Les choses se compliquent davantage chaque jour. J’en suis profondément attristé, nonobstant ce que pourrait croire la plupart de mes compatriotes. L’affaire de l’avion présidentiel, celle de mes relations supposées avec Tomi, les bruits de casseroles liés à des marchés publics, les fuites aux examens scolaires (DEF, bac, entre autres) et les dernières flambées des prix de denrées alimentaires, sont autant de choses qui ne peuvent laisser personne indifférent, encore moins là où je suis depuis bientôt un an. Autant de frustrations et d’incapacité à répondre aux attentes de mes compatriotes créent en moi un sentiment de honte, d’indignation et de révolte en même temps. Honte pour ce que mon pays est aujourd’hui devenu : la risée du monde. J’en suis en partie responsable, sinon le principal. Car, je suis le seul en qui les Maliens ont massivement investi de leur confiance au soir d’un certain 11 août 2013 avec une légitimité jamais égalée au Mali démocratique. De ce point de vue, j’assume tout ce qui adviendra durant le mandat de cinq ans, même si je suis convaincu que bon nombre de collaborateurs et partenaires ne jouent pas franc jeu avec moi. Indignation et révolte ensuite parce que tous ceux que j’ai cru devoir appeler en "amis" à la rescousse, semblent me narguer et se complaire dans le cinéma ou le cirque qui se joue chez-moi et dont je suis injustement présenté comme l’acteur ou le personnage principal. Quelle comédie ! N’est-ce donc pas révoltante ma situation d’homme "trahi" et abandonné par tous ? Mais au fait, à qui la faute ? Si ce n’est moi-même quelque part, avec certainement la complicité plus ou moins active de tous ceux-là qui ont accepté de jouer, souvent en qualité de simples figurants, soi-disant à mes côtés, dans ce jeu qui s’apparente de plus en plus à une tragique comédie. Qui, hélas ! Oui, mille fois hélas ! Se déroule sur le sol à moi légué par mes pères et par mes ancêtres dont l’un des plus illustres est un certain Soundiata Kéita. J’en suis écœuré et, à la limite, dégoûté de la politique politicienne où seuls les intérêts priment sur toute autre considération, fusse-t-elle morale. Aussi suis-je à me demander, s’il m’est encore possible de recouvrer toute la lucidité nécessaire pour me retrouver, me ressaisir afin de retrouver ma voie dans ce drame qui se joue au détriment de mes intérêts et aux seuls profits de ceux tapis dans l’ombre et qui en tirent les ficelles. Finalement, comme tiré d’un rêve cauchemardesque, je fus subitement réveillé par le son d’un clairon qui dit à peu près ceci : "A ton appel Mali ; Pour ta prospérité ; Fidèle à ton destin ; Nous serons tous unis. Un peuple, un but, une foi ; Pour une Afrique unie. Si l'ennemi découvre son front ; Au-dedans ou au-dehors ; Debout sur les remparts ; Nous sommes résolus de mourir…" Sur ce, de mon sommeil si profond, je me remis sur pieds, résolu, engagé et déterminé à redevenir le citoyen qui se bat pour recouvrer sa fierté, son honneur et sa dignité par soi-même d’abord afin de mériter ensuite le respect, la considération et l’estime des autres. Au-delà de simples incantations de mots, chacune de ces valeurs découle de nos comportements et des actes que nous posons au quotidien. Le respect, la considération et l’estime ne se décrètent malheureusement ou heureusement pas. Ils se construisent et se mesurent à l’aune de nos actions au service de la société. En un mot, ils se méritent. Puisse Dieu faire qu’il en soit ainsi ! Bréhima Sidibé    

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