Le docteur Gangle

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Také : Quand IBK a reçu les joueurs cadets de football et leur encadrement après leur retour triomphal de Niamey, son discours en disait long sur la joie qui l’habitait. Est-ce une manière d’encourager les jeunes ou d’attirer la sympathie du reste de la population?

Ganglè : Le président N’Bré Bourama en s’adressant aux joueurs cadets à leur encadrement et surtout devant les caméras ne voulait plus cesser de parler. En leur promettant des logements, il a félicité tous les acteurs et souhaité qu’un autre succès puisse suivre celui-ci. Mais, Bourama en prononçant son long discours les a oubliés pendant un bon moment pour se balader dans ses blablas habituels.

On a assisté à une répétition de termes qu’il utilise que ce soit devant ses détracteurs politiques, ses collaborateurs, son boss François Hollande bref partout. On ne s’étonne pas qu’il ait prononcé le mot «fabuleux» de façon itérative et fastidieuse. Il peut l’utiliser vingt fois dans un même discours et mieux dans des passages où ce mot, semble-t-il, n’a pas sa place.

Par ailleurs, il a dit que le Malien n’est complexé devant personne et qu’il tient à son histoire très riche à sa culture etc. C’est bien dit, sauf que lui-même Bourama ignore que son propre complexe se voit chaque jour depuis sa prise de fonction en tant que président de la République du Mali. À preuve, il s’est tapé la poitrine à son retour de Paris où il a participé à la marche organisée suite aux attentats. Il s’est enorgueilli d’avoir été côte à côte avec des grands dirigeants comme François Hollande ou Angela Merkel.

Devant les flashs, il a fait de cela une fierté en laissant entendre que «le Mali est écouté par les grands de ce monde». Quel complexe ! Comment peut-il prétendre défendre nos valeurs alors qu’il dit des choses sans avoir le courage de les réaliser? Le complexé de Sébénicoro s’est baissé à plusieurs reprises devant les toubabs. Qui est allé à Bruxelles et à Strasbourg pour supplier poliment les eurodéputés afin que la France accepte de restituer Kidal au Mali? Qui a fait libérer (troquer) des assassins incarcérés à la Maison centrale d’arrêt de Bamako contre un seul otage français? C’était bien lui!

Aujourd’hui, se sont les tueurs d’Al Mourabitoun qui sèment la terreur parce qu’ils savent que la justice malienne est toujours mise à la touche dès que la France met la pression sur le locataire du palais de Koulouba. Au sujet de la gestion des affaires du Mali aucun jour ne se passe sans qu’on n’entende un ordre ou des mots choquants venant de la France à travers le président François Hollande Laurent Fabius ou Jean Yves Le Drian.

«Il faut que Bamako cesse de trainer le pas, il faut qu’il y ait un accord, les autorités maliennes doivent avoir une bonne volonté…», dit-on du côté de l’Hexagone. À chaque fois, on sent des ordres et des sommations dans les propos de Paris à l’endroit de Bamako souvent à la manière dont un père parle à son fils. Pourtant, personne n’a vu N’Bré Bourama broncher en des pareilles circonstances. À son âge, il ne doit pas accepter se faire traiter de la sorte.

Loin de réagir, il se précipite pour faire ce que l’Elysée l’ordonne sans hésiter ni murmurer pour ne pas le vexer. Franchement au regard de tout cela, il est temps pour Bourama de remuer sa langue avant de parler. Il doit d’abord réfléchir car dans un sens propre, il se pourlèche toutes les secondes. Také, ferme maintenant ton appareil, on se verra la semaine prochaine, plaise à Dieu!

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