Vers la finalisation de l’avant-projet de la nouvelle Constitution : Le Col Assimi Goïta joue la carte du consensus et de l’inclusivité

2

Près de 70 personnalités, issues de tous bords sociopolitiques, viennent d’être nommées par décret, par le chef de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, pour finaliser l’avant-projet de la future nouvelle Constitution.

Conscient de la nécessité pour le peuple malien de s’unir pour un processus électoral apaisé, le président de la Transition vient de mettre sur pied une commission de finalisation du texte de l’avant-projet de nouvelle Constitution. Cette Commission comprend des personnalités issues de toutes les chapelles politiques (dont des partis hostiles à la tenue du référendum) et du monde associatif.

Contrairement donc au passage en force qu’on pronostiquait pour le pouvoir de transition, pour faire adopter le texte de la nouvelle loi fondamentale, c’est plutôt un signal d’ouverture qui est constaté chez le Col Assimi Goïta. C’est donc une preuve que le chef de l’Etat ne veut pas exclure les forces politiques qui projetaient s’opposer au processus référendaire.

En effet, parmi les cadres nommés au sein de cette Commission, l’on signale la présence par exemple de l’ancien ministre et fidèle lieutenant d’IBK, Amadou Koïta, non moins président du parti PS Yelen Kura et de Amadou Aya, le Secrétaire général adjoint de la CODEM (le parti de l’ancien ministre d’IBK, Housseini Amion Guindo dit Poulo), l’ancien Conseiller spécial d’IBK et président du parti CDS Mogotiguiya, Blaise Sangaré. S’y ajoutent des cadres tout aussi valables comme l’ancien Premier ministre d’ATT, Mohamed Ahmed Ag Hamani, l’ancienne ministre d’IBK, Assétou Founé Migan Samaké. Sans oublier des anciens ministres du temps du président Alpha Oumar Konaré comme Pr Issa N’Diaye, Aminata Dramane Traoré, Zéini Moulaye (qui a servi aussi sous IBK et sous Bah N’Daw). Ces  personnalités se caractérisaient, récemment encore, par des prises de positions franches et peu favorables au projet de référendum, certains exigeant même du pouvoir de transition d’abandonner purement et simplement son ambition de faire adopter une nouvelle Constitution. Elles semblaient pour la plupart s’arcbouter sur la Constitution en vigueur, celle du 25 février 1992, adoptée dans la ferveur populaire de la révolution du 26 mars 1991…

En outre, cette commission de finalisation du texte constitutionnel est aussi constituée de personnalités issues du monde syndical, comme Yacouba Katilé, le patron de l’UNTM, la principale centrale syndicale du Mali, des autorités administratives indépendantes comme le Vérificateur Général, Samba Alhamdou Baby, bref des cadres qui ne manquaient pas de critiques parfois acerbes vis-à-vis du processus référendaire en phase de lancement.

Donc, en réussissant à mettre en place une aussi large équipe en vue de toiletter et améliorer la première mouture de l’avant-projet de la nouvelle Constitution, le chef de l’Etat démontre sa volonté d’associer les Maliens de tous bords dans la marche de la refondation appelée de tous les vœux. Ceci aura l’avantage de désamorcer les réticences, les animosités et les cas avérés ou supposés de marginalisation pour enclencher un processus plus inclusif et, par ricochet, plus consensuel.

Même si des partis politiques importants comme l’ADEMA-PASJ, le PARENA, la CODEM et d’autres organisations politiques avaient plaidé récemment pour l’abandon du projet référendaire, avec un élargissement de la matrice d’élaboration de la future loi fondamentale, le Col Assimi Goïta semble marquer des points de convergences et de décrispation. Surtout que cette équipe d’élaboration du texte final à soumettre au gouvernement comprend plusieurs experts dont des maîtres à penser du gouvernement, il y a des chances de succès du projet. Il s’agit des personnalités fortes comme le Col Abdoulaye Maïga, ministre d’Etat chargé de l’Administration territoriale et porte-parole du Gouvernement, des ministres Ibrahim Ikassa Maïga, Mamoudou Kassogué, Alhousséini Sanou, sans omettre des juristes de haut niveau dont des magistrats de classe exceptionnelle, comme l’ancien président de la Cour suprême, Wafi Ougadèye, etc.

Par ailleurs, à travers la mise en place de cette équipe d’experts et de consultants, le chef de la Transition démontre que les Maliens peuvent s’entendre sur l’essentiel, se donner la main pour parvenir à surmonter les divergences, notamment en ce qui concerne les grands chantiers de la refondation et du renouveau de leur pays. Il ne reste qu’à cette commission de travailler d’arrache-pied, dès son installation, pour mettre à la disposition du peuple malien à travers le gouvernement, un texte consensuel prenant en compte l’essentiel des préoccupations nationales. C’est seulement à ce prix que le Mali tracera le sillon de son nouveau départ vers un avenir plus stable. En tournant définitivement dos à son passé peu glorieux  des…coups d’Etat !

Boubou SIDIBE/maliweb.net

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. Il est temps et grand temps qu’on finisse avec l’élaboration de cette nouvelle constitution et que nous nous attelions à autres choses très rapidement car les défis de ce pays sont énormes et très énormes. Ce que les maliens doivent savoir c’est qu’une constitution ne suffit pas pour construire un pays, même si nous avons les meilleurs textes au monde, si les hommes qui sont censés gérer le pays ne sont pas sincères, honnêtes, diligents et promptes rien ne marchera. Il faut cesse d’incriminer les textes dans le pays, car les régimes successifs de ce pays ont foulé au sol les bons textes mis à leurs dispositions pour le gérer, les dernières élections de ce pays le prouve à suffisance. Ouvrons nos yeux et trouvons les vraies cibles de ce pays afin qu’on parte d’avant en cessant de taper à côté.

  2. La Constitution du 25 février 1992 est la photocopie de la Constitution Française, si quelqu’un se bat pour celle-ci alors on doit demander sur sa nationalité veritable- Française certainement et Malienne pas!

Comments are closed.