Contrairement à une perception très répandue dans l’opinion quant à son dénouement, la crise du football devrait encore avoir de beaux jours devant elle. En cause, une dysharmonie quasi insoluble entre le dispositif de règlement élaboré au niveau national et les normes immuables de la Fédération internationale de football (Fifa).
-Maliweb.net-Tout semble pourtant reparti comme sur des roulettes : reprise du championnat national, participation des Aiglonnets à la CAN de leur catégorie au Gabon, etc., bref une nette accalmie consécutive aux arrangements arrachés par la Commission de conciliation sous l'égide du nouveau Premier ministre à peine installé. Ce retour à la normale, selon toute évidence, n'est qu'une apparence très volatile, une poudre aux yeux qui devrait être déjà rattrapée par les impitoyables rigueurs des instances du foot mondial.
S’annonce, en clair, un véritable chamboulement de ce qui semblait juqu’ici un acquis, à en juger par la fermeté de ton affichée par la Fifa. La désillusion vient en effet d'une correspondance en date du 3 mai dernier par laquelle l'instance internationale, en réplique à une lettre du président de la Femafoot sur le protocole d'Accord passé entre les protagonistes de la crise, a clairement signifié au président de la Fédération nationale que les arrangements passés avec leurs adversaires sont nuls et de nul effet. Primo : la Fifa prévient d’ores et déjà que l'assemblée générale annoncé pour le 12 juin prochain n'est pas conforme aux statuts de la Femafoot et ne saurait par conséquent "aboutir à des décisions valides". Autre remarque non moins cinglante : en vertu des mêmes textes de la représentation nationale, supplanter un comité exécutif légitime par une commission de normalisation est une prérogative imminente à la Fifa, à qui il revient par ailleurs d'apprécier si les conditions d’une telle mesure sont réunies. Or, la toute puissante instance internationale estime que le remplacement du comité exécutif à 6 mois de la fin de son mandat par un comité de normalisation est une exceptionnalité qui ne se justifie aucunement dans le cas du Mali.
Comme on le voit, l'épine n'est pas encore sorti du pied et les arrangements pour lesquels tant de lauriers ont été tressés au nouveau PM pourraient juste avoir servi pour débloquer la participation des Aiglonnets à la CAN gabonaise. À moins que les protagonistes ne consentent à céder davantage de leur intransigeance en admettant que sur un terrain du foot la souveraineté de l’Etat s’arrête là où commencent les caprices du jeu associatif international.
A KEITA/Maliweb.net
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Lettre FIFA[/caption]