Victoires décisives contre les djihadistes au Mali

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A Tombouctou, les habitants saluent l’armée française, soulagés après dix mois d’occupation par des islamistes radicaux adeptes de la charia. – Photo Eric Feferberg/AFP

L’armée française a pris Tombouctou, François Hollande juge la bataille « gagnée ».

La France a gagné une bataille mais n’a pas encore tout à fait gagné la guerre. Les djihadistes semblaient en débandade dans le nord du Mali, après la prise sans combats, hier, de la ville mythique de Tombouctou par les armées française et malienne. Les militants d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et d’Ansar Dine ont fui cette villecarrefour du Sahel, dont ils s’étaient emparés au printemps dernier. Ils ont abandonné des missiles sol-air mais incendié un bâtiment abritant des manuscrits. L’armée française a mené deux opérations « intégrées » sur Tombouctou et Gao, relève-t-on de source militaire, associant forces spéciales, parachutages, renseignement (avions et drônes), raids d’avions Rafale ou Mirage et d’hélicoptères Tigre, colonnes de blindés légers. Cette guerre de dix-huit jours s’est soldée officiellement par un seul mort côté français.

Parallèlement, les djihadistes auraient perdu hier leur principal fief, la ville de Kidal, dans des conditions confuses. Le mouvement touareg laïc du MNLA, allié au printemps dernier à Ansar Dine avant d’être marginalisé, affirmait contrôler cette localité du nord, avec l’appui de djihadistes ayant changé de camp ces derniers jours. Les 3.000 à 6.000 combattants d’Aqmi et d’Ansar Dine vont se réfugier dans les grottes des montagnes alentour, ou s’exfiltrer vers l’Algérie, la Libye, voire la Syrie, estime un connaisseur de la région.

Après avoir estimé que «  nous sommes en train de remporter cette bataille », sans oser encore proclamer la victoire finale, François Hollande a déclaré que la France « n’a pas vocation à rester au Mali » et qu’il appartient aux Africains de prendre le relais. La sécurisation du territoire, pour empêcher le retour des djihadistes mais aussi empêcher des représailles contre des islamistes ou des Touareg, sans compter la libération de cinq otages français, demandera du temps et de l’argent.

Contributions financières

Une conférence des donateurs, aujourd’hui à Addis-Abeba, permettra aux pays occidentaux et arabes de préciser leurs contributions au déploiement d’unités des pays d’Afrique de l’Ouest (Niger, Burkina Faso, Nigeria, Mauritanie, 5.700 soldats) et du Tchad (2.000). Le coût en est estimé à 460 millions de dollars. Tokyo a promis 100 millions et Bruxelles 50 millions. Le FMI a justement annoncé hier le versement de 18,4 millions de dollars au Mali pour la lutte contre « l’instabilité » et pousser les donateurs à reprendre l’aide gelée depuis le coup d’Etat de mars 2012.

Ces contributions rompraient la grande solitude de la France dans cette affaire. Les alliés naturels de la France ont refusé de risquer la vie de leurs soldats et ont fourni une aide logistique symbolique. Peut-être parce qu’ils s’interrogeaient sur les objectifs politico-militaires de Paris, selon Jean-Pierre Maulny, de l’Institut des relations internationales et stratégiques. Le souvenir du départ précipité des troupes françaises d’Afghanistan a pu jouer aussi.

Yves Bourdillon / lesechos.fr
Soldats français devant l’aéroport de Tombouctou, le 28 janvier 2013.
REUTERS

Tombouctou, le goût de la liberté retrouvée

Scènes de liesse au Mali. Le pays n’en avait pas connues depuis longtemps car il reste soumis à l’état d’urgence. A Tombouctou, dans le Nord, des habitants parlaient, lundi 29 janvier 2013, peu après la libération de la ville, d’une « nouvelle indépendance ». Dès ce mardi matin, la population a commencé à reprendre goût à la vie dans la cité aux 333 saints.

C’est sous un soleil de plomb que l’activité reprend tout doucement, la circulation également. C’est avec le sourire que la population, avec l’aide de l’armée malienne, a commencé à effacer les traces des dix mois d’occupation islamiste, notamment en passant un coup de peinture sur les grands panneaux installés partout en ville. Le premier visé, c’est celui de la police islamique au niveau de la place de l’Indépendance.

Dans la foule, un habitant de la ville ne se lasse pas de raconter cette scène : « Ils ont barré une plaque noire où il était écrit “police islamiste” devant le commissariat de la police malienne. Ce matin, l’armée a barré cela et maintenant on attend que l’on y écrive gouvernorat de la sixième région de Tombouctou comme c’était avant. On ne veut même plus voir une de leurs traces dans la ville mystérieuse des 333 saints. Maintenant, le président français devient le 334e saint. »

Calmer les esprits

Ce mardi, une réunion s’est tenue entre le colonel malien, Keba Sangaré, qui a mené l’opération de reconquête de Tombouctou et le Conseil de crise de la ville, conseil créé au lendemain de l’arrivée des islamistes il y a dix mois. Cette réunion a permis de lister tous les problèmes. A cette occasion, le premier vice-président du Comité de crise a remercié les soldats avant de demander à la population de ne pas chercher à se venger.

« Tombouctou libérée, ça représente pour nous quelque chose d’indescriptible car personne ne peut savoir ce que coût dix mois de privation, dix mois d’intolérance, dix mois d’humiliation,explique Diadié Hamadoun Maïga. Notre inquiétude c’était de ne pas voir cette belle victoire réalisée par nos forces armées et leurs alliés français. Nous en appelons maintenant à éviter tout esprit de vengeance ».

Sécuriser la ville

Les priorités des militaires français et maliens c’est de reconnecter la population de Tombouctou au Mali et au monde en réparant les réseaux de téléphone cellulaire. Mais il faut aussi trouver de l’essence pour la centrale électrique. Il ne reste actuellement que 4 000 litres de carburants en réserve, de quoi tenir 24 heures. Enfin, il faut contrôler tous les bâtiments tenus et habités par jihadistes car les craintes sont grandes. Des armes et des explosifs ont été retrouvés notamment à l’aéroport.

« Le premier message que je compte faire passer à la population c’est qu’elle sache que l’armée malienne et l’armée française sont présentes, a déclaré le colonel Keba Sangaré, coordinateur de la région militaire de Tombouctou. Avant l’arrivée des gendarmes, on va essayer de faire la police mais personne ne doit se livrer à des actes de vengeance. Il faut aussi empêcher les enfants de ramasser des objets qu’ils ne connaissent pas, il faut leur dire de ne rien ramasser dans les environs des bâtiments occupés par les jihadistes. »

Premières recommandations à la population dans la mesure où déjà, ce mardi matin, il y a eu des réactions de colère et des pillages. Par exemple, un chauffeur de l’un des leaders d’Aqmi a été agressé dans la matinée par une foule en colère qui a pillé sa maison. Récupéré par les militaires maliens, il est désormais en sécurité. La population, qui a souffert si longtemps, s’attaque aux maisons des islamistes, à certains commerces et récupèrent tout (nourriture-meubles-vêtements). Néanmoins, il y a une envie collective d’aller de l’avant, de s’entraider. Le mot liberté est dans toutes les bouches.

Par RFI

Commentaires via Facebook :

13 COMMENTAIRES

  1. Koudis ,ce que tu me dis plus bas est vrai ,differement à l’Afghanistan ou les soldats afghans nous tiraient dans le dos , au Mali çà n’arrive pas ………les soldats maliens n’ont pas de munitions 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    • Enfoiré 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 Qui te dit qu’ils n’ont pas de munitions ??? 😆 😆 😆 😆

  2. François Hollande dit que la bataille a été gagné et elle va certainement être gagnée …

    MAIS IL FAUT QUE LE MALI ET L’AFRIQUE COMPRENNENT QUE LA FRANCE NE PEUT PAS ET NE VA PAS GAGNER LA GUERRE….CE N’EST PAS LEUR GUERRE …

    C’EST AU MALI … ET À LA CDEAO DE GAGNER CETTE GUERRE …

    ILS PEUVENT NOUS OUVRIR LA PORTE DE L’ESPOIR … MAIS NE POURONT JAMAIS NOUS FORCER À RENTRER … ça c’est pour ne pas dire ce que je pense réellement … a cause des sensitifs ….

    …. LA FRANCE NE PEUT PAS NOUS FORCER À BOIRE …

    Moussa Ag, qui pense que le MALI a une seconde chance de se sortir de la merde … si on choisi la rigueur dans le present et le future …au lieu de se glorifier de la grandeur de notre histoire lointain … qui est d’ailleurs médiocre …

    • Moussa Ag ,le caporal Hollande a fait son service militaire il y a longtemps et en grande partie à l’ambassade de France à Alger :mrgreen: ………….Jusqu’à Gao et Tombouctou on peut dire que les soldats ont fait une promenade de santé ! Maintenant il faut s’attaquer au gros morceaux qu’est Kidal , et encore plus difficile ensuite , vider les grottes de la region une aprés l’autre pour ne pas laisser le moindre islamiste sur votre sol 👿
      le caporal Hollande qui avait juré il y a encore trés peu de temps que pas un seul soldat français ne poserait le pied sur le sol malien ,vient de dire que la France n’a pas vocation de rester au Mali , et que maintenant çà va etre à vous de vider les grottes !!!! reviendra t’ilune fois de plus sur ce qu’il dit ??? Maintenant il a un trés gros boulot qui l’attend à Paris ,marier les pédés 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    • Moussa Ag ,une phrase de toi qui m’avait échappé ” la France ne peut pas nous forcer à boire ” c’est vrai ,comme disait mon grand père ” on ne fait pas boire un ane qui n’a pas soif ” 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

      • Mais … merde … j’ai pas osé dire …. 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

        En tout cas … ce pas moi qui ai dit … cette histoire de boire … 😆 😆 😆 😆 😆

        Moussa Ag, qui ne dit pas toujours ce qu’il pense … MAIS LE VRAI FOUDKG S’EN CHARGE … 😆 😆 😆 😆

  3. il faudrait que le mot “liberté” ne soit pas traduit par pillage de l’epicier arabe de la rue !!! ils n’ont pas la liberté de voler sous de faux pretextes de vengeance 👿 👿

  4. jusqu,a tizawatein .bohassa tineesako tine ama .partout au nord entre les jambes de boutef s,il le faut……netoyez le terrain ya foyi…..les elements rescapes du mnla doivent etre tue comme des chiens car ils ont viole vole…

  5. ————-Parallèlement, les djihadistes auraient perdu hier leur principal fief, la ville de Kidal, dans des conditions confuses. Le mouvement touareg laïc du MNLA, allié au printemps dernier à Ansar Dine avant d’être marginalisé, affirmait contrôler cette localité du nord, avec l’appui de djihadistes ayant changé de camp ces derniers jours———— :mrgreen: Je vous donne la réponse de l’armée, comme vous n’en parlez pas dans votre article !!!!!!!! :mrgreen:

    Le directeur de l’information et des relations publiques des armées du Mali (Dirpa), le lieutenant-colonel Souleymane Maïga, a appelé lundi les combattants maliens, qui seraient parmi les islamistes, à se rendre.
    Il a rappelé lors d’un point de presse que la maison du chef du groupe Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, a été détruite lors des frappes aériennes. Si les ennemis du Mali sont des musulmans, qu’ils arrêtent de faire souffrir les populations, car leur cause est déjà perdue, a indiqué Maïga. Les nationaux qui seraient membres de ces groupes ennemis sont invités à déposer les armes auprès des postes de gendarmerie qui vient d’être installés à Gao et à Tombouctou, a-t-il préconisé.
    Il a promis que les étrangers seraient traités comme il le faut. Le directeur de la Dirpa a écarté la possibilité de tolérer le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), installé à Kidal.
    Tout groupe armé, qu’il soit MNLA ou autre, ne reconnaissant pas l’autorité du Mali, est un groupe ennemi, et sera combattu comme tel, conformément aux conventions régissant les conflits armés, a indiqué le lieutenant-colonel Maïga. Outre l’armée malienne, aucun individu n’a le droit de porter une arme sur un véhicule ou de quelle que manière que ce soit sur le territoire malien à part l’armée malienne, appuyée par les forces alliées, a- t-il renchéri. Par ailleurs, il a souligné que l’opération de reconquête des territoires occupés va se poursuivre jusqu’à Taoudéni, zone désertique de la région de Tombouctou. Autrement dit au-delà de la ville de Kidal. Le capitaine Modibo Nama Traoré, coordinateur de la cellule d’information et des opérations des forces étrangères, a insisté sur la reconquête des territoires jusqu’à Tinzawatène.

    • Koudis ,ton lieutenant colonel Maiga ,il etait ou depuis un an ?? caché au fond d’un trou de taupe ou a trinquer avec Sanogo ?? 😉 😉 le colonel kebab Sangaré coordinateur de laa region militaire de la région de Tombouctou ,il etait ou depuis un an ?? planqué à Niamey ou à Ouagadougou ?? 😉 😉 ces mecs qui viennent parader avec leeurs beaux uniformes sans poussière qui viennent parader devant les populations ou les journalistes devraient etre lynchés ou pendus 👿 👿 maintenant que le danger est écarté les rats sortent du trou . Mais c’est de la M.E.R.D.E ces mecs là ! c’est la honte du Mali !! les populations ont subit les barbus et eux reviennent la mine enfarinée pour montrer qu’ils existent encore !!
      Un point essentiel qui est mis sous cloche : les liens familiaux crées sur Tombouctou et sa region par le mariage d’islamistes et de filles du coin ,peut etre serait il essentiel de se preoccuper de savoir qui sont ces familles qui peuvent cacher des barbus 💡 💡

      • Tu as la grande bouche hein toi… :mrgreen: Certes les français sont forts et nous aident mais à eux seuls ils ne peuvent pas tenir cette guerre… Qu’est ce qui a manqué à la France et aux USA en Afghanistan ??? Le soutien de l’armée locale…. Ici au moins ils ont de bonne foi qui sont certes mal équipés et mal informés mais qui font le necessaire quand même pour aider l’armée française… La France nous a aidé mais avec ton age tu dois pouvoir faire la différence entre le bien et le mal… Depuis un an tu dis ?? Moi je dirai depuis mars 1991 où était nos hommes politiques ??? Eux qui donnent des orientations politiques du pays… Tu as ma réponse sur ce sujet 😉 😉 😉

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