Changement climatique : que dit la Contribution déterminée au niveau national ?

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Aux horizons temporels compris entre 2015 et 2100, le scénario climatique le plus plausible prévoit une diminution de la pluviométrie et une augmentation de la température par rapport à la normale dans toutes les localités du Mali.

Diminution de la pluviométrie et augmentation de la température pour toutes les localités du pays. Tel est le scénario climatique le plus plausible aux horizons temporels compris entre 2015 et 2100 prévu par la Contribution déterminée au niveau national (CDN) révisée de 2021.

En termes clairs, le Mali, bien qu’il soit un faible émetteur mondial de gaz à effet de serre (0,06% et 4% pour toute l’Afrique entière), sera durement touché (si ce n’est pas déjà fait) par les conséquences du changement climatique en dépit du fait que le pays reste un puits de carbone.

Pour toutes les localités, le scénario climatique le plus plausible prévoit une diminution de la pluviométrie. Les pertes par rapport à la normale sont de 1 à 5% en 2020, 2 à 6% en 2025, 5 à 8 % en 2030, 5 à 10% en 2050 et 22% en 2100.

Selon la CDN, les résultats de cette étude ont montré que pour toutes les localités, on assisterait à une diminution de la pluviométrie qui se traduirait par un déplacement des isohyètes vers le sud.

Les températures, quant à elles, connaîtront une hausse dans toutes les localités du pays : 0,5° C en 2020, 1°C en 2025, 1,5°C en 2030, 1,7°C en 2050 et 3°C en 2100. Alors que l’Accord de Paris de 2015 auquel le Mali a souscrit prévoit une diminution de la température globale de 2°C par rapport à l’ère industrielle.

La CDN souligne que l’analyse des évènements extrêmes durant la période très humide du mois de juillet au Mali, la température maximale, qui était de 30,5°C pour la période 1961 à 1990, va augmenter de 2°C en 2050 et 4°C en 2100.

Cette situation, qui résulte de l’intensification des changements climatiques, se traduit par les sécheresses à répétition, les inondations, les vents forts, les feux de brousse, les perturbations des pluies entraînant une incertitude sur le calendrier agricole. « Des situations de sécheresse seraient constatées sur la première moitié de l’hivernage (mois de mai, juin et juillet) à partir de l’horizon 2025 sur toutes les stations pour une sensibilité climatique moyenne », note la CDN.

L’Agriculture durement touchée

Les deux tiers du pays sont arides et semi-arides (63% du territoire national) dominés par la désertification qui se sont accentués à partir de la deuxième moitié du 20e siècle avec l’amplification des effets des changements climatiques. Pourtant, l’Agriculture représente 45% du Produit national brut (PNB) et occupe environ 80% de la population active. Autant dire que c’est toute l’économie nationale qui sera touchée.

Le scénario d’atténuation, selon la CDN, implique des actions ambitieuses favorables au développement du pays et à l’amélioration des systèmes de production. Il s’agit de l’accélération de la prise en compte des énergies renouvelables dans le mix énergétique, l’amélioration des performances des processus de production agricole, la réduction de la déforestation et le reboisement intensif.

Il faut rappeler que la CND révisée du Mali couvre quatre secteurs (Énergie, Agriculture, Foresterie et Déchets) et prévoit à l’horizon 2030, la construction des centrales photovoltaïques dans le mix énergétique, la promotion de l’utilisation de la fumure organique pour une agriculture résiliente, des programmes de reboisement intensif et de protection des aires protégées.

Abdrahamane SISSOKO

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