SIGRH : Suspensions de salaires d’enseignants : Les noms des enseignants enrôlés figurent sur la liste des 36 151 agents « fictifs »

Plusieurs enseignants, pourtant dûment enrôlés dans le cadre du Système intégré de gestion des ressources humaines (SIGRH) et détenteurs de leurs récépissés, ont vu leurs noms figurer sur la liste des agents dits « non enrôlés ».

15 Sep 2025 - 13:09
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SIGRH : Suspensions de  salaires d’enseignants : Les noms des enseignants enrôlés figurent sur la liste des 36 151 agents « fictifs »

Une anomalie qui ouvre la voie à la suspension de leurs salaires, plongeant les intéressés dans l’angoisse et la colère.

Des enseignants membres du Syndicat national des enseignants et fonctionnaires de l’enseignement technique (Synefct), affirme que les noms de plusieurs d’entre eux figurent sur la liste des agents « fictifs » que les autorités ont annoncé. Pour un membre du Synefct que nous avons joint  « Leurs collègues ont suivi la procédure, ils se sont fait enrôler, mais malgré cela, leurs noms apparaissent parmi les absents ». Résultat : ils risquent de se retrouver sans salaire », dénonce notre interlocuteur.

Des syndicats d’enseignants  rappellent qu’ils avaient demandé la publication de la liste des agents dans différents corps avant toute suspension de rémunération. Une mesure de transparence qui aurait permis aux concernés de signaler à temps les erreurs administratives et d’y remédier. « Malheureusement, cette précaution élémentaire n’a pas été respectée », regrette notre interlocuteur.

Mis en place par le gouvernement malien, le SIGRH avait pour ambition de moderniser et de sécuriser la gestion des ressources humaines de l’Etat. L’objectif affiché est clair : rationaliser l’administration, éliminer les doublons et les agents fictifs, et renforcer la transparence dans la fonction publique.

Mais ce qui devait être un instrument d’assainissement est en train de virer au casse-tête. Des enseignants en règle risquent aujourd’hui d’être « injustement sanctionnés ».

Initialement, les autorités avaient accordé un délai d’un mois pour permettre aux agents de se déclarer. Mais sur instruction des plus hautes autorités de la transition, l’Etat a durci le ton. Depuis ce mois de septembre, les salaires de 36 151 agents jugés « fictifs » seront-ils suspendus ? Et le gouvernement ne compte pas s’arrêter là : des mesures plus radicales sont annoncées, allant jusqu’à la radiation définitive et, pour les cas de fraude ou de détournement avéré, des poursuites judiciaires.

Dans l’attente d’éclaircissements, les enseignants exigent la garantie qu’aucun agent dûment enrôlé ne sera pénalisé. Pour eux, la crédibilité du SIGRH repose avant tout sur l’équité de son application.

« Un système de gestion peut être moderne et sécurisé, mais s’il est appliqué de manière injuste, il perd toute légitimité », martèle un responsable syndical.

B.S.

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