Certes l’application des textes souffre parfois de laxisme de la part des agents en charge de la circulation routière. Aussi, l’état de nos routes laisse souvent à désirer. Mais, il faut le dire, le comportement peu orthodoxe de nombre des usagers est pour beaucoup dans les accidents de la route au Mali.
Est-il encore besoin de rappeler que la sécurité routière est mise à rude épreuve dans notre pays. En effet, chaque année, la route fait des centaines, voire des milliers de victimes à travers le Mali. La jeunesse est, lamentablement, la couche qui en paye le plus lourd tribut. Ce drame national, semble malheureusement avoir de beaux jours devant lui, tellement que la plupart des usagers de la route fait montre d’incivisme.
Pourtant, pour minimiser le nombre des accidents de la circulation routière au Mali, les acteurs, notamment l’Etat, le secteur privé et même la société civile, multiplient les actions depuis quelques années, notamment à travers le renforcement du cadre législatif et réglementaire et autres campagnes d’information et de sensibilisation. Ces efforts auraient pu produire l’effet escompté s’ils avaient eu du répondant auprès des usagers de la route. Hélas ! La sécurité routière, à Bamako surtout, continue d’être malmenée par le fait de nos concitoyens qui, à longueur de «
route», foulent aux pieds les règles, même celles qui peuvent paraître comme les plus élémentaires. Ce qui est sûr, les causes du drame sont multiples. L’insuffisance des textes, le laxisme des agents en charge de la régulation de la circulation et l’état des routes sont souvent pointés du doigt pour l’expliquer. Cependant, on n’a pas besoin d’être particulièrement attentif dans la circulation bamakoise pour se rendre à l’évidence que l’incivisme a réellement gagné du terrain. En effet, combien sont-ils, les usagers de la route qui, volontairement ou par ignorance, se rendent quotidiennement coupables d’actes qui les conduisent souvent dans des situations dramatiques ? Ces actes ont pour noms: non respect des panneaux de signalisation, excès de vitesse, communication au volant, pour ne citer que ceux-ci. Tout cela se passe souvent, et c’est révoltant, sous le regard «
impuissant» sinon complice des agents de la police.
Cette situation doit nous interpeller tous: autorités, agents des forces de l’ordre et usagers. Chacun devrait faire, un temps soit peu, preuve du sens de la responsabilité ou du civisme, selon le rôle qu'’il est appeler à jouer. Il y va du bien de tous. Il revient aux usagers de comprendre surtout qu'en matière de sécurité routière, prendre soin c’est aussi prendre soin de l’autre. Mieux, les fonds colossaux qui sont annuellement engagés dans les dépenses de santé proviennent en grande partie des caisses de l’Etat donc de nos poches en tant que contribuables. On aurait pourtant pu utiliser ces fonds ailleurs, notamment dans les actions de développement si chacun y mettait du sien.
B.S.