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Colonel Fagaga[/caption]
L'ancien meneur de la rébellion de 2006, non moins déserteur de l'armée malienne, le colonel Hassan Fagaga, a quitté Kidal, au cours du week-end, très mécontent de la remise aux autorités maliennes des locaux administratifs.
Ce cacique des bandes armées habitué des grottes du Téghargar, qui a pris part à presque toutes les rébellions touareg qui ont secoué le nord du Mali, accuse les leaders politiques du MNLA d'avoir trop facilement cédé aux autorités de Bamako.
Après une discussion houleuse avec des responsables politiques du mouvement, l'ex-colonel Fagaga a donc quitté Kidal en compagnie de certains officiers touaregs dont un certain Aboudzer, un ancien colonel de l'armée de Mouammar Kadhafi, qui avait rejoint le MNLA après la chute du guide dans les conditions dramatiques que l'on sait.
Hassan Fagaga et ses hommes sont partis de Kidal à bord de pick up lourdement armés. A leur sortie de la ville, ils ont exhibé le drapeau du " mouvement national de libération de l'Azawad " scandant à gorge déployée "Azawad ". Comme pour signifier toute la rage qui les anime et leur volonté de ne jamais céder cette région.
Une source sécuritaire indique que " ce sont les durs de la rébellion, les partisans de l'autonomie qui n'ont jamais voulu du retour de l'armée malienne et des autorités à Kidal qui continuent de contester et manipuler les civils " précisant que ce sont les mêmes personnes qui sont à l'origine du saccage et de l'incendie des bâtiments administratifs, notamment le Gouvernorat, l'académie et le trésor.
Hassan Fagaga et son groupe qui ont bénéficié du renfort des jihadistes seraient partis vers une destination inconnue. Il nous revient que l'armée malienne, qui ne semble négliger aucun détail, a entrepris d'intensifier depuis les patrouilles en dehors de Kidal. Histoire de circonscrire une nouvelle éruption de la rébellion au moment où la communauté internationale met tout en œuvre pour instaurer une paix durable par le dialogue dans cette partie du pays.
Fagaga, un homme sans scrupule, un bandit de grand chemin, connu pour son extrême versalité et son inconstance.
Pour rappel, Fagaga a commencé à parler de " statut particulier pour Kidal depuis novembre 2005. Au mois de février 2006, il déserte l'armée malienne avec une trentaine d'hommes lourdement armés et lance des attaques contre certaines garnisons militaires. Il réussira même à convaincre à l'époque le Commandant Moussa Bah, chef d'une unité à Ménaka, de se joindre à son mouvement. Ils sont depuis responsables de la mort de plusieurs personnes dont des militaires et des civils.
Après la signature de l'accord d'Alger en juillet 2006, Hassan Fagaga réintègre l'armée malienne avant de déserter, une fois de plus, pour rejoindre en octobre 2011 le mouvement national de libération de l'Azawad en pleine préparation de l'attaque du 17 janvier 2012 à Ménaka, qui va être le point de départ de la rébellion de 2012. Laquelle a abouti à l'occupation des deux tiers du territoire national à la faveur de la jonction opérée avec les groupes jihadistes, AQMI et MUJAO.
Abdoulaye DIARRA