A la Une : Sénégal et Mali

19 Avr 2012 - 11:18
19 Avr 2012 - 11:18
 8
Le Sénégal avec la visite du président Macky Sall à Paris. Outre le nouvel accord de partenariat et de coopération militaire, la France a octroyé une aide budgétaire de plus de 85 milliards de FCFA à Dakar. Commentaire du président sénégalais relevé par Walfadjri : « dans le contexte que j’ai hérité, c’est un gros ballon d’oxygène que vous me donnez et que vous donnez au peuple sénégalais. » Pour Walfadjri, c’est tout à fait clair, Macky Sall confirme par cette phrase, « pour la première fois, les informations de la presse dakaroise selon lesquelles le nouveau président a trouvé les caisses de l’Etat vides. Des ministres de la République avaient parlé, lors du premier conseil des ministres, de 'tensions de trésorerie', rappelle le journal. Ce qui fait que l’opinion estime que le régime libéral précédent aurait vidé les caisses. Comme on l’accuse d’avoir emporté des biens mobiliers et immobiliers de l’Etat. » Des accusations réfutées hier par les intéressés, rapporte toujours Walfadjri, par le biais du porte-parole de l’ancien chef de l’Etat, Serigne Mbacké Ndiaye. En tout cas, le soupçon demeure dans la presse de la sous-région, comme en témoigne ce commentaire du quotidien Le Pays  au Burkina : « Macky Sall est donc venu tendre la sébile pour renflouer les caisses de l’Etat qui se sont mystérieusement retrouvées vides au lendemain de sa victoire à l’élection présidentielle. Une situation inconfortable qu’il faudra d’ailleurs éclaircir plus tard car on n’est pas loin d’un pillage organisé des ressources publiques par le précédent régime, affirme le quotidien burkinabé. Ce dernier voudrait punir Macky Sall pour sa victoire à la présidentielle qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Pour rester la tête hors de l’eau, il n’y avait pratiquement pas d’autre choix que de tendre la main à ce partenaire stratégique et historique qu’est la France. » Par ailleurs, relève encore Le Pays, cette visite « donne raison à tous ceux qui soutiennent que la politique africaine de la France ne change pas fondamentalement quel que soit le locataire de l’Elysée. » Bienvenue au club ? Du coup, le spectre de la Françafrique ressurgit, avec cette interrogation du site d’informationFasozine : « au-delà de la visite et de son gain en espèces sonnantes et trébuchantes, Macky Sall ne sacrifie-t-il pas à la tradition françafricaine qui voudrait que tout nouveau venu aille faire allégeance au 'grand maître blanc' qui se trouve à Paris ? Difficile de ne pas le croire, estime le site d’information burkinabé. Dans le schéma de coopération en marche depuis le lendemain des indépendances, ce sont toujours les présidents francophones de l’Ouest africain, qui sont obligés d’aller chercher l’onction sur les bords de la Seine. (…) C’est encore la dépendance économique qui va faire courir encore pendant longtemps vers Paris, Londres et Washington. » Et Fasozine de conclure : « en attendant la recette magique de Macky pour sortir du cercle vicieux de la dépendance, il est bel et bien entré dans le sacré club de la Françafrique. » Taper du poing sur la table ! Au Mali, levée de bouclier de la presse contre les récentes arrestations de responsables politiques et de militaires… Les journaux maliens affichent leur colère et leur incompréhension. « La dernière vague d’arrestation enclenchée par la junte lundi dernier est une situation qui va pourrir le climat sociopolitique, dénonce L’Indicateur du RenouveauL’accord de Ouaga, à peine signé pour mettre fin à la présente crise et apaiser l’atmosphère dans le pays, est quelque peu terni. La junte replonge une fois de plus le pays dans l’incertitude. » Et L’Indicateur Renouveaud’estimer que « l’arrestation des leaders politiques pourrait compromettre le travail du tout nouveau Premier ministre, Cheick Modibo Diarra dans la formation du nouveau gouvernement devant conduire la transition. » « Cela est inacceptable, s’insurge le bi-hebdomadaire Le 22 Septembre. Le Mali n’est plus dans une situation de non droit. Toutes ses institutions sont réhabilitées. (…) La thèse que le CNRDRE entend développer, celle d’un éventuel putsch en gestation contre la junte, ne tient pas la route. Elle est tout simplement fallacieuse. (…) Le Mali n’a actuellement qu’un seul et unique Président, l’intérimaire Dioncounda Traoré, rappelle le bi-hebdomadaire. Celui-ci, même s’il peine à asseoir son autorité pour l’instant, doit, ainsi que le nouveau Premier ministre Cheick Modibo Diarra, davantage s’assumer, au besoin en tapant du poing sur la table, pour éviter le bicéphalisme dangereux pour l’avenir qui se dessine aujourd’hui à la tête de l’Etat. » Analyse similaire pour L’Observateur au Burkina : « le bicéphalisme de fait qui a cours sur les berges du Djoliba porte en lui-même les germes des éventuelles avaries de la période de transition. Et dans ces conditions, il ne serait pas étonnant un jour de voir les mutins de Kati reprendre carrément le pouvoir à Bamako. (…) Reste à espérer, conclut L’Observateur, que les médiateurs de la Cédéao sauront convaincre l’ex-junte qu’elle n’a plus de rôle politique à jouer et que sa place est dans la caserne. »   RFI Par Frédéric Couteau

Quelle est votre réaction ?

Like Like 0
Je kiff pas Je kiff pas 0
Je kiff Je kiff 0
Drôle Drôle 0
Hmmm Hmmm 0
Triste Triste 0
Ouah Ouah 0