Après la mort de Mouammar Kadhafi : Les regards vers la Syrie et le Yémen ?

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Les forces de l’OTAN en mission en Lybie, se sont officiellement retirées du territoire libyen, le 31 octobre dernier. Dans les sillages du ‘’printemps arabe’’, elles ont réussi à tuer le colonel Kadhafi qui devint ainsi le troisième président dont le pouvoir a succombé aux révolutions de 2011. Après cette victoire de la communauté internationale contre la dictature du défunt guide, la seule question qui nous vient en tête est la suivante : à qui le tour ? Apparemment, ce sont les présidents Syrien Bachar El-Assad et  Yéménite Ali Abdallah Saleh qui sont dans le collimateur de ces ‘’soi-disant gendarmes du monde ‘’.

Ben Ali a pris la tangente pour l’Arabie Saoudite, Moubarak est jugé en Egypte, quant à Kadhafi, il fut le premier dirigeant non seulement renversé mais tué (le 20 Octobre 2011 : Ndlr). Maintenant l’on se demande à qui le tour entre Bachar el-Assad et Ali Abdallah Saleh qui s’accrochent encore au pouvoir à Damas (Syrie) et Sanaa (Yémen). Dans les deux villes, les manifestations se sont galvanisées après la chute de Kadhafi avec les slogans : « Ali ton tour est arrivé, avec celui de Bachar », « Kadhafi est parti, à ton tour Bachar » « Prépare-toi Bachar ». Au Yémen aussi, la mort de Kadhafi semble enhardir les protestataires. "Ali ton tour est arrivé, avec celui de Bachar", ont scandé des dizaines de milliers de Yéménites, dans la capitale pour réclamer le départ du président Saleh. "Tout dictateur a une fin", ont espéré les manifestants, sur le boulevard Sittine dans l’est de la ville, scandant aussi un autre slogan refusant "toute immunité et toute garantie" au dictateur.

"La mort de Kadhafi a galvanisé tous les révolutionnaires dans le monde et au Yémen en particulier", estime Walid al-Ammari, l’un des porte-paroles  de la coordination des jeunes qui organisent les manifestations. La colère du peuple yéménite est sans doute également alimentée par la perspective du vote d’une résolution condamnant la répression au Yémen, justement depuis ce dernier temps. Cependant, il urge de savoir si Assad et Saleh resteront-ils ‘’sourd ou aveugles’’ aux recommandations des manifestants ? Les deux hommes comprendront-ils le message ?

Jusqu’à présent, le régime Assad a répondu par une répression sanglante qui a fait plus de 3000 morts depuis le début de la contestation en mars. Ces derniers moments, l’ONU hausse le ton  pour voter une résolution condamnant la répression prônée par El-Assad. Selon certaines sources, cette résolution serait votée le vendredi prochain. Mais quel sera son impact pour El-Assad ? Car à tous ceux qui seront tentés d’envahir son pays, Bachir al Assad leur promet "un nouvel Afghanistan" voire "des dizaines d’Afghanistan" sans d’autres précisions. Blessé dans un attentat à la bombe à Sanaa, hospitalisé durant  de longues semaines en Arabie saoudite, le dirigeant yéménite est néanmoins revenu sur le sol yéménite, promettant de mettre en place la transition… sans que cela aboutisse.   Les dictateurs sont "aveugles", par définition, estime Hilal Kashan, professeur de sciences politiques à l’Université américaine de Beyrouth. "Ils ne voient pas les choses de la même manière que le peuple, qui les voient de l’extérieur. Ils sont déconnectés de la réalité. Ils pensent qu’ils vont survivre." Le colonel Kadhafi le croyait aussi et appelait les Libyens à manifester "par millions" contre le nouveau pouvoir, deux semaines avant sa mort. Ce sont bien des millions de Libyens qui sont descendus dans les rues de Tripoli et de Syrte. Mais c’est sa fin qu’ils célébraient, et l’avènement d’une nouvelle Libye sans lui.  Après toutes ces tentions dans le monde démarrées depuis près d’un an et couronnées par la chute de Ben Ali, Moubarak, Kadhafi à qui le tour entre El-Assad déterminé et Saleh affaibli ? Wait and see.

SEYDOU KARAMOKO KONE

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