Mond’actu : Quand le Pape François se rend au chevet des Rohingyas

1
Le pape François qualifie l'immigration en Europe d'«invasion arabe»
Le pape François, le 25 décembre 2015, au Vatican. - Gregorio Borgia/AP/SIPA

«Votre situation est très difficile. Au nom de tous ceux qui ont fait du mal et pour l’indifférence du monde, je demande pardon. Car, nous sommes tous créés à l’image de Dieu. La présence de Dieu est aujourd’hui Rohingya ». Ces mots du Pape François interpellent à la fois les musulmans, les chrétiens, les bouddhistes birmans mais aussi et surtout la communauté Internationale, en l’occurrence les Nations-Unies. Un Souverain pontife qui, refusant de se substituer  politiquement  à la communauté internationale, lui exige  d’agir au plus vite pour que cette petite communauté ethnique et religieuse  musulmane  Rohingya de la Birmanie, enclavée à la frontière du Bengladesh, puisse retrouver sa dignité dans le concert du monde civilisé.

Plus de 600 000 Rohingyas ont afflué ces derniers mois vers le sud du Bengladesh pour échapper à ce que l’ONU a déjà qualifié d’épuration ethnique menée par l’armée birmane. Si le Pape a habilement évité de prononcer le mot Rohingyas en Birmanie et préféré utiliser l’expression  « réfugiés de l’Etat  de Rakhine », région birmane où est persécutée cette minorité ethnico-religieuse, pour inviter les autorités de Rangoon à stopper la crise humanitaire,  il a, ce jeudi 30 novembre, pris son courage en main pour  appeler le chat par son nom.

Ainsi le Pape François, dans son allocution, a invité du Bengladesh, la communauté internationale à agir au plus vite pour résoudre la crise humanitaire des Rohingyas qui s’exilent en masse vers ce pays voisin. Un  appel du  Chef de l’Eglise catholique qui  s’adresse à la fois aux autorités de Rangoon et à la communauté internationale leur recommandant  l’adoption de «mesures décisives » face à l’exode des Rohingyas.

Pendant ce temps, la quasi-totalité  des autorités morales musulmanes brillent par leur silence. Où sont-elles pour ignorer la souffrance de leurs coreligionnaires birmans, rejetés dans l’apatridie par les autorités birmanes, sous la pression de leur population majoritairement bouddhiste ? Les Rohingyas ne sont-ils pas des êtres vivants, au-delà d’être des musulmans, pour que leur souffrance soit partagée par les millions de coreligionnaires ?

Fort heureusement, le Pape François, convaincu de l’utilité du dialogue interreligieux pour résoudre les conflits que connaît le monde contemporain,  considère  que  les Rohingyas  sont bien des êtres humains  qui ont les mêmes droits que tout autre être humain.  Par conséquent, le monde épris de paix et de justice doit  s’assumer  pour imposer aux autorités birmanes de reconsidérer leur  position afin d’arrêter illico presto cet exode humain afin que les Rohingyas retournent vivre dignement dans leur pays. En ne le faisant pas, la communauté internationale devient de facto complice de Rangoon, qui voudrait épurer religieusement  sa population  afin qu’elle devienne homogène religieusement, c’est-à-dire, seulement  bouddhiste.

Gaoussou Madani Traoré

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. Méfiance, ceux utilisent leurs missionnaires religieux pour manipuler leurs agissements !

    voir le lien dans cet excellent topic
    https://www.maliweb.net/international/zimbabwe-societe-civile-eglises-entendre-voix-2666542.html

    ne nous laissons par manipuler et instrumentaliser par ceux qui veulent tenter de nous diviser pour mieux régner !

    “Les jihadistes birmans sont armés par les États-Unis et le Royaume-Unis. Ils sont formés dans des camps d’entrainement en Arabie saoudite et au Bangladesh. En août dernier, ils étaient évalués à au moins 5 000 hommes.
    Il faut en faire beaucoup pour avoir énervé les boudhistes à ce point!

    La Birmanie n’a jamais connu la paix depuis la colonisation britannique et japonaise. C’est une mosaïque de 135 ethnies qui, à la différence de la Syrie, se font la guerre les unes aux autres. “

Comments are closed.