Après s’être rendu aux autorités nigériennes : L’ex-Commandant du MUJAO à Gao fait des révélations sur les islamistes du Nord

15 Nov 2012 - 13:25
15 Nov 2012 - 13:25
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La perspective d'une offensive militaire imminente contre les bastions terroristes du Nord du Mali suscite une forte inquiétude dans les rangs des combattants islamistes. Le jeudi 8 novembre 2012, à Gao, le Commandant d'une brigade du MUJAO (mouvement issu des rangs d'Al-Qaïda) s'est rendu aux autorités du Niger, son pays d'origine. « Ces fous n’ont rien d’enfants de Dieu. Ils font du trafic de drogue, ils font tout ce que refuse l’Islam et pour eux, le Noir est inférieur à l’Arabe ou au Blanc », explique Hicham Bilal, l’ex-chef de la « katibat »  (brigade)  du MUJAO à Gao qui s’en prend alors aux dirigeants du MUJAO : « Ils ont dit que s’il y a la guerre, ils mettront les combattants noirs en première ligne, comme de la chair à canon ». Il ajoute  que son ancienne organisation avait déjà envoyé des combattants noirs à Mopti pour encercler la ville en cas d’attaque entreprise par les forces de la CEDEAO qui, le dimanche 11 novembre,  a approuvé un plan militaire visant à reprendre le Nord du Mali détenu par les islamistes. « Après de nombreuses défections dans ses rangs, le MUJAO a décidé d’abattre quiconque tentera de déserter pour échapper à la guerre que les autorités maliennes, appuyées par la communauté internationale, envisagent de mener contre les envahisseurs djihadistes », explique Bilal Hicham avant d’ajouter : « Cela veut dire que le mouvement, qui est désormais aux abois et sur le qui-vive, cherche par tous les moyens à retenir ses recrues ». En fait, la défection de Bilal Hicham est un coup dur porté au MUJAO, car non seulement elle créera un lourd  impact sur le moral de l'organisation, mais surtout Hicham détient des informations capitales sur le mouvement, son organisation, ses ressources militaires et sa stratégie opératoire. Une certitude : dès l’annonce de l’imminence d’une intervention militaire au Nord pour déloger les groupes armés occupant le Nord, ces groupes enregistrent depuis des mois des défections dans leurs rangs. AQMI a été le premier groupe à enregistrer des défections il y a quelques semaines après la mise à l’écart de Mokhtar Belmokhtar alias « Laaouar ». Emir de la « katibat » « El Moulethemine », Belmokhtar a refusé d'être destitué par le leader d'AQMI, Abdelmalek Droukdel, et a décidé de se retirer du mouvement avec ses partisans. Un vent de paranoïa souffle sur les « katibas » d'AQMI, du MUJAO et d’Ançardine qui multiplient les contrôles et les arrestations au sein des populations civiles soupçonnées d’abriter la « cinquième colonne de l’ennemi infidèle ». Dans une lettre adressée aux membres d'AQMI et interceptée en septembre par les forces de sécurité algériennes Droukdel avait lui-même reconnu que «l'organisation est malade ». Jean Pierre James

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