La prise de Kidal: une nouvelle étape dans le conflit au Mali

30 Jan 2013 - 10:22
30 Jan 2013 - 10:22
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[caption id="attachment_123308" align="alignleft" width="310"] Soldats français au Mali
REUTERS[/caption] Après Gao et Tombouctou lundi, l’armée française poursuit la reconquête du nord du Mali. Les troupes françaises ont atterri dans la troisième capitale régionale du territoire, Kidal. Cette nouvelle étape ne ressemble cependant pas aux précédentes : l’armée française, cette fois, est arrivée seule dans ce qui était jusqu'à aujourdhui un bastion islamiste pendant plusieurs mois. Sur le front politique, la feuille de route présentée à Bamako le 25 janvier a été votée par les 139 députés présents. Les hélicoptères et les avions qui se sont posés dès mardi 29 janvier au soir à Kidal transportaient des militaires français, aucun Malien. Cette particularité explique la suivante : Kidal n’a pas été à proprement parler « reconquise » puisqu’il n’y a pas eu de combats, et il n’était apparemment pas prévu qu’il y en ait. Et pour cause : le MNLA, le Mouvement national de libération de l’Azawad, affirmait depuis lundi qu’il contrôlait la ville et qu’il en avait chassé les islamistes. Il semble que les Français se contentent, pour le moment en tous cas, de sécuriser Kidal, sans chercher à en chasser les indépendantistes touaregs, qui sont là dans leur fief historique. Dimanche, l’armée malienne avait annoncé que des bombardements avaient eu lieu dans la zone. Des bombardements français annoncés par les Maliens et jamais officiellement confirmés par Paris. Est-ce que déjà se préparait ce dispositif, à savoir que le MNLA devait reprendre la ville, les soldats français arrivant après ? Est-ce que Bamako a validé ce dispositif qui, pour le moment en tous cas, exclut les soldats maliens de la zone ? Et qu'en est-il du MIA ? Le Mouvement islamique de l’Azawad, dissidence armée d’Ansar Dine, se disant aujourd’hui prêt à discuter ? Ses combattants affirment depuis lundi contrôler Kidal, aux côtés du MNLA. Sauf que le MNLA dément. Le MIA est-il donc inclus dans le dispositif qui est en train de se mettre en place ? Les prochaines heures devraient apporter des réponses à toutes ces questions. Feuille de route Sur le front politique, à Bamako, la feuille de route présentée vendredi 25 janvier en conseil des ministres a été adoptée mercredi par le Parlement. Elle a été votée par les 139 députés présents, et elle fixe les priorités politiques de la transition. Dans l’ordre : la libération du Nord et l’ouverture de négociations avec les groupes armés, mais uniquement avec ceux « qui ne mettent en cause ni l’intégrité territoriale du pays, ni la laïcité de l’Etat ». Second objectif : « L’organisation d’élections générales, transparentes et crédibles », dont le calendrier « reste tributaire de la libération des zones sous occupation ». Pour fixer une date précise, on attend donc la libération complète du territoire. A noter aussi dans cette feuille de route : le retour des réfugiés, qui ont fui l’occupation et les combats dans les pays voisins, le retour rapide également de l’administration dans les zones libérées, ou encore « la lutte contre les exactions et autres arrestations extra-judiciaires ». Il s’agit là d’une double allusion particulièrement importante : d’abord aux exactions commises sur la population civile, notamment par des éléments de l’armée ou de la gendarmerie. Ensuite à ces militaires proches de l’ancien président, les bérets rouges, qui ont été enlevés et emprisonnés, pour ceux qui n’ont pas été tués, par les militaires de la junte à l’origine du coup d’Etat du mois de mars dernier. Une ligne de conduite qui ne comporte donc rien d’inattendu, mais qui reste cependant assez ambitieuse. Tombouctou reprend vie Dans la ville mythique du Nord, Tombouctou, la population, après des mois de privations et d'interdits de toutes sortes imposés par la loi coranique retrouve les petits plaisirs du quotidien : cigarettes, musique, télévision...
Les petits plaisirs retrouvés Se réunir autour d'un thé, «être au grain» comme on dit au Mali, était mal vu des islamistes. Bonheur retrouve ce petit plaisir
Par RFI

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