Le leader des FPR, ME Harouna Toureh à propos de la reconquête du Nord : "Le peuple n'acceptera plus aucun arrangement de façade avec des islamo-fascistes"

8 Nov 2012 - 09:56
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Dans un entretien qu'il nous a accordé le mardi dernier, le leader des Forces patriotiques de résistance (FPR), le regroupement des organisations d'autodéfense décidées à combattre les occupants du septentrion malien, Me Harouna Toureh est on ne peut plus clair. " Il n'y a rien à négocier avec aucun des groupes d'islamistes et de terroristes qui ont tué, pillé et humilié le pays. Il n'y a qu'une seule alternative, une réplique violente, systématique et générale contre tous les ennemis du Mali ". Me Toureh dénonce aussi le projet d'épargner Kidal (la source même de toutes les rébellions au Mali) et de concentrer d'éventuelles frappes militaires sur Gao et Tombouctou. Dans ses explications, Me Harouna Toureh estime avec de solides arguments qu'il est écœuré par l'évolution des choses dans le dossier du Nord du Mali. Concernant particulièrement la médiation, qui se déroule à Ouaga et qui a conduit le groupe Ançar Dine d'Iyad Ag Ghali à changer de discours, le leader des FPR  plaide pour que cette comédie s'arrête. "Qui peut croire que la personne même d'Iyad peut, du jour au lendemain, changer, devenir un homme normal, un homme de paix ?      C'est avec le leader d'Ançar Dine que les différents accords de paix ont été signés : Tamanrasset en 1991, le Pacte national en 1992, l'Accord d'Alger de 2006. Le fait de prendre les armes pour tuer est un état pathologique chez Iyad, islamiste, membre de la secte Adawa, irrédentiste, expulsé de Djeddah pour activités terroristes, affilié au MUJAO et à AQMI, ancien GSPC algérien. Comment cet homme peut subitement se défaire de ce qui a toujours constitué sa personnalité dans sa face la plus violente, la plus criminelle et ce, depuis  plus de vingt ans ? Comme Hitler a endormi les Français pour les attaquer, Iyad veut encore endormir le peuple malien pour le tuer davantage, simplement parce qu'il a aujourd'hui la peur dans son camp. Je repose la question : Iyad Ag Ghali peut-il changer. Nous disons trois fois non! C'est de la tromperie", a-t-il déclaré. Pour Me Toureh, le président Blaise Compaoré peut discuter avec n'importe quel groupe armé du Nord du Mali. Ils peuvent, estime-t-il, faire ce qu'ils veulent. " Ils ne nous convaincront jamais que le peuple malien a un quelconque intérêt à négocier quoi que ce soit avec Iyad et ses affiliés islamo-fascistes ou même Iyad tout seul ". Et Me Harouna Toureh d'annoncer que les FPR mettent en garde le Gouvernement malien : "les gouvernants et les parlementaires des deux dernières décennies ont tout sacrifié au nom de la paix : l'honneur du Mali, la souveraineté, la dignité du peuple. Ils n'ont eu comme seule rétribution que le déshonneur, l'occupation des 2/3 de leur territoire et la malédiction. Nous disons donc à ceux qui ont le privilège de conduire les affaires de la nation depuis le 22 mars 2012 qu'il n'y a qu'une seule leçon qu'ils peuvent tirer du comportement outrageant, criminel et va-t-en guerre du MNLA et d'Ançar Dine. Il s'agit de la nécessaire réplique violente, systématique et générale contre tous les ennemis du Mali, quel que soit le nom dont ils s'affublent". Et ce cadre de Gao de mettre en garde. "Nous avons déjà prévenu le gouvernement du Mali que le peuple vivant au Nord n'acceptera plus jamais d'être sacrifié, crucifié et humilié sur l'autel de la paix par des politiciens en quête de crédit national ou international pour leurs petites personnes      au détriment du Mali ". Quid des négociations que le Gouvernement n'exclut pas dans son agenda ? Le leader des FPR rétorque : "si le Gouvernement passe outre notre avertissement pour aller négocier avec ces criminels en vue de la soumission des populations du Nord à leur diktat, alors les autorités exposeraient le Mali à un conflit majeur entre le Nord et le Sud et dont elles seraient les seuls responsables". A la question de savoir ce que Me Toureh pense des préparatifs des experts militaires de la CEDEAO pour lancer une offensive armée dans le Nord du Mali, il donne un autre avertissement. "Si par malheur, ces experts décident de commencer la guerre à Gao et à Tombouctou au lieu de nettoyer Kidal, le siège de l'intégrisme religieux et de l'irrédentisme touareg, ils courent un grand danger. Parce que les populations de Tombouctou et de Gao pourraient être leurs adversaires, les armes à la main. Commencer la guerre à Tombouctou et à Gao, cela veut dire que ces localités vont payer le plus lourd tribut avec des dégâts collatéraux  et laisser Kidal le nid même du mal. Plusieurs facteurs militent en faveur du choix stratégique de Kidal comme point de départ de la bataille contre l'intégrisme religieux et le terrorisme. Cette ville, pendant 22 ans, a été l'instigateur de toutes les rébellions et a toujours pris les armes contre l'Etat malien. Toutes les rébellions ont commencé par Kidal et sont animées par des responsables de Kidal. Cette ville doit être militairement l'objectif idéologique de cette guerre. Si on maîtrise Kidal, on a la paix, étant donné que les autres Touarègs ne font que suivre ce que les criminels de Kidal orchestrent ", a-t-il conclu.   Bruno D SEGBEDJI

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