Tombouctou : Journée ville morte pour protester contre « l’indifférence » des autorités face à la recrudescence de l’insécurité

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Tombouctou : Journée ville morte pour protester contre « l’indifférence » des autorités face à la recrudescence de l’insécurité

L’insécurité chronique s’est installée depuis belle lurette à Tombouctou, la 6eme région du Mali. Aujourd’hui, les habitants de la ville sainte sont confrontés à une recrudescence de l’insécurité. Face à cette situation déplorable, le cadre de concertation et d’action pour la sécurité de la ville de Tombouctou, en collaboration avec la société civile et l’ensemble des corporations de la ville, ont décidé d’observer une journée ville morte à Tombouctou ce mercredi 17 janvier 2018. Selon le cadre de concertation et d’action pour la sécurité, la quasi-totalité des secteurs d’activités (commerces, pharmacies, banques, transports, boucheries, …) ont adhérer à l’initiative.

A cause de la recrudescence de l’insécurité dans leur région, les habitants de la ville de Tombouctou sont très remontés contre les autorités maliennes. Et pour exprimer leur « inquiétude », leur « amertume » et leur « indignation », ils ont décidé d’observer une journée ville morte ce mercredi 17 janvier 2018. « C’est avec un cœur saignant, un esprit trouble et une âme en peine que nous vous adressons la présente lettre pour déplorer nos conditions de vie qui se dégradent chaque jour davantage malgré nos cris d’alarme, protestations, marches et autres actions citoyennes. », indique, dans une correspondance, dont nous avons reçue copie, que le cadre de concertation et d’action pour la sécurité a adressé au gouverneur de la ville de Tombouctou. Selon le cadre de concertation et d’action pour la sécurité, « nous vivons la peur au ventre dans une insécurité grandissante depuis les assassinats ciblés dont le dernier qui vient d’endeuiller la ville est celui du Lieutenant de Douanes Alboukader Touré dit Boxer. Cet acte odieux s’est passé dans l’indifférence la plus totale sinon l’ignorance de ceux-là qui sont censés nous protéger. »

A notre connaissance, ajoute l’initiateur de cette journée ville morte, il n’y a eu ni rechercher, ni poursuite, ni ouverture d’enquête. « Cet état de fait renforce cette impunité qu’on nous impose et qui est source de frustrations qui couvent des incendies qui nous ne souhaitons pas voir allumés. », met en garde le cadre de concertation et d’action pour la sécurité de Tombouctou qui dresse un sombre tableau de la situation sécuritaire dans la 6eme région du Mali : « Les commerçants ne peuvent plus amener des marchandises, les transporteurs ont peur d’exercer leur métier au risque d’être délestés de leurs véhicules, les citoyens ne peuvent plus voyager sans risque de perdre leurs biens dans l’humiliation ou même leur vie dans l’impunité et à ce rythme, c’est l’asphyxie dans tous les sens. Les braquages, enlèvements de véhicules, de motos, les vols à main armée, les mauvais traitements, l’humiliation, les assassinats ciblés, nous les subissons et nous y assistons impuissants aux yeux de ceux là qui sont là pour disent-ils notre sécurité garantie par notre constitution … »

Madiassa Kaba Diakité

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2 COMMENTAIRES

  1. Cette journée ville morte devrait être une manifestation de colère et d’indignation parmi d’autres à votre porté. Ne vous laissez plus faire. Utilisez les moyens pacifiques que vous pouvez.
    Les opprimés ont le droit de se soulever, surtout dans cette situation dont on ne sait pas quand elle va prendre fin depuis bientôt six ans… C’est pas normal et c’est stressant… !

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