Musique : et si on réécoutait… « Talking Timbuktu » d’Ali Farka Touré ?

En juillet et en août, Jeune Afrique revient sur des œuvres majeures qui font toujours parler d’elles, inspirant le présent. Cette semaine, c'est au tour de « Talking Timbuktu » d'Ali Farka Touré.
Du fleuve Niger aux Grammy Awards
C’est dans sa maison de Niafunké, petite ville de la région de Tombouctou bordant le fleuve Niger, qu’Ali Farka Touré a composé les dix titres de l’album. Il fait ensuite parvenir une cassette à Ry Cooder, qui, pendant trois mois, s’imprègne de ces morceaux en pular, bambara, songhaï et tamasheq. À Los Angeles, le duo enregistre le disque en trois jours. Cette septième livrée d’Ali Farka Touré, publiée chez World Circuit, a remporté, sans surprise, le Grammy Award du meilleur album de musique du monde en 1995. Le trophée plaqué or, en forme de gramophone, est actuellement exposé, aux côtés de ceux qui ont consacré In The Heart of The Moon (2005) et Ali and Toumani (2010), à la Documenta 14, rendez-vous d’art contemporain de Kassel, en Allemagne. Et ce dans le cadre d’une rétrospective autour du musicien malien lancée par Igo Lassana Diarra, directeur de la Médina, galerie d’art de Bamako. Laquelle galerie met également Ali Farka Touré à l’honneur depuis le début de juin.
Tombouctou est le cœur du mondeÀ Kassel, on peut admirer ses instruments de musique et autres objets personnels, vêtements, passeports et même permis de conduire ! Des photos d’archive, dont une le représentant avec Ry Cooder, et l’ensemble des pochettes de sa discographie finissent de ravir le visiteur. Sans oublier une installation sonore et des performances de l’Ali Farka Touré Band. Cette année, la Documenta 14 s’est d’abord tenue à Athènes, en Grèce (de début avril à mi-juillet). La rétrospective autour d’Ali Farka Touré était alors couplée à une exposition consacrée à Tombouctou, perle du désert que célèbre le musicien sur Talking Timbuktu. Le leitmotiv de ces expositions est d’ailleurs une citation tirée du livret de ce disque magistral et intemporel : « Pour certains, parler de Tombouctou, c’est parler du bout du monde. Mais ce n’est pas vrai. Je suis de Tombouctou, et je peux affirmer que c’est le cœur du monde. »
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