Abbas, Néma et les mythes d’une propagande parisienne
Depuis son exil parisien, le journaliste Malick Konaté, tête d'affiche d’une 5è colonne désabusée, dénonce la Transition malienne et encense des officiers arrêtés pour tentative de déstabilisation. Mais derrière ses envolées médiatiques, c'est la rancune, la manipulation et l'alignement sur des agendas étrangers qui transparaissent. Face à ses contre-vérités, un rappel salutaire s'impose : le Mali avance, malgré lui

Un pays peut-il avancer quand ses fils, depuis l’exil parisien, s’acharnent à salir ce que d’autres tentent de bâtir au prix de leur vie ? Depuis son confort hexagonal, Malick Konaté a cru bon de livrer au monde un récit biaisé, saturé d’omissions et d’exagérations, sur les arrestations opérées au Mali début août 2025. À l’entendre, les autorités de Transition auraient fabriqué de toutes pièces une «conspiration» pour masquer leur «échec» militaire et politique. La réalité, elle, est plus simple, moins spectaculaire, et infiniment plus grave : un groupuscule d’officiers, marginal, mais dangereux, préparait bel et bien une déstabilisation des institutions. L’État a choisi la fermeté.
Mais Malick, en journaliste de plateau plus prompt à séduire ses interlocuteurs, dans un français propre à un écolier du primaire, qu’à informer honnêtement ses compatriotes, préfère travestir les faits. Qu’il le fasse par idéologie, par ressentiment personnel ou par simple opportunisme médiatique, peu importe. Il s’agit là d’une double faute : contre la vérité et contre le Mali, où réside sa famille depuis sa fuite organisée.
Le mythe Abbas Dembélé- La première manipulation porte un nom : Abass Dembélé. Cet officier général a eu son heure d’une gloire façonnée à Konna en 2013 par des médias aux ordres du nouvel occupant, avec l’ordre de créer un «héros» qui pourrait être disponible pour les projets futurs sur le Mali. Ceci dit, il n’a jamais dirigé le Bataillon autonome des forces spéciales (BAFS), dont la création remonte à 2018 et avec comme commandant l’actuel Président de la Ttransition. Alors faut-il fermer les yeux sur le parcours récent du Général Abass ? Gouverneur absentéiste à Mopti, plus prompt à inciter les populations à descendre dans la rue pour dénoncer les délestages qu’à accompagner les missions présidentielles.
Officier en quête permanente de médailles, il affichait un mépris ostentatoire pour la Transition, boycottant les réunions de gouverneurs avec le Chef de l’État. Sommes-nous interrogés sur le rôle néfaste qu’a joué Abass dans les opérations de reconquête de Kidal, après lesquelles, malgré tout, il a été promu ? Car, ce que beaucoup de nos compatriotes ignorent, selon nos informations, cet officier général entretient bel et bien une étroite relation avec les terroristes séparatistes qui, depuis une décennie, font saigner la République. Nonobstant, cet officier est l’«homme providentiel» que Malick veut ériger en martyr de la démocratie. La vérité est moins romanesque. Dembélé s’est marginalisé par son propre comportement, et ses réseaux ont fini par franchir la ligne rouge.
Néma Sagara, l’héroïne inventée ?- Deuxième mensonge : Néma Sagara, présentée par Malick comme «à l’avant-garde de la lutte contre le terrorisme». Qu’il nous dise alors quelle unité cette générale a commandée, quelle opération elle a dirigée, quel front elle a tenu ? On cherche encore. Les images qui la montrent en treillis sur le théâtre des opérations relèvent plus de la mise en scène médiatique que du commandement effectif. Elle n’a jamais dirigé de troupe au feu. Malick transforme la figuration en épopée, l’apparat en bravoure, pour servir un récit convenu : celui d’une Transition qui réprimerait ses plus «valeureux» officiers.
L’argument de la «fissure»- Troisième manipulation : l’idée d’une armée fracturée. Malick assène, sans preuve, que les arrestations révèlent un malaise profond, une division interne, une perte d’unité. C’est ignorer délibérément la réalité. Jamais depuis une décennie les FAMa n’ont été aussi équipées, aussi soutenues, aussi respectées par leur hiérarchie et leur peuple. Drones, blindés, avions, systèmes de défense… la montée en puissance est visible, palpable. Les familles des martyrs bénéficient désormais d’une considération institutionnelle inédite, un mémorial est en chantier, et pour la première fois, l’histoire militaire du Mali est en train d’être écrite par ses propres soldats. Voilà ce que Malick appelle un «échec».
Le jeu trouble avec l’étranger- Il est frappant que Malick, longtemps financé et entretenu depuis plus d’une décennie par des chancelleries étrangères et des organisations internationales, reprend presque mot pour mot, les éléments de langage de chancelleries occidentales ulcérées par la libération du Mali de leur emprise. Car il y a un non-dit derrière ses diatribes : sa rancune personnelle. Écarté des cercles de la Transition, jugé instable et inconsistant, il ne digère pas de voir ce pays avancer sans lui. D’où cette haine récurrente, cette posture d’apatride qui, depuis Paris, consiste à donner des leçons de démocratie à ceux qui affrontent chaque jour les djihadistes dans le Gourma, la forêt de Wagadou ou les faubourgs de Gao.
Depuis 2021, que l’on aime ou non ses hommes, la Transition a posé des actes souverains : sortie du carcan français, renforcement de l’armée, réhabilitation de l’État, restauration d’une fierté nationale. On peut débattre de leur méthode, on peut critiquer tel choix diplomatique, mais nier les résultats relève de la mauvaise foi pure. Et cette mauvaise foi, Malick en a fait son fonds de commerce.
La vraie fracture- La fracture qu’il décrit n’est pas dans l’armée. Elle est entre deux visions du Mali. D’un côté, ceux qui veulent un pays souverain, assumant ses choix, libre de ses partenariats et maître de son destin. De l’autre, ceux qui, depuis l’exil avec leurs relais locaux, caressent l’idée d’un Mali sous tutelle, où l’on applaudit dès qu’un général frondeur s’oppose à Bamako, où l’on se félicite dès qu’un diplomate étranger sermonne nos dirigeants.Critiquer le pouvoir est légitime. Mais encore faut-il le faire avec honnêteté. Malick, lui, a choisi le camp de la caricature. Son discours souffrant, car exposant une carence intellectuelle, ne révèle pas une vérité occultée. Il trahit simplement sa rancune et son alignement sur les intérêts extérieurs. Dans ce combat, le peuple malien sait déjà où il se tient.
Car l’histoire, tôt ou tard, jugera ceux qui, à l’heure du péril, ont choisi de défendre la maison commune, et ceux qui, confortablement installés à l’étranger, ont préféré la démolir à coups de mots. Dans un micro-trottoir diffusé au journal télévisé de 20h de l’ORTM, dans la nuit du 17 au 18 août 2025, l’indignation et la ferme condamnation exprimées par les Maliens face à cette tentative de déstabilisation sont sans équivoque. Tout observateur attentif et impartial ne peut qu’en prendre la mesure. C’est pourquoi il appartient aux autorités maliennes de faire appliquer la loi dans toute sa rigueur contre les auteurs et leurs complices d’une telle tentative qui n’avaient d’autres buts que de plonger le Mali dans l’abîme.
Correspondance particulière Mad Touret dit ‘’l’Observateur’’
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