Hommage au professeur Mamadou Lamine Traoré : Le Pr. Mamadou Kassa Traoré met les pieds dans le plat

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Le lundi 23 juillet dans  toute la nation entière a  rendu un dernier hommage au Pr. Mamadou Lamine Traoré, Ministre de l’Education Nationale. C’était au Centre International de Conférences de Bamako (ex-Palais des Congrès.)  Son ami et compagnon, Pr. Mamadou Kassa Traoré, a, dans son  message d’adieu,  fustigé, sans pourtant les nommer  le comportement indigne de certains de leurs anciens camarades de l’Adéma. Lesquels, dans combat de leadership pour le contrôle du parti ont utilisé toute sorte de mensonges et de dénigrements pour évincer le Pr. Traoré de la présidence dont il assurait l’intérim.
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Le jour de la tenue du Congrès ordinaire de l’Adéma PASJ, le Pr Mamadou Lamine fût poussé vers la porte par une trentaine d’agents de la Sécurité d’Etat. De clash, est né le MIRIA,  qu’il créera avec certains camarades.Cette campagne de dénigrement, orchestrée par les spécialistes  de la fausseté et de la ruse  maladive,  continuera jusqu’à son dernier souffle.

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Nous vous en proposons l’intégralité de ce texte.L’histoire m’impose de m’acquitter d’une lourde et redoutable tâche que celle de parler de Mamadou Lamine Traoré : Un frère, un Camarade, un syndicaliste, une illustre personnalité que j’aurais  plutôt souhaité voir lire en ces lieux, mon hagiographie ou celle du doyen Mani Djénepo. Du professeur Mamadou Lamine Traoré, on dira désormais :Il était…Il voulait…Il disait….Il faisait… Militant indomptable, patriote convaincu, engagé et totalement désintéressé, Mamadou Lamine Traoré fut tel que  je ne sais entre sa vie et sa mort, quelle dimension mieux que l’autre aura été mise au service  de la nation. Il fut un Homme entier.

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Un Homme sans ligne de fracture entre ce qu’il pensait, ce qu’il disait  et ce qu’il faisait. Fut-il trop en retard sur les autres ou au contraire les autres trop en retard sur la marche du progrès ? Selon la réponse  que vous donnez à cette question, vous trouverez sujet à condamner ou à  soutenir la vision de cet homme qui s’est imposé une vie de résistance, tu le fus, Mamadou Lamine Traoré.

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Résistance à la  facilité

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Tu aimais et t’imposais le difficile. Tu n’étais pour autant  pas un masochiste « yèrè ni tôrôla ». Ta conviction était que seul le difficile est beau. D’autant plus beau qu’il est  cette constante rupture d’avec  les satisfactions tranquilles face à tous les maux qui nous ruinent.

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Résistance au mensonge abusif

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Le mensonge brille pour ternir, mais  tout ce qu’il ternit brille plus que lui.Camarade, de toutes tes résistances, celles-là t’aura fait le plus souffrir. Le mensonge  est devenu une religion, pire elle est en passe de devenir, la plus grande religion de ton cher Mali. Oui, de toutes tes forces tu l’auras  combattu. Tu savais avec raison que  rien ne détruit les liens et la confiance autant  que le mensonge. Il n’est  ni plus, ni moins  que cette  fausseté, cette  hypocrisie, cette fausseté, cette ruse  maladive  devenues le triple  signe de notre société brutalement  tombée dans la crise  de foi. Crise de foi en Dieu, en soi, en tout et en rien.

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Résistance à la capitulation

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Tu as rêvé d’un Mali et d’une Afrique  trop beaux. Tu n’as jamais voulu admettre que  les peuples qui ont su et pu résister aux rafales, aux pires exactions et tortures, croulent  si facilement sous l’Argent.

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Résistance à ta  personne

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Tu étais convaincu que tout homme est son propre ennemi et que le foyer conjugal  est le premier champ des contradictions de classes. A la lumière de la  pensée chinoise tu t’imposas une humilité à toute  épreuve. Les leçons  sont claires : « Vaincs- toi toi-même, tu vaincras l’univers » et « Ce par  quoi  le fleuve  et la mer  peuvent  être rois  de cent  vallées, c’est  leur  faculté  d’être  plus bas que celles-ci ».

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Voilà l’Homme Mamadou Lamine. Son être  profond : ni un saint, ni un monstre. Tout  juste  un homme  humble. Un homme de qualité. Son empreinte, il l’aura imprimée à sa famille. Allez voir une, deux ou mille  fois sa très brave épouse, ses  deux filles et son unique garçon (Gaoussou). Vos regards vous retourneront humiliés et vous réduiront  à la retenue si vous ne cherchiez en eux  que des visages  meurtris  et des âmes abattues. Ici coule le sang du Professeur  qui a préparé sa famille à l’idée qu’il n’est pas éternel.

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Ses gosses ont mûri avant l’âge. Leur mère, une résistante forgée par les valses de la vie.Résistance au pouvoirTu as eu le souci constant de te protéger contre  la soif  inextinguible du Pouvoir. Tu avais  raison Professeur, car cette  soif tue. Elle tue, parce qu’au delà de l’illusion que le raccourci de tous les raccourcis pour accéder à l’Argent-Roi, il est le sommet où le « Moi » hurle sa rage de grandeur. Ce qui l’avilit et le rabaisse. Le pouvoir obnubile facilement. Son obsession tue.

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Résistance à la panique

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Vagues de contestation par ci, doléances et revendications syndicales par là. Tu ne cherchais pas de mains invisibles  qui manipulent. Tu n’y voyais  que signe  de vie. La preuve que l’école malienne vit. Que le pays bouge et respire.

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Et alors … pas de panique.Jamais tu ne paniquais. Même quand  de toute  évidence, tu comprenais  les combines, les connivences et les coups bas  en marche. Ils font  partie de la vie. Nombre  de faits  et d’actes  posés  ont remué dans ta prodigieuse mémoire, ce  verset de Coran : « [Les  actions des mécréants] sont  encore semblables  à des ténèbres  sur une  mer profonde : des vagues  la recouvrent, [vagues] au dessus desquelles  s’élèvent  [d’autres] vagues, sur lesquelles, il y a [d’épais ]nuages.

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Ténèbres [entassées] les unes au dessus des autres. Quand quelqu’un étend la main, il ne la distingue pas. Celui qu’Allah prive  de lumière n’a aucune  lumière ». Sourate 24, verste 40.Professeur, permets-moi de rendre grâce à Allah, qui dans sa miséricorde infinie t’auras  fait don  de cette  lumière qui te guida et que tu mis au service  du monde, sans  tapage, ni panique.Professeur, je me fais l’écho de ton inquiétude  auprès du Général Amadou Toumani Touré : Pas de panique.

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Résistance à la mort

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Qui mieux que toi auras fait les meilleures réflexions  sur la finitude ? Professeur de Philosophie antique, tu  as enseigné et vécu en sage : imperturbable  et toujours  égal à toi-même dans toutes  les circonstances. Face  à la mort, tu auras  été d’une sérénité  et d’une lucidité telles que tu  l’as vaincue et totalement  vaincue, pour laisser davantage le temps  et l’espace à tes dénigreurs acharnés de jubiler leur vraie  mort croyant  fêter la tienne.

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Toute ta vie tu as  pris en pitié cette « race d’hommes ». Qu’elle est bien pitoyable !Professeur, les médiocres  meurent  car ils disparaissent  des pages  de l’histoire. Ils sont par définition des êtres finis. Ce samedi 21 juillet 2007 à 21 heures  45 minutes, à la clinique Pasteur  de Bamako, tu as  ouvert la page de ton immortalité, parce que les grands hommes ne meurent pas. Immortel car comme l’a dit Fidel Castro : «Quand on meurt dans les bras  d’une patrie reconnaissante, la mort n’existe pas …renaît avec la mort la vie ».

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La nation entière, l’Afrique et tous les combattants  des causes nobles te témoigneront  leur reconnaissance. Les Premiers à reconnaître ta valeur et tous tes mérites  ce se sont ni tes familles, ni ton parti mais bien ceux et celles qui, toute ta vie durant t’auront  peint en noir, insulté, hué et condamné aux enfers. Tous se ramolliront, car, tout est condamné à la finitude. Même la haine, le mensonge et le dénigrement.Tout cela t’est égal, car, tout cela fait partie de la vie de ta nation. Nation en laquelle tu as cru en choisissant de suivre  avec abnégation la très  exaltante  voie  tracée par des  illustres  panafricanistes  que  tu rejoins aujourd’hui.

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Je voudrais entre autres, citer : Kwamé Nkrumah, Abdel Gamal Nasser, Ahmed Sékou Touré, Patrice Lumumba et Modibo Keïta.Ils furent nos modèles identificatoires communs. Au-delà du fait  traditionnel d’évoquer des grandes figures, nous voudrions nous incliner  sur la mémoire de chaque fille et de chaque fils du Mali et de l’Afrique, qui comme toi, a porté haut le flambeau du combat révolutionnaire.Que ton âme repose en paix !Amen…

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Bamako, le 22 juillet 2007Pour le Comité Exécutif National Le 1er Vice-Président Pr. Mamadou Kassa Traoré 

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