2014 : une année noire pour le régime IBK

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Tumultueuse gouvernance sous IBK : Est-ce la fin d’un mythe ?
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta

L’année 2014 qui  s’achève aura été une année de dures épreuves pour les dirigeants du Mali. Elle a été marquée par de nombreux scandales, au point d’essouffler  IBK qui voit l’espoir en lui placé par le peuple malien s’effondrer  comme un château de cartes.

Elu par  plus de 77% de Maliens, le candidat de la coalition « le Mali d’abord » a fini par faire effriter l’espoir placé en lui. En un an, le pays a été secoué par de nombreux scandales.

Après la formation de son premier gouvernement dirigé par Oumar Tatam Ly, IBK, lors de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux de nouvel an au chef de l’Etat par le gouvernement lui a  renouvelé sa confiance. Mais quelques mois après, IBK va se débarrasser de son premier PM, apprécié des uns pour son sens du devoir, pour les autres par le fait qu’il était au dessus de la mêlée car n’étant issu d’aucune formation politique. L’ancien Premier ministre va rendre publique sa lettre de démission à travers laquelle il dénonce certaines pratiques au sein du  gouvernement qui n’étaient  pas de nature à lui permettre de diriger convenablement le gouvernement.

Selon des sources bien introduites, certains ministres proches du président et de sa famille empêchaient le Premier ministre OTL d’accomplir convenablement sa mission et d’être à la hauteur de la confiance en lui placée par  IBK  pour diriger son premier gouvernement. Cette situation aurait  conduit l’ancien Premier ministre à vouloir se débarrasser d’eux. Mais s’étant buté au niet catégorique du président de la République lui-même, OTL a rendu  le tablier.

Pendant qu’il était encore en poste, le gouvernement a empêtré le pays dans des scandales financiers. Il s’agit de contrats  de gré à gré à la présidence. Des contrats signés sans passer par les règles en la matière, en vue de la fourniture des Forces Armées du Mali (FAMa) en équipements militaires et véhicules.

Oumar Tatam Ly sera remplacé par le jeune Moussa Mara, qui, dès sa nomination comme Premier ministre, va faire face  à ce dossier sulfureux de marché de gré à gré à la présidence.

Pendant que ce dossier faisait l’objet des débats et a jeté  l’opprobre sur le pouvoir en place, voilà qu’un autre scandale est venu en rajouter à la colère des Maliens.

Contre toute attente, le président de la République  est allé se procurer, sur le dos du contribuable malien, un nouvel aéronef.

Cette affaire va faire grand bruit avant  que l’Assemblée nationale se saisisse de la question pour que la vérité soit dite aux Maliens. Interpellé à travers des questions orales par les députés de l’opposition, Moussa Mara va donner les raisons de l’achat de cet avion  acquis à 20 milliards FCFA.

Selon lui, cet avion a été acheté à 20 milliards FCFA sur un prêt contracté avec la BDM remboursable en quatre ans. Aussi Mara avait martelé que le Mali ne possède aucun document pouvant certifier sa propriété sur l’avion présidentiel acquis sous ATT et utilisé par Pr Dioncounda Traoré sous la transition.

Les explications du Premier ministre ne vont rien changer à la chose, car le débat va plutôt enfler sur la question. Ce qui va conduire à un audit de ces marchés où la transparence n’a pas été de mise.

Audit, sous la pression des Partenaires techniques et Financiers qui on décidé d’y voir clair. Pour cela, ils vont suspendre leur aide au Mali. Le gouvernement va se retrouver en difficulté. Des tractations vont avoir lieu  pour tenter de faire revenir les PTF à de meilleurs sentiments. La ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko effectue plusieurs voyages pour rencontrer les dirigeants des Institutions de Bretton Woods. La Cour Suprême et le bureau du Vérificateur général vont tous produire des rapports qui vont déceler des surfacturations à la pelle.  L’affaire va se corser, car elle sera même interpellée par l’honorable Oumar Mariko à l’Assemblée nationale à travers des questions orales. Après plusieurs tractations, les PTF vont décider de revenir.

Même si les PTF ont décidé de signer leur retour, ces sulfureuses affaires ont secoué le gouvernement du Mali. Aussi, elles ont sérieusement terni l’image du président et de son gouvernement à tel point que la société civile commence à s’approprier cette affaire pour demander le départ des ministres impliqués dans ces surfacturations.

Ce retour des PTF s’est aussi fait sous conditions. Car, selon des sources bien introduites, ils seront désormais plus regardants sur la destination des fonds sous forme d’aide qu’ils allouent au Mali

Au niveau de la convention des partis de la majorité, l’on estime que ces affaires de surfacturation sont l’œuvre de certains proches collaborateurs d’IBK qui l’ont littéralement trahi.

Pendant ce temps, à l’opposition, l’on estime que depuis le début du régime d’IBK,  le pays fait face à des scandales de toutes sortes.  Que le Mali est devenu la République des scandales, des surfacturations, du confort personnel du président au détriment des préoccupations légitimes et pressentes des populations.

Entre – temps, les autorités font face à l’épineuse question de la gestion de la crise du nord.  Le premier voyage  à Alger n’a rien donné. Idem pour le deuxième, le troisième car jusque-là, le gouvernement malien semble en position de faiblesse devant  les groupes armés. Une situation qui inquiète les populations qui craignent la signature d’un accord d’Alger à l’image de celui signé en 2006 qui n’était pas du tout favorable au pays.

Comme si ces problèmes ne suffisaient pas, voilà que la négligence de certains  a fait que la Fièvre Hémorragique à virus Ebola a franchi les frontières du Mali où la maladie a déjà fait cinq(5) morts.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’année 2014  qui s’achève aura été difficile pour le régime d’IBK. Aussi, les scandales ont créé un fossé énorme entre  son régime et nombre de Maliens qui voient l’espoir en lui placé fondre comme du beurre de karité sous le soleil.

D.Diama

 

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