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Cheick Modibo Diarra Premier ministre[/caption]
« Trois mois après la nomination du Premier ministre, les commentaires fusent de partout pour juger son bilan. Un bilan peu satisfaisant pour certains, et honorable pour d’autres », écrit
Waati. Bon, il faut dire qu’au
« Mali, glisse l’hebdomadaire,
il est facile de dire "non" pour la simple raison qu’on n’a pas son petit cousin ou le frère du père de la tante de son ami dans l’équipe gouvernementale ». En tout cas, tout le monde ou presque veut maintenant la tête du Premier ministre, si l’on en croit les journaux africains. Et pour se faire, ces dernières semaines, les tractations n’avaient pas lieu à Bamako… mais à Paris, où se trouve en convalescence le président Dioncounda Traoré. Du coup, on a assisté à
« un déplacement massif de responsables politiques maliens dans la capitale française. Au point qu’à ce rythme, Paris risque bien de passer pour la nouvelle capitale du Mali », lance
GuinéeConakryInfo.
22 septembre, à Bamako, affirme que les putschistes ont dépêché à Paris une délégation pour porter allégeance à Dioncounda Traoré, en glissant, au passage, qu’ils ne
« tenaient pas au maintien du Premier ministre » dans le nouveau gouvernement d’union nationale.
« Mais le président Traoré ne fait pas mieux ! s’étonne
GuinéeConakryInfo.
Alors que son pays suscite toutes les inquiétudes, l’ancien président du Parlement malien semble se “plaire”
dans son hôtel parisien. (...) Dioncounda Traoré est peut-être désormais plus malade de son Mali que d’autre chose, mais la vraie santé ne se retrouve que dans l’honneur du retour à la mère patrie ».
Dioncounda Traoré de retour à Bamako vendredi ?
Le retour du président malien, après 2 mois d’absence, est en effet très attendu. Il pourrait arriver à Bamako dès vendredi soir selon la presse. Et,
« dès que cela sera effectif, Cheick Modibo Diarra sera invité à rendre son tablier », affirme
22 septembre, pour qui
« le trio Dioncounda Traoré, [putshistes] et Cédéao est en passe de s’offrir sa tête, avec bien sûr, les encouragements du Front uni pour la défense de la République et la démocratie, le FDR. Ce qui pourrait conduire à une bipolarisation de la classe politique et de la société civile ». Dangereux, estime le journal, qui invite le président Traoré à se placer
« au dessus de la mêlée ».L’hebdomadaire malien
Waati s’insurge contre les partis du FDR qui auraient mis
« de lourds bâtons dans la roue gouvernementale », prouvant que
« seul leur intérêt compte ». « Faut-il désespérer des Maliens ? s’interroge
Le Pays, au Burkina Faso.
L’immobilisme du gouvernement actuel est la traduction des contradictions qui traversent le corps social malien, déchiré entre pro et anti-putschistes, entre partisans d’une intervention extérieure et souverainistes. C’est au tour de Modibo Diarra de voir se dresser devant lui, un épais mur d’impopularité qu’il aura lui-même contribué à bâtir, et de servir de punching-ball ».
Ouaga les pieds dans l’eau… encore !
On part maintenant au Burkina. Ouagadougou a déjà les pieds dans l’eau, avec les premières pluies de la saison : près de 68 mm de pluie sont tombés dans la soirée de mardi. Alors
« ça n’a rien à voir avec les 273 de septembre 2009 », mais les canaux débordant et les voies du centre-ville inondées ravivent le spectre de ces inondations désastreuses, nous dit le média en ligne
Fasozine. Les pluies avaient alors fait plusieurs morts et depuis, les Burkinabés vivent dans l’angoisse des premières pluies, explique
Le Pays. C’est d’ailleurs le coup de gueule du journal ce jeudi matin.
« Visiblement, trois ans après ce déluge et son cortège de malheurs, la situation n’est toujours pas maîtrisée à Ouagadougou ». Une fois de plus, le centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo en a fait les frais. Pas de dégât matériel cette fois-ci mais des services partiellement inondés. En 2009, les fortes pluies avaient empêché la prise en charge des malades et rendu obligatoire l’évacuation des autres.
Fabius au Burkina pour arrondir les angles ?
Un mot, pour finir, de la tournée du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, en Afrique de l’Ouest.
« Au pays des Hommes intègres, le chef de la diplomatie française est attendu pour le 27 août », écrit
Le Pays, au Burkina. Au programme : audience avec le président Compaoré, avec son homologue Djibrill Yipènè Bassolet et une conférence de presse. C’est surtout la crise au Mali qui est au centre de la visite éclair du ministre français.
« Faut-il s’attendre à un engagement plus fort dans le dossier malien et dans celui de l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne ? ». Ce périple préfigure forcément quelque chose, pense
Le Pays. Le journal explique aussi que cela permettra peut-être
« d’arrondir les angles [au Burkina Faso] après l’incident diplomatique causé par le sous-directeur Afrique occidentale du Quai d’Orsay ». Ce dernier avait déclaré que
« le Burkina pourrait être le prochain pays à s’effondrer après le Mali ». Ce qui avait provoqué un tollé et des droits de réponses de la part du gouvernement malien.
RFI / 26/07/2021