Ligne de force : L’avenir du Mali en pointillé

27 Nov 2012 - 05:00
27 Nov 2012 - 08:12
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Dans les temps où nous sommes, l’avenir du Mali s’écrit en pointillé. Pour deux raisons majeures. [caption id="attachment_79706" align="alignleft" width="310"] Saouti Labass Haïdara, Dirpub L'Indépendant[/caption] La première est relative à l’envoi d’une force panafricaine soutenue par l’ONU pour libérer le nord du pays de ses occupants rebelles et terroristes. Si tout le monde s’accorde sur le principe de cet envoi, nul ne sait quand il pourra être effectif. Depuis hier lundi 26 novembre, les membres du Conseil de sécurité sont en possession du document fournissant les détails techniques et le coût financier du déploiement de cette force. Elaboré par les autorités militaires maliennes en étroite collaboration avec les experts militaires de la CEDEAO et de l’Union africaine, il a été adopté par la réunion d’Abuja du 10 novembre dernier, avalisé par l’UA avant d’être déposé auprès de l’exécutif onusien. Mais des sources proches du dossier nous indiquent qu’il ne faudrait pas s’attendre à une prise de résolution rapide de cette instance. Ses membres ont l’obligation de le soumettre à l’appréciation de leurs gouvernements respectifs, desquels ils recevront des consignes pour la conduite à tenir. Toute chose qui devrait prendre deux à trois semaines. Auquel cas, le vote de la résolution pour l’envoi des troupes ne devrait pas intervenir avant la mi-décembre, voire au-delà. En espérant qu’il puisse se tenir à cette période, il faudrait sans doute compter avec la capacité de nuisance de la diplomatie algérienne qui fera tout pour retarder le plus longtemps possible, à défaut de pouvoir empêcher le déploiement de ces forces. Lorsque Romano Prodi, ancien président du Conseil italien et actuel Envoyé spécial de Ban-Kimoon au Sahel, situe ledit déploiement à septembre 2013, arguant de la nécessaire mise à niveau de l’armée malienne et du temps d’acheminement des équipements militaires sur le théâtre de l’opération, il ne lance probablement pas des propos en l’air. Mais un si long délai paraît suspect, surtout au sortir d’une visite à Alger. L’autre raison qui entoure de flou l’avenir du Mali est liée à la gestion de la transition politique. Depuis le coup d’Etat militaire inattendu du 22 mars 2012, la classe politique reste profondément divisée sur les voies  et les moyens à mettre en œuvre pour sortir de la crise politico-institutionnelle et restaurer la démocratie. Les partis et associations qui ont applaudi le coup d’Etat ne désespèrent pas de mettre à la retraite politique le président intérimaire Dioncounda Traoré ainsi que l’Assemblée nationale en qui ils voient une perpétuation du régime ATT, honni de toute leur âme. Les forces anti putsch perçoivent dans le maintien de ces deux institutions la matérialité de l’échec du coup d’Etat militaire et le symbole de la survie de l’Etat républicain et démocratique. A ce jeu, huit mois se sont écoulés sur les douze que la transition est censée durer sans que les ’’forces vives de la nation’’ aient pu s’entendre sur les organes de gestion de cette transition a fortiori les modalités d’organisation des élections générales, l’une de ses deux missions essentielles, l’autre étant la reconquête du nord du Mali dont elle semble avoir été dessaisie par la communauté internationale. Il faut espérer que les nouvelles dates annoncées pour la tenue des ‘’concertations nationales’’ seront les bonnes et que les protagonistes sauront faire preuve de dépassement pour mettre le Mali au-dessus des intérêts partisans, des appétits gloutons et des rivalités de personnes. Par Saouti Haidara

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