Ministère du PLAN : Impunité, népotisme et incompétence

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Le ministère du Plan et de l’Aménagement du territoire est l’un des plus importants départements ministériels de notre pays par les missions et objectifs qui lui sont assignés. Mais ce ministère a atteint le seuil de l’incompétence du fait qu’il est géré par des cadres qui ont fait échouer le plus grand projet (PGRN) qui a existé dans notre pays ces dernières années.

Le Projet de gestion des ressources naturelles (PGRN) est l’un des plus importants projets de par sa taille et sa composante technique et financière mise en œuvre ces dernières années dans notre pays. Le PGRN, financé à coût de dizaine de milliards de F CFA par la Banque mondiale et dirigé dès sa création par l’actuel ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire, Marimatia Diarra, est mort de sa belle mort.

La mauvaise gestion du PGRN ne lui a pas permis de bénéficier de financements pour la seconde phase. Les structures correspondantes comme le PGRN au Niger, le PNGT au Burkina Faso, tous financés par la Banque mondiale, sont à leur deuxième phase de financement. Pendant au moins sept ans, des milliards de nos francs ont été pompés sur la Banque mondiale que plusieurs générations après nous doivent payer. De l’argent dévié de sa destination initiale au profit des intérêts strictements personnels. Celui-là même qui est à l’origine de la faillite du PGRN a été propulsé ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire aussitôt après la fermeture de cet ambitieux projet.

Le département du Plan n’a été jamais aussi mal géré au Mali sous les régimes successifs. Les mêmes pratiques d’incompétence, de favorisme qui ont eu raison du PGRN prévalent à ce niveau. Le maître des lieux s’est entouré de son ancienne clique du PGRN. Ceux-ci dictent leur loi aux cadres valeureux du plan dont la compétence n’est plus à démontrer. Ils ne peuvent faire aucune étude de planification, de statistique, rien de tout ce que commande la mission première de ce ministère.

Le népotisme ambiant au ministère du Plan a relégué au second plan des conseillers techniques. Leurs prérogatives sont dévolues à de simples chargés de mission, qui ne sont autres que d’anciens travailleurs du PGRN, sans niveau d’études et incapables de réaliser quoi que ce soit. Où va le Mali dès lors qu’un ministère aussi important dans le programme de développement d’un pays est géré comme une famille où le chef partage à sa guise les rôles ?

Halo de mystère

Le Forum de Kidal dont les travaux préparatoires ont été dirigés par le ministère du Plan, est l’illustration parfaite du népotisme dans lequel baigne ce département. L’équipe de pilotage du Forum est extérieure au ministère. Le président de la commission préparatoire n’est autre que Makan Fily Dabo, ancien secrétaire général du ministère de l’Equipement et des Transports. Il est assisté de Pornas Bengaly, un ancien du PGRN, d’un agent de la Daf et de l’attaché de cabinet du ministre. Les conseillers techniques impliqués dans le travail ne l’ont été qu’à titre de consultants.

La non-participation des cadres, s’explique, ni plus ni moins, que par la méfiance que Marimatia affiche vis-à-vis d’eux. L’opacité qui entoure la gestion financière des différentes activités explique cela. Le Forum de Kidal donnera difficilement des résultats probants à partir du moment où des questions d’aménagement du territoire sont negligées au profit des aspects financiers.

La gestion financière du ministère du Plan est une nébuleuse. Les fonds alloués par le budget spécial d’investissement (BSI) sont dépensés dans un flou artistique.

L’incurie du ministre, secrétaire général de l’Adéma/PASJ, est à l’origine de la dilapidation des fonds destinés à l’inventaire de l’archivage des travaux du PGRN. A ce jour, aucun rapport n’est disponible sur ce travail pour lequel 12 millions de F CFA ont été investis en 2005. Ce projet ne pouvait s’attendre à des résultats meilleurs avec des secrétaires de direction et de gens sans compétence qui auraient été recrutés en qualité de consultants avec des salaires astronomiques de 800 000 F CFA par mois.

Au Mali d’ATT, le ridicule continue de ne pas tuer pour qu’un piètre tribun de la trempe de Marimatia Diarra soit à la tête d’un département aussi sensible. Une fois de plus, le président de son parti, Dioncounda Traoré a eu raison de dire : « Si nous n’avions pas soutenu ATT, nous aurions l’administration, la Sécurité d’Etat et la justice sur le dos ».

La rédaction

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