Crise au CNJ-Mali : Echec des négociations

21 Déc 2012 - 07:55
21 Déc 2012 - 07:55
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Les bureaux Abdoulaye Touré et Oumar Maïga ne peuvent accorder leurs violons pour une sortie de crise du Conseil national de la jeunesse du Mali. Les négociations entreprises par le ministre de la Jeunesse, sous la houlette du directeur national Drissa Guindo, se sont soldées sur un constat d’échec. Le bicéphalisme persiste à la tête de l’organisation.   [caption id="attachment_113252" align="alignleft" width="350"] A droite, Oumar Maïga, président du bureau de la dissidence de mai dernier. La fin de la crise au CNJ n’est pas pour demain[/caption] Investi après la cassure en mai dernier du Conseil national de la jeunesse du Mali, le bureau parallèle à celui dirigé par Abdoulaye Touré ne lâche pas du lest. Oumar Maïga, qui ne croit plus en la sincérité de la médiation entreprise par le ministère de tutelle, lance son ultimatum pour la récupération du siège national du CNJ-Mali, par, dit-il, "tous les moyens". "Assez parler, il faut agir maintenant". Cette déclaration fracassante d’un des militant CNJ du bureau dirigé par Oumar Maïga, témoigne de l’atmosphère toujours tendue au sein de cette organisation, et la détermination de cette branche à rester maître du jeu. Alors qu’il y a quelques jours, le bureau dirigé par Abdoulaye Touré animait une conférence de presse (à travers Alioune Guèye) pour revendiquer plus de places à la jeunesse dans les nouveaux organes de la transition, le bureau issu du congrès extraordinaire de mai dernier réclame toute sa légitimité. Le ministre de la Jeunesse a beau placer le siège sous scellé, les deux clans s’affrontent à travers des déclarations publiques. Au cours d’une conférence de presse tenue mardi dernier à la "Pyramide du souvenir", Oumar Maïga et ses hommes ont été, on ne peut plus clair : "Si nous avons accepté que le ministre de la Jeunesse place le siège sous scellé, c’était pour exprimer notre bonne foi à donner une chance aux négociations et à la réconciliation. Après notre constat avec regret que le directeur national de la jeunesse, chargé de mener cette médiation, ne joue pas franc jeu, nous avons décidé de prendre notre responsabilité", a lancé le président du bureau de la dissidence mis en place le 12 mai dernier à la faveur d’un congrès extraordinaire. Oumar Maïga, qui conteste la légitimité du bureau dirigé par Abdoulaye Touré, pense que celui-ci viole les dispositions statutaires du CNJ-Mali, tant en ce qui concerne l’âge d’éligibilité, qu’en ce qui concerne le nombre devant constituer le bureau exécutif national (23 membres contre 51 que constitue le bureau Abdoulaye Touré). Bref, à en croire le président du bureau issu du congrès extraordinaire de mai dernier, il est temps d’agir par la manière forte. Oumar Maïga, qui annonce très prochainement "la reprise totale  du siège du CNJ-Mali", annonce "des jours chauds au CNJ". A la question de savoir si le bureau du congrès extraordinaire est "une fabrication de la junte" ? Oumar Maïga est formel : "Notre position pour le bon fonctionnement ne doit pas être qualifiée d’accointance avec la junte. Et nous ne sommes de ni loin, ni de près proches de qui que soit. Nous sommes proches et représentatifs de la jeunesse malienne", a déclaré le président du bureau de la dissidence de mai dernier. Joint par nos soins, l’entourage du bureau dirigé par Abdoulaye Touré, n’a souhaité commenté cette sortie du camp adverse. Mais il faut se rendre à l’évidence, les négociations entre les clans protagonistes ont échoué. "Nous demandons à l’armée de prendre ses responsabilités !" L’un des sujets qui se sont invités à cette conférence de presse, c’est aussi celui de la reconquête des régions Nord du pays, tombées entre les mains des groupes armés depuis plus de huit mois. Pour le CNJ version Oumar Maïga, "trop c’est trop, il est temps d’agir et maintenant".  La dissidence de mai dernier, qui se dit opposée à toute idée de négociations avec les bandits armés, pense que l’heure doit être à la mobilisation derrière l’armée malienne. Cependant, explique Oumar Maïga, la position par rapport à celle-ci doit être claire : la libération des régions du Nord ne viendra pas de l’extérieur. Il doits venir de nos forces armées et de sécurité. "Nous invitons l’armée à prendre ses responsabilités face aux tergiversations de la communauté internationale. Personne ne viendra libérer le Mali à notre place. Nous devons prendre notre destin en main", a déclaré Oumar Maïga. Avant d’ajouter : "Ceci est d’autant plus important qu’il permet de restaurer la confiance entre le peuple malien et son armée". Issa Fakaba Sissoko

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