Crises poste électorales en Afrique : Que les politiques arrêtent leur comédie pour ne pas nous détourner de l’essentiel !

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Les politiques africains sont comparables à des enfants qui ne vivent que de l’imitation. Ils ne cessent de téléporter ce qui existe dans le pays des uns et des autres lors des élections. L’aspect qui échappe à plus d’un dans ces situations, c’est que ces politiques traitent le peuple en enfant en le détournant des véritables problèmes de leur nation pour soutenir des futilités auprès d’eux avant qu’ils ne les trahissent ensuite à travers leur politique de main tendue.

Quand on parle d’élection dans un pays  africain, tous les regards restent rivés sur ce pays. Car on reste persuadé que des protestations de résultats voire des autoproclamations de victoire sont inévitables. Des comportements qui finissent par semer le chaos dans le pays. Depuis 2010, lors des élections présidentielles ivoiriennes suite auxquelles Alassane Dramane Ouattara a détrôné Laurent Gbagbo en plongeant la Côte d’Ivoire dans une crise profonde jusqu’à nos jours, rares sont les élections qui ont pu se tenir de façon pacifique dans les démocraties africaines.

Les transitions démocratiques en Afrique sont mal organisées. Cela parce que les présidents restent marqués par l’idéologie qu’on n’organise pas les élections pour les perdre. Or, tous les autres candidats  arrivent également au scrutin avec l’idée que le président ne pourra pas gagner sans tripatouillage. C’est ce qui engendre dans la plupart des cas des autoproclamations de victoire soit du côté de la majorité ou  de celui de l’opposition. Nous avons vu le cas de Adama Baro et deYahyaJammehen Gambie en 2016 où il a fallu l’intervention de la communauté internationale afin que le président sortant reconnaisse sa défaite. Qu’en est-il du cas beaucoup plus récent de la République Démocratique du Congo où Martin Fayulu s’était proclamé vainqueur et avait trouvé des gens au sein de l’Église catholique ainsi que dans des pays étrangers pour le soutenir contre Félix Tshisekedi proclamé officiellement vainqueur par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ensuite la cour constitutionnelle ? Ce cas est venu après celui du Mali où à l’issue des scrutins du premier et second tour des 29 juillet et 12 août 2018 SoumailaCissé, chef de file de l’opposition, a refusé de reconnaître la victoire du président sortant en se proclamant vainqueur et en criant au bourrage d’urnes . Au Nigéria, lors de la présidentielle du samedi 23 février 2019, un cas pareil est en train de se reproduire tout comme au Sénégal après le premier tour de la présidentielle du dimanche 24 février suite à laquelle le Premier ministre a déclaréMackySall vainqueur pendant que l’opposition déplore le tripatouillage et trouve inévitable un second tour.

Ces pratiques dans les démocraties africaines ne ressemblent qu’à des enfantillages ayant pour seule volonté de faire détourner les peuples de l’essentiel en les faisant ennemis les uns des autres, en les faisant descendre dans les rues pour la défense d’intérêt de non-intérêt.

Dans ces bric-à-brac, ce qui saute aux yeux ou ce que nul ne  veut mentionner parce que ressemblant à leurs yeux à un jeu d’enfants, c’est le fait que les politiques africains se trouvent dans une attitude d’imitation aveugle de ce qui se passe chez leur voisin. Chacun veut faire comme l’autre. Après la confirmation de la victoire de Tshisekedi, celui-ci a fait savoir sa main tendue au candidat de l’opposition, Fayulu. Si le premier s’est exprimé comme IBk au Mali après la présidentielle, le second s’est substitué à SoumailaCissequi  répondait à IBK qu’il ne voyait pas sa main tendue. Fayulu réplique à Tshisekediqu’il ne prend la main tendue que lorsqu’elle est propre.

À cause de ces entêtements qui ne sont que des enfantillages, des bains de sang ont été observés en Côte d’Ivoire en 2012, pareil en Gambie en 2017, au Mali en 2018, en RDC en fin 2018. Pour le Sénégal et le Nigeria, c’est encore en cours, mais déjà des morts sont enregistrés au Nigéria selon une information de Jeune Afrique.

Ces comportements des politiques africains constituent une honte pour ce continent  parce qu’ils traduisent l’immaturité des démocraties et ses démocrates. Dans les démocraties mures, la transition se fait de façon pacifique, les voix du peuple sont respectées. La démocratie a horreur aux querelles intestines.

Pour la bonne image de l’Afrique et pour que le développement soit au rendez-vous, il importe que les démocrates arrêtent leur tyrannie pour des transitions sans bain de sang. Le peuple ne doit pas se laisser détourner de l’essentiel en suivant ces tyrans dans leur folie tout en oubliant les véritables problèmes de leur nation. La nouvelle politique des démocrates africains étant la main tendue, nous disons que nos mains restent tendues.

Fousseni TOGOLA

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2 COMMENTAIRES

  1. La politique est une course de fond pour être au sommet d’une institution déterminée.Certains y arrivent,d’autres se fatiguent et abandonnent.
    Dans cette course de fond,il faut des contrôleurs sur le long du parcours pour empêcher que ceux qui sont fatigués ne prennent un moyen de transport quelconque pour arriver rapidement à destination.
    Il ne faut pas aussi que les contrôleurs soient du côté de l’un des coureurs.
    Dans les démocraties développées,ils ont pu faire en sorte que la course se fasse normalement avec des contrôleurs impartiaux.
    Ce qui fait que tout le monde accepte le résultat.
    En Afrique,ceux qui contrôlent les parcours ne sont pas impartiaux car ils sont toujours du côté de celui qui est mieux argenté.
    On revient toujours à la neutralité de l’ administration.
    Tant que nos administrations sont toujours à la solde des hommes politiques,on ne finira jamais avec les contestations permanentes.
    IL NOUS FAUT DES INSTITUTIONS FORTES.
    Nous avons calqué notre LOI FONDAMENTALE sur celle de la France qui est même contestée dans ce pays car ne permettant le respect d’une démocratie participative permettant de sanctionner les hommes politiques.
    L’HOMME POLITIQUE doit être aménagée dans son rôle de produire des idées qu’ il peut traduire en projet exécuté à travers la formulation d’une loi que l’administration sous l’autorité d’une institution apolitique fait respecter l’esprit sur le terrain.
    Dans ce cadre,même les crises politiques n’empêchent pas l’administration de fonctionner normalement car elle ne dépend pas de l’autorité du ministre,mais d’une autorité administrative autonome.
    L’ autorité judiciaire fonctionnera de la même façon.
    Dans ce cadre également,les hommes d’affaires n’auront plus l’intérêt d’aider un homme politique car dépourvu de pouvoir de lui rembourser sous forme de marchés.Seuls ceux qui sont animés d’un idéal défendu par un homme politique peuvent participer aux financements.
    Le politique jouera son rôle dans le parlement qui sera le pendant des cabinets ministériels chargés de défendre les idées pour lesquelles ils ont été élus.
    Ainsi la séparation des pouvoirs pourra être respectée.
    C’est cette séparation confirmée qui consacre la maturité de la démocratie .
    On aura ainsi évité les contestations permanentes car les contrôleurs seront indépendants des coureurs.
    L’HOMME POLITIQUE est comme un enfant,on le laisse s’amuser sans surveillance,c’est le dégât qui est au bout.
    C’est ce dégât qui se manifeste partout en Afrique.
    Il faut DES INSTITUTIONS FORTES,NON DES HOMMES FORTS.
    Tant que cette maxime n’est pas appliquée,l’Afrique restera dominée par les violentes politiques.
    OSER LUTTER ,C’EST OSER VAINCRE !

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