Dialogue national inclusif : les non-partants

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Une bonne partie du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), le parti URD, la CNAS Faso Hèrè de Soumana Sako, la Plateforme «Anw Ko Mali Dron», dirigée par  Mme Sy Kadiatou Sow, l’ex-rébellion, autant d’acteurs qui ont décidé de boycotter le dialogue national inclusif démarré le lundi dernier.

Le principal parti de l’opposition, l’Union pour la République et la démocratie (URD),ne participera pas au dialogue national inclusif. Le parti du chef de file de l’opposition,  Soumaila Cissé, estime que cedialogue ne pourra pas prendre en compte ses conditions. «Par conséquent, aucun responsable, aucun militant et aucun sympathisant n’a mandat pour représenter le parti au dialogue à quelque niveau que ce soit», indique le communiqué du parti.

Opposé à toute idée de révision de la constitution, l’ancien Premier ministre de la transition, Soumana Sako, dira  que le dialogue politique inclusif n’a pour seule motivation et finalité que de chercher les voies et moyens d’une «légitimation» de l’Accord d’Alger. Selon lui, le dialogue politique inclusif est aussi un cheval de Troie pour faire entériner le projet de «révision constitutionnelle».

Mieux, le président de CNAS-FH a laissé entendre que le dialogue politique inclusif ne produira aucun résultat positif pour le pays. En conclusion, le Bureau politique national du parti décide de ne pas participer à ce qu’il qualifie de «prétendu dialogue national inclusif/dialogue politique et social inclusif».

Le parti Sadi de Dr. Oumar Mariko estime que ce dialogue national inclusif est un échec. Ce, avant même sa tenue, pour plusieurs raisons. «Le parti SADI n’est pas partie prenante du Dialogue dit inclusif, qui pour nous, est déjà exclusif. Parce que ce dialogue est tenu de bout en bout par Ibrahim Boubacar KEITA. Donc, ceux qui ne sont pas d’accord avec sa politique et qui le disent, sont mis à l’écart» a-t-il indiqué. Alors, le parti SADI ne participera pas à ce dialogue national inclusif.

À l’image de plusieurs formations politiques, l’Alliance démocratique pour le peuple malien (ADEPM), présidée par Dr. Aboubacar Sidick Fomba, ne se retrouve pas dans le dialogue national inclusif et le rejette, car, dit-elle, «il n’est pas souverain».

Quant à elle, l’ex-rébellion a formulé de nombreuses réserves qui justifient son retrait du dialogue national inclusif. Intervenant sur la question, Moussa Ag Attaher est formel : «l’accord de paix et le dialogue sont étroitement liés. Nous venons de finir l’atelier de validation des termes de référence du dialogue national inclusif et sommes en train de préparer le déroulement futur de ce dialogue.

Et, à notre grande surprise, le président Ibrahim Boubacar Keïta affirme dans son discours à la nation qu’il est possible de revoir certaines dispositions de l’accord. Nous pensons qu’il y a problème. À la veille du dialogue national inclusif, IBK a ouvert la porte à tous ceux qui ne jurent que par le rejet ou la relecture de l’accord de paix, qui veulent mettre à mal certaines dispositions de cet accord. Nous n’allons pas participer à ce dialogue».

Actrice du mouvement démocratique, l’ancienne gouverneure et ministre, présidente de l’Adema-association et de la plateforme «Anw ko Mali Dron», Mme Sy Kadiatou Sow, a sa propre lecture de l’organisation du dialogue national inclusif. «Nous ne croyons pas à l’inclusivité de ce dialogue», a-t-elle clamé pour justifier son refus de participer aux concertations en cours.

Face à ce refus généralisé de participer au dialogue national inclusif, les services du Premier ministre mèneraient des négocions souterraines. Et certains pensent que de telles négociations sont susceptibles de rallier les indécis, comme ce fut le cas en 2017, lors de  la Conférence d’entente nationale.

Moumouni Sacko

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