Élection Présidentielle du 29 avril 2012 : La thèse du report définitivement battue en brèche

28 Fév 2012 - 01:10
28 Fév 2012 - 13:20
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Après quelques balbutiements à propos d'un report, d'une transition du fait de la crise dans le septentrion, il apparaît de plus en plus certain que la prochaine élection présidentielle se tiendra à la date précédemment arrêtée : le 29 avril 2012, c'est-à-dire dans deux petits mois. ATT, IBK, Dioncounda Traoré, Jeamille Bittar et d'autres acteurs politiques tiennent rigoureusement à cette échéance. Une position qu'Alain Juppé vient de confortée avec le paternalisme auquel ne déroge jamais Paris. Le scrutin présidentiel du dimanche 26 février dernier au Sénégal voisin est venu conforter le peuple malien, les observateurs nationaux et internationaux de la scène politique africaine qu'en cas de crise ou d'agitations de quelle que nature que ce soit, les élections aux portes desquelles le pays se trouve, ne doivent surtout pas être repoussées. Au risque d'aggraver la crise, d'attiser les convoitises et favoriser  les suspicions, de faire pousser du poil de la bête aux différents protagonistes. Si les Sénégalais ont agréablement surpris tous les observateurs en se rendant massivement et dans la sérénité la plus totale aux urnes, malgré les prédictions apocalyptiques, c'est la preuve qu'un calendrier électoral ne doit être modifié qu'en cas d'un cataclysme mettant dangereusement en branle les fondements même de la République. Ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui au Mali. S'agissant de l'organisation des élections de 2012 dans notre pays, le président de la République ne se prive d'aucune occasion pour marteler son ferme désir de quitter le palais de Koulouba le 8 juin 2012, au plus tard à midi. Après, bien entendu, avoir passé le témoin de la présidence de la République au nouveau président élu à la tête du pays. Plusieurs leaders comme IBK, Dioncounda Traoré, Jeamille Bittar et d'autres réaffirment, eux aussi, leur préoccupation de voir les prochaines échéances électorales se tenir selon l'agenda défini. " Il n'y aura pas de vraie solution à la crise au Nord sans la tenue de l'élection présidentielle du 29 avril 2012. Le pouvoir des urnes doit rester plus fort que le pouvoir des armes ", disait la semaine dernière le leader et candidat du RPM. Alors que le candidat de l'Adéma-PASJ non moins président de l'Assemblée nationale avait mis le pied dans le plat par un retentissant "si les élections ne se tiennent pas, tout, même un coup d'Etat, peut arriver ". Jeamille Bittar avait, lui, versé dans l'invective en affirmant que ceux qui parlent de report ont simplement peur des élections. Il est établi, en effet, que la crise du Nord n'ayant pas impacté sur la vie sociopolitique normale du Mali, il est  suicidaire de réaménager le calendrier électoral sous le prétexte qu'il faut totalement pacifier le septentrion avant d'aller aux urnes. Surtout quand on sait que cette crise sécuritaire est intermittente et n'a jamais pu empêcher la tenue des élections au Mali. Il faut souligner aussi qu'un report des élections est toujours source de supputations et suspicions par rapport à des intentions de fraudes qu'on impute volontiers à tel ou tel camp. D'ores et déjà, ne voit-on pas un des ténors de la classe politique ameuter ses troupes pour mettre en garde contre la fraude ? "2012 ne sera pas comme 2002. La fraude ne sera plus acceptée, l'élection doit être libre et transparente pour qu'aucune victoire ne soit volée en 2012 ", prévient-il. Par ailleurs, en tentant "le léger report " dont parlait, la semaine dernière, un leader de la classe politique, la démocratie malienne s'engagerait irrémédiablement dans une voie aux issues incertaines. En respectant strictement l'agenda électoral défini pour les élections générales, le Gouvernement mettra, à coup sûr, une forte pression sur des éléments du MNLA et leurs complices dont certains nourrissent des ambitions de se faire élire députés. On se souviendra que des élus de la nation comme Hamada Ag Bibi, Deitou Ag Sidimou, Ibrahim Mohamed Ag Assaleh sont réputés des acteurs très proches des responsables du MNLA. En outre, le ministre d'Etat français aux Affaires étrangères, Alain Juppé a affirmé dimanche dernier à Bamako qu'il souhaite «que le calendrier électoral soit respecté. Le président Amadou Toumani Touré a joué un très grand rôle dans la transition démocratique ici dans ce pays et je pense qu'il est attaché au respect du calendrier constitutionnel. Ces élections doivent avoir lieu à la date prévue et sur l'ensemble du pays y compris au nord ...». C’est ainsi que le paternalisme français d’obédience gauloise des Nicolas Sarkozy et Alain Juppé sont passés par le chemin  des éternels donneurs de leçons. Ce qui n’empêchera pas le Mali de garder résolument le cap de sa démocratie. Bruno D SEGBEDJI

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