Soutien à l’économie nationale 2021-2025 : plus de 800 milliards de subventions accordées par l’Etat

Le ministre de l’Economie et des Finances, Alousseni SANOU, lors de l’émission, Mali Kura Taasira 3, diffusée sur ORTM le samedi 31 mai 2025 a affirmé que la transition entre 2021 à 2025 a consenti plus de 800 milliards dans la subvention en vue de soulager les populations, mais aussi de permettre à certains services comme la CMDT de renforcer leur capacité.

3 Juin 2025 - 09:43
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Soutien à l’économie nationale 2021-2025 : plus de 800 milliards de subventions accordées par l’Etat
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Soutien à l’économie nationale 2021-2025 : plus de 800 milliards de subventions accordées par l’Etat

« L’économie du Mali se porte bien et tous les indicateurs sont orientés vers de bonnes tendances », a rassuré le ministre de l’Economie et des finances, Alousseni SANOU, lors de Mali Kura Taasira 3, l’émission où les membres du gouvernement, abordent l’actualité de leur département respectif.

À cette occasion, le ministre SANOU a mis l’accent sur les efforts consentis par les autorités en vue de maintenir la dynamique de l’économie nationale.

À cet effet, entre 2021-2024, le cumul des subventions accordées s’élève à plus de 800 milliards de FCFA, a-t-il évalué, sans compter les engagements en cours de négociation.

Selon le ministre, ces subventions directes permettent de soutenir les allègements fiscaux et les mécanismes de relance sectorielle.

Ainsi, il est revenu sur ces efforts colossaux, soulignant avoir appuyé la CMDT qui avait rencontré des difficultés en 2020, année durant laquelle la production avait chuté à 255 000 tonnes.

Pour restaurer la confiance, l’État n’a pas hésité à s’impliquer pleinement : désignation d’un mandataire judiciaire, revalorisation du prix du coton à 290 francs CFA, puis 300 francs CFA, paiement des 69 milliards d’impayés de la filière et titrisation de 70 milliards de financement en décembre 2024.

Résultat : un record historique de 795 000 tonnes de coton récoltées en 2021-2022.

«En même temps qu’on a payé les 20 milliards de subventions, en tout, l’État a payé 90 milliards de FCFA à la CMDT en décembre dernier », a-t-il fait le point. Tout cela, a-t-il expliqué, pour permettre à la CMDT de contenir la croissance dans le pays.

En outre, il a affirmé que l’Etat a accompagné la COMATEX, l’OMH, l’UMPP qui avaient des difficultés en vue de les mettre sur pied. Ainsi, la relance de la COMATEX a nécessité un premier apport de 787 millions, auquel viendra s’ajouter un second financement supérieur à un milliard de FCFA.

L’UMPP, pilier de la production pharmaceutique, a perçu 1,253 milliard pour sa remise à flot, avec une seconde phase d’expansion en cours de négociation. La finalité est de permettre à l’UMPP de produire localement les 14 produits qui font partie de l’assistance maladie obligatoire.

Le gouvernement s’est également engagé à soutenir le secteur privé via un fonds de garantie, doté de 28 milliards, permettant de générer plus de 150 milliards de crédits bancaires et 17 000 emplois.

« Dans le même temps, nous avons le PAFEM, qui est un programme financé par la Banque mondiale, logé au niveau du ministère de l’Économie et des finances, qui était également chargé de lancer toutes les activités et d’amélioration du circuit financier. Ce secteur a également pu financer beaucoup d’ONG dans le centre et beaucoup de petites et petites micro-entreprises dans le centre du Mali, ce qui a pu créer à peu près 17 286 emplois. Donc, c’est à partir de ces différentes activités que nous avons pu maintenir notre économie », a indiqué le ministre SANOU.

Concernant la maîtrise du prix des denrées alimentaires, le ministre de l’Economie a souligné que l’État accorde des subventions à de nombreux secteurs en signant notamment des conventions avec toutes les cimenteries.

Si elles permettent aux Maliens d’avoir du ciment de sortie d’usine à un prix constant, cependant, a-t-il relevé, elles font des manques à gagner importants au Trésor qui se chiffrent environ à plus de 25 milliards de francs CFA.

« L’État fait des subventions importantes au niveau des sociétés qui transforment du blé. Aujourd’hui, on a un contrat sur trois ans avec ces sociétés qui coûtent un manque à gagner d’environ 75 milliards sur trois ans à l’État », a-t-il ajouté.

Toujours sur le plan social, l’Etat accompagne l’Énergie du Mali (EDM-SA). Il est aujourd’hui le secteur qui a bénéficié le plus de subventions de l’Etat.

Ce constat est plus frappant : « Entre 2021 et 2024, la subvention totale accordée à l’énergie du Mali a été de 461 milliards de francs et francs, de 2021 à 2024. L’année passée, on a subventionné 55 milliards. Cette année, ça va être 60 milliards », a affirmé le ministre SANOU.

À entendre le ministre, la subvention au secteur de l’énergie va se poursuivre « jusqu’à ce que les investissements structurants, qui sont en train d’être mis en œuvre, puissent amener du mixte énergétique et permettre donc à la société de pouvoir s’équilibrer tout de suite ».

Une hausse de 46 % des recettes grâce à la digitalisation

À l’ère des multiples transitions que connaît le Mali, la transformation numérique de l’administration publique s’impose désormais comme l’un des leviers majeurs de la modernisation de l’État.

Une conviction portée par le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, qui a présenté les résultats tangibles de cette digitalisation en matière de mobilisation des recettes.

« Depuis l’annonce du chef de l’État à Ségou, en juin 2024, nous avons accéléré la mise en œuvre du Modus Trésor Pay, un dispositif qui permettra à terme que tous les paiements à destination de l’administration se fassent de façon totalement numérique », a déclaré le ministre.

Et les premiers effets ne se sont pas fait attendre. Sur les axes prioritaires de perception (documents administratifs, contraventions, fiscalité locale, recettes douanières ou encore services universitaires), les recettes ont connu une hausse de 46,6 %.

Ainsi, les 826,6 millions de FCFA collectés avant la digitalisation sont passés à 1,21 milliard de F CFA après mise en œuvre des outils numériques, soit une augmentation de 46%.

Les domaines concernés sont notamment : les cartes d’identité, cartes grises et permis de conduire, les amendes et contraventions de police, les immatriculations et visites techniques, l’état civil, la fiscalité numérique, les services du Centre des œuvres universitaires (CENU).

Dans ce dernier secteur, le ministre a révélé que la digitalisation a permis d’identifier des fuites de ressources estimées à près de 4 milliards de FCFA, auparavant dissimulées dans des zones d’opacité ou de paiements irréguliers.

«Aujourd’hui, tout ce qui se paye au niveau des universités est tracé. La transparence est devenue un outil de bonne gouvernance», a-t-il souligné.

Mais au-delà de l’aspect strictement budgétaire, la digitalisation vise également à réduire les inégalités d’accès aux services publics.

« Il ne faut pas qu’un citoyen à Bamako ait plus de facilité à accéder à un service que celui qui vit à Kati ou à Kolokani », a plaidé le ministre.

Le développement de plateformes numériques permet désormais à chaque Malien, quel que soit son lieu de résidence, de bénéficier des services administratifs, parfois en un clic.

L’impact de la réforme du secteur minier

Adopté récemment dans le cadre d’un vaste chantier de réforme économique, le nouveau Code minier, couplé à la loi sur le contenu local, a permis une hausse sans précédent des revenus issus de l’exploitation aurifère.

« On était, par exemple, à 235,5 milliards pour toutes ces sociétés. Et avec le nouveau code minier en 2023, on a atteint 767,4 milliards, ce qui fait un gain de 531,9 milliards. Donc, ça, c’est l’impact sur l’application du code minier par les sept principales sociétés minières », a-t-il déclaré.

Outre les recettes fiscales, la loi sur le contenu local vise à garantir une meilleure implication des entreprises maliennes dans la chaîne de valeur minière. Elle impose aux sociétés étrangères de recourir prioritairement à des prestataires, à une main-d’œuvre et à des biens et services locaux, favorisant ainsi le développement de PME nationales et la création d’emplois durables.

« Il ne s’agit plus seulement de tirer des ressources financières de nos mines, mais de faire en sorte que le secteur contribue au tissu économique local de manière structurée et inclusive », a insisté le ministre.

PAR SIKOU BAH

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