«Quand les acteurs deviennent des spectateurs, c’est le festival des brigands ». Ce constat établi par le Président Modibo Kéïta a gaillardement survécu au temps. Car l’évolution de la situation de notre pays confronté à la plus grave crise de son existence donne cette très mauvaise impression que les acteurs, c'est-à-dire les vrais acteurs de la vie publique, sont de simples spectateurs.

De la mise à la retraite d’une centaine de militaires à ces PTE (Promotions à titre exceptionnel) sans oublier la falsification du décret portant nomination des membres du gouvernement d’union nationale, tout se passe comme si les rôles étaient inversés. Et que les véritables acteurs de la gestion des affaires publiques ne sont ni le Président de la République, Pr Dioncounda Traoré, ni les membres du gouvernement, encore moins le Premier ministre. En visite à Paris il y a juste quelques jours, le Président du Faso, Blaise Compaoré déclarait non sans une pointe d’agacement qu’il y a manque de leader à Bamako. Peut-on le lui en vouloir d’autant plus que l’évolution des choses semblent lui en donner raison ?
En se mettant à signer les yeux fermés tout ce qu’on lui soumet, comme les fameux décrets des PTE qui ont fait péter les plombs à la police nationale, le Président de la République, Pr Dioncounda Traoré, finira par déranger la République. OUI, Monsieur le Président, ouvrez-les yeux ! Ressaisissez-vous au plus vite. Vous devez prouver au peuple que vous êtes un responsable qui assume et s’assume.
Des bévues du genre continueront à se reproduire tant que le Président de la République n’aura pas réellement pris conscience de l’importance de ses fonctions. Pour ce faire, il devrait commencer à mettre de l’ordre dans la maison. Savez-vous par exemple que la Présidence de la République ne dispose pas de chef d’état-major particulier-celui-ci a été décapité par l’arrestation du général Hamidou Sissoko dit Man et le départ de son adjoint, Colonel-major, Gamou.
Il n’est pas opportun aujourd’hui de distribuer des galons. Quel acte ont-ils posé pour mériterdes promotions ? Pour avoir tiré des balles en l’air, sur des édifices publics, sur leurs propres frères au moment où les rebelles et autres voyous déguisés en islamistes soumettent les populations du nord à toutes sortes de barbaries ?.
Ces décisions très controversées, sources de fractures et de tensions au sein de la société, ne sont –elles pas de nature à donner raison à ceux qui ont cru voir au lendemain de la formation du gouvernement d'union nationale du 20 août dernier la Junte reprendre la situation en main et le Président Dioncounda tel une marionnette entre les mains du Premier Ministre et des putschistes.
Hélas- Il est évident que le Mali est en train de marcher à reculons depuis que des lâches opportunistes cherchent à profiter de son instabilité pourse faire un nom et une fortune. Ils poursuivent leurs ambitions et leurs buts soit par la tromperie soit par la force, soit par la diversion. Si ATT avait créé les conditions de l'enfer au Mali, il faut avoir le courage de reconnaitre que ses tombeurs nous font vivre l'enfer. Que dieu sauve le Mali et les Maliens !
Chiaka Doumbia