Le lion sort du bois !

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Resté, cinq ans durant, à l’ombre de son mentor, Modibo succède, sans surprise, à Pinochet. Mais face des populations qui se croient sans avenir, à la paralysie de l’appareil d’Etat, et à une rébellion qui a dégénéré en terrorisme, sa mission se penche, de nouveau, sur son berceau. Comme ce fût le cas, lorsqu’il trônait sur le Département des Affaires Etrangères, sous Konaré 1er.rn

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Si pour Dioncounda Traoré, Président de l’Assemblée Nationale, le choix porté sur Modibo Sidibé est un « excellent choix », pour le « malien d’en bas », notre pays semble repartir pour cinq autres années d’immobilisme, de corruption et de détournements impunis du bien public : « Personne ne doute de ses compétences, mais au regard de son amitié avec le chef de l’Etat, il n’aura jamais les mains libres pour changer le système », nous confie un professeur de l’enseignement supérieur. Avant d’ajouter, partagé entre satisfaction et scepticisme : « A mon avis, c’est le même système qui se poursuivra ».

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En effet, à l’issue du premier quinquennat et à l’entame du second et dernier mandat du généralus léopardis, notre pays gît dans un immobilisme sans précédent. Rien ne bouge.

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Partout, le même constat : « le pays est sur répondeur ». La misère de l’écrasante majorité de la population côtoie, honteusement, l’opulence d’une poignée de privilégiés, réputés « grands saigneurs » du bien public. La misère des populations n’est plus chronique, mais endémique.

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Les prix des denrées de première nécessité, en dépit de la propagande gouvernementale, sont hors de portée. Surtout, pour les défavorisées, qui continuent de tirer le diable par la queue. Quelques exemples concrètes : le Kilos du filet de viande est à 1700 CFA, contre 900 FCFA au Burkina Faso. Suprême injure pour notre pays, réputé exportateur de bétail en Afrique de l’ouest. Le prix du poulet ou de la pintade –qui ont disparu, comme par magie, de nos marchés locaux –s’est engouffré dans l’ascenseur : entre 3.000 et 3.50 CFA, contre 1500 et 2000 CFA il y a, seulement, trois mois. Même les fruits n’ont pas échappé à la flambée des prix. Le prix du Kilos de banane est passé de 300 à 400 CFA ; celui de la papaye a augmenté de 50 % : il est passé de 500 à 750 CFA.

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Plus grave, le Kilos du lait en poudre a battu tous les records d’augmentation : 3.000 CFA au lieu de 1250 CFA. Quant au sac de 100 Kgs de riz, il est devenu un luxe pour de nombreux maliens, qui peinent, chaque matin, à s’offrir un Kilos à 325 CFA. « Le prix du sac de riz n’a pas du tout baissé. Il est, toujours, à 32.500 CFA », assure un vendeur de céréales de Djélibougou. Trop cher ! Surtout, avec un SMIC (salaire minimum) estimé à 28.000 CFA, contre 50.000 CFA au Burkina Faso.

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Lancée, en 1999, par Konaré 1er en vue d’une gestion rationnelle des finances publiques, la lutte contre la corruption et la délinquance financière reprise à son compte par le Généralus léopardis – a fini en eau de boudin. La mise en place du Bureau du Vérificateur général, par ce dernier, n’a pas mis fin au pillage effréné des caisses de l’Etat. Epinglés, dans ces deux rapports, par le vérificateur général, les « saigneurs de la République » se la coulent douce, à l’ombre des perruques. Ou des soutien –gorges.

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La justice, elle fonctionne selon la célèbre fable de la Fontaine : selon que vous soyez riche ou pauvre, le jugement des Cours vous rendront blanc… comme nègre, ou noir comme neige.

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Pire, le chômage des jeunes –avec ou sans diplôme –n’est plus chronique, ni critique, mais clinique.

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Bref, c’est à tous ces problèmes que Modibo Sidibé devra trouver des solutions. Urgemment. Car, le temps lui est, désormais, compté.

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Ces solutions passent, par un choix judicieux des hommes et des femmes qui seront appelés au gouvernement. Ils doivent être compétents, intègres et dévoués. C”est-à-dire, appartenir à cette « espèce de cadres » en voie de disparition au Mali.

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Et ça urge. Car l’écrasante majorité de nos populations se croient sans avenir.

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Réveillez –vous, comme diraient les témoins de jéhovah. Car, cette fois, c’est un sommeil de trop. Dormir, c’est mourir un peu. C’est mourir tout court.

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