Que penser de l’interview du Président IBK?

Le Président de la République du Mali Monsieur Ibrahim Boubacar Keita a accordé une interview à la télévision nationale, au cours de laquelle il a évoqué essentiellement la situation sociopolitique du Pays. En effet depuis le mois de juillet et l'annonce du Référendum portant sur la révision de la Constitution du Mali, le Président fait face à une forte opposition d'une plateforme composée de partis politiques et de groupements de la société civile. De plus au mois d'aout les choses ont commencé à se dégrader avec la présumée tentative d'assassinat d'un des membres de la Plateforme Madou Kanté, et le retour d'un autre activiste Youssouf Bathily, condamné à un an de prison, qui a mobilisé un millier de jeunes dans les rue de Bamako.

Face à la situation, le Président a repoussé le referendum pour se donner le temps de faire le "travail" convenablement, c'est à dire consulter les grands ordres de la Nation. Depuis trois semaines maintenant il consulte à tour de rôle, explique le projet et fait de la pédagogie. Cela aurait sans doute du être la première étape avant de se lancer dans le débat. Concernant la réforme Constitutionnelle, le Président a avancé l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali qui demande la mise en place d'un Sénat qui permettrait d'intégrer les chefferies traditionnelles dans les instances de discussions. Cependant c'est oublier de dire que le problème ne se situe pas au niveau de la participation de ces dernières à l'exercice du pouvoir, mais aux modalités. Le fait que ce soit le Président de la République qui désigne 1/3 des sénateurs est le point de blocage essentiel. Une solution aurait été de proposer à la place du "Sénat" un conseil des sages de la Nation, composé d'une cinquantaine de membres, qui opèreraient bénévolement, et qui seraient consultés sur toutes les questions de la Nation. Pour ne frustrer personne, l'ensemble des chefferies traditionnelles, religieuses et coutumières du Mali sont connues, les postes pourraient donc etre rotatifs. D’autres articles également font l'objet de contestation.
La séquence politique à ce niveau n'est pas très réussie, s'il a montré par son attitude une certaine sérénité, son intervention n'a pas été de nature à mobiliser son camp ou à calmer les tensions, bien au contraire elle a radicalisé l'opposition qui désormais lui a fixé un ultimatum pour retirer le projet.
Globalement, le Président a voulu montrer l'image d'un homme au fait de la situation politique du pays, qui refuserait de se plier au diktat de la rue, mais dans des démocraties plus abouties que la nôtre, nous avons vu la rue faire plier des régimes bien plus solides. Au fond, ce que les maliens attendent surtout de lui c'est d'apporter des solutions qui garantissent l'unité nationale et la concorde, et qui prennent en charge les besoins des communautés en souffrance. Par askiamohamed
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