Sur le départ du premier ministre de pleins pouvoirs

13 Déc 2012 - 04:55
13 Déc 2012 - 07:34
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Le respect de l’autre, indispensable en démocratie, n’exclut pas la mise en cause de ses idées et de ses méthodes. Ce premier ministre autoritaire, implacable avec ses contradicteurs, désinvolte avec ses alliés, a un rapport complexe avec le pouvoir politique. Il attaque brutalement toute prétention à l’expertise qui n’est pas la sienne. [caption id="attachment_69263" align="alignleft" width="250"] Me Mamadou Gakou[/caption] L’illusion paranoïaque d’un surhomme au dessus de l’univers et d’êtres humains ordinaires lui fait rejeter tout ce qui ne vient pas de lui. La situation du pays exige un haut degré de responsabilité et du sens du compromis. Il faut fixer les débats et les actes à leur juste mesure. Sa tentative de restauration d’un ordre révolu sans être paré de l’aura et du charisme de son principal Chef, reste sans chaleur, et son projet politique pour la transition, pour tout dire, est inexistant. Le goût du verbiage poussé jusqu’au mépris fait qu’il traite les accessoires avec autant de soucis que les sujets principaux, si bien que, par l’inconsistance de l’action, la surabondance des figures familiales dans les hautes sphères de l’Etat, la ségrégation dans le choix des cadres et du personnel, il est devenu pour les Maliens un véritable rebut. On attendait de lui par surestimation qu’il fît, par ses origines et ses sciences, faire parler des aurores de l’histoire ces dieux oubliés, dont les descendants et les masques ont toujours hanté notre propre histoire avec plus ou moins de bonheur. Mais CMD n’a jamais su surmonter concrètement cette oscillation tragique entre deux écueils : le relativisme frénétique ou l’attachement radical aux exigences du renforcement de l’armée en tempête, pour le recouvrement sans concession de l’intégralité du territoire national, pour que le Mali retrouve son honneur perdu et les Maliens leur liberté et la démocratie, que chacun de ces multiples voyages et déclarations improvisés obscurcissent, posant des problèmes anachroniques, parce qu’ils ont reçu tantôt une fausse solution, ou tantôt une solution unique, alors qu’il y en a une multitude possibles à travers des concertations non biaisées, lesquelles se sont retrouvées de ce fait même périmées à ses yeux. Il court partout, mais le peuple le voit toujours au même point, immobile, fixe et statique. Taquiner le vide, voici le propre de l’amateur, en droit international, alors que la diplomatie impose un devoir de cohérence ; clouer les hommes de bonne volonté, emprunter avec l‘extérieur des fragments d’expérience et les poursuivre sans les partager, voilà la ruine du Redressement nécessaire. Notre pays ressemble à un laboratoire peut-être, mais encore y faut-il développer, de concert avec la société civile, les partis politiques, les forces armées et patriotique, tous décidés à tout faire pour la libération et l’établissement d’une démocratie véritable une symbiose de concepts, de réflexions, de sciences, de degrés du savoir, dans une série de plans ordonnés selon une hiérarchie précise, imposée par le réel : la souffrance et la honte, sans bricolages ni susceptibilité pour ne pas jongler avec le Destin du Mali éternel. En tant que tentatives héroïques, sa Diplomatie et sa Défense sont des échecs, car il donne l’impression d’errer sans fin à travers les planètes, recherchant son propre destin présidentiel mais suivi par son ombre pesante et transparente, construisant sa légende sans se fabriquer une personnalité. Avec son départ, c’est le soulagement du vide et de l’ambigüité. Maitre Mamadou GAKOU COPP / ADR / COPAM

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