Un Pouvoir, génétiquement, modifié

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Le capitalisme, disait Coluche, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme. Le communisme, c’est exactement le contraire. Faut-il ajouter que la démocratie, c’est l’explosion de l’homme par l’homme ?
A moins d’un an de la « faim » de son mandat à la tête de notre pays, le Généralus léopardis n’a pas réussi à terrasser la corruption, ni à vaincre la délinquance financière, qui a fini par gangrener les plus hautes sphères de l’Etat.
En 1937, un ambassadeur nazi, Otto Abetz, tombant sur un chef –d’œuvre de Picasso, « Guernica », qui dépeint les horreurs de la deuxième guerre Mondiale, demanda à son auteur : « C’est vous qui avez fait ça ? ». Et Picasso de lui répondre, en le fixant droit dans les yeux : « Non, excellence, c’est plutôt vous ! »….
L’horreur ne résulte pas seulement de la guerre. Elle peut bien surgir des cendres d’un mécontentement général, né de l’injustice, de l’abus et de l’arbitraire. Ces horreurs –là sont psychologiques : elles atteignent le peuple dans son âme, son esprit, sa chair et dans son sang.
Elles sont intenses, sinon pire que les horreurs de la guerre. Et rien n’est plus dramatique que l’attitude d’un peuple qui souffre en silence ! Car, en vérité, il souffre ! Et peu de choses ont changé dans la vie de nos peuples, depuis plus de trente ans : c’est toujours une minorité d’aristocrates qui se sucrent sur la misère de l’écrasante majorité. En dépit de son bilan, du reste, positif le Généralus léopardis n’est pas parvenu à inverser cette tendance.
Chaque jour que Dieu fait, les conséquences de ces horreurs crèvent nos yeux, sous forme de chômage, de précarité, de l’insécurité, de l’insuffisance alimentaire, de la cherté des produits de première nécessité… Le mérite du général en chef de l’Etat sera de quitter ce pouvoir, sans avoir à endosser la responsabilité de ces horreurs. Et que son honneur ne se résume pas seulement en erreurs sur ces horreurs. Qu’il ne soit pas comptable de ces innommables bévues de ses proches. Car, si les choses continuent en l’état, son deuxième mandat risque de se réduire en peau de chagrin. C’est comme si tout est mis en œuvre –par ceux –là même qui se prétendent grands défenseurs de ses idéaux –pour ternir l’image d’A.T.T., pourrir ce deuxième mandat, et se positionner enfin confortablement, en vue des élections 2012. A.T.T. ne sera plus sur la colline de Koulouba, mais les opportunistes seront là. Ne dit –on, du reste, pas que les chefs s’en vont, mais les profiteurs et les courtisans restent ?…
Avant son départ, A.T.T. doit éviter de sortir « par la petite porte », en gardant intacte l’estime dont il a bénéficié dans l’esprit des maliens, un certain mois d’avril 2002. Mais il semble, de nos jours, pris dans un étau qui, chaque jour, l’enserre un peu plus, sans qu’il ébauche le moindre geste pour s’en défaire. Comme si, par goût du pouvoir, il laisse assombrir l’image que le peuple garde de lui, avant son ascension sur la colline du pouvoir. Comme si les « électrons libres » qui gravitent autour du pouvoir sont les fossoyeurs du régime ! Le général parviendra – t- il, en dépit de ses connaissances en stratégie militaire à s’échapper de ce guêpier ? Il est bien vrai que la ruse des « hyènes » du pouvoir est plus peaufinée. Que celle d’un stratège militaire.
                                                                                                          Le Viator

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