Vœux du corps diplomatique : Solidarité et respect dans l’épreuve

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Vœux du corps diplomatique

Les diplomates ont salué les efforts du gouvernement pour le maintien de la stabilité du pays. En réponse, le président Keita a loué leur sens de la mesure, du respect, de la considération.

Dans l’après-midi du vendredi dernier, la grande famille du corps diplomatique a présenté ses vœux de Nouvel an au chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta qui s’est, à l’occasion, acquitté d’un devoir de reconnaissance envers ces « amis du Mali ». Leurs appuis sont forts appréciables dans le redressement et la stabilisation de notre pays. La cérémonie s’est déroulée dans la salle des banquets du Palais de Koulouba en présence de plusieurs chefs d’Institutions de la République, du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga et de plusieurs ministres, dont Mme Kamissa Camara, en charge des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

C’est le doyen du corps diplomatique, l’ambassadeur de Russie, Alexei Doulian, qui a présenté les vœux des chefs des missions diplomatiques et consulaires, ainsi que les représentations des organisations africaines et internationales accréditées dans notre pays. Le diplomate russe a jeté un regard rétrospectif sur l’année écoulée, marquée notamment par la réélection du président Ibrahim Boubacar Keïta qui a aussitôt assigné au gouvernement un ambitieux programme d’activités. Alexei Doulian a souhaité un bon succès au président Keïta et au gouvernement dans la réalisation des « projets vitaux » annoncés dans ce programme.

Autres faits marquants relevés par le diplomate : les avancées indéniables enregistrées dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, en particulier dans les domaines du DDR, de l’installation des Autorités intérimaires et de la mise en place du MOC. Il a souhaité que cette dynamique positive continue à inspirer l’action des parties concernées, afin d’accélérer l’activité déployée pour une mise en œuvre intégrale de cet accord. Alexei Doulian a aussi confirmé le renforcement sensible de la place de notre pays dans l’arène internationale. Cela, dira-t-il, grâce aux efforts inlassables du président Ibrahim Boubacar Keïta.

Ce tableau assez reluisant ne doit pas faire perdre de vue les lourds défis que doit relever notre pays, durant cette année 2019. Les plus pressants mentionnés par le diplomate sont la lutte contre la menace terroriste, l’organisation réussie des échéances électorales annoncées, les réformes (administrative, institutionnelle, constitutionnelle, du secteur de sécurité), l’adoption de la loi sur l’entente nationale… Relever ces défis, selon Alexei Doulian, « nécessitera beaucoup d’efforts de tous les acteurs de la société malienne » et « l’unité de la classe politique ». Le corps diplomatique a assuré le chef de l’Etat de sa disponibilité à assister efficacement notre pays, pour qu’il puisse retrouver au plus vite la stabilité.

CONJUGUER LES EFFORTS- En retour, le président de la République a souhaité, au nom du peuple malien et en son nom propre, une bonne année aux ambassadeurs et à leurs pays respectifs. Il s’est félicité de la qualité du corps diplomatique accrédité auprès de notre pays. Des hommes et des femmes qui, durant cette période de grandes turbulences qu’aura été l’année écoulée, ont fait preuve de mesure, de respect, de considération. «Sous d’autres cieux, nous l’aurions vu, le corps diplomatique dans tous les sens, tonnant, disant, dictant sa loi… », a dit le président Keïta, avant de témoigner de l’engagement constant de ces diplomates, œuvrant sans relâche pour que le processus de paix aille à son terme.

A l’occasion, le chef de l’Etat a fait la genèse du processus électoral qui a abouti à sa réélection à la magistrature suprême, mettant l’accent sur son caractère inclusif. A toutes les étapes, tous les acteurs auront été associés et leurs exigences ont été satisfaites. Car, estimait-on au sommet de l’Etat, l’attention soutenue que bénéficie notre pays « crée une obligation de faire en sorte que nos amis n’aient pas à regretter ce soutien là ». Ainsi, « tout a été accepté sauf certaines prétentions qui de toute évidence semblaient un manque de respect évident de souveraineté et de considération », selon Ibrahim Boubacar Keïta. En conclusion, il a été reconnu que le processus électoral malien a été un processus régulier, normal. « Il a eu peut-être des incidents ça et là », a-t-il concédé, mais pas « cette fraude massive».

Le président de la République a aussi redit son engagement à parachever ce qui a été entrepris depuis 2013 : faire du Mali un Etat digne de ce nom. Quand nous arrivions, dit-il, le Mali n’était pas tout à fait un Etat. Et pour cause, « nous n’avions pas une armée », a-t-il ajouté, expliquant qu’aucun pays du monde ne peut se targuer d’être un Etat, sans l’outil de défense qu’est la force armée. Aujourd’hui, par un effort interne vigoureux, certains instruments de souveraineté nationale ont été acquis. Et le président de la République n’a pas manqué de remercier les pays amis pour la part qu’ils ont prise dans le redressement du Mali.

Par ailleurs, il a expliqué que l’année 2018 aura été également marquée par d’intenses activités diplomatiques et politiques visant à conforter le processus de paix et à favoriser le développement du Mali. Il a aussi souligné le renforcement du retour du Mali sur la scène internationale et régionale. Le président Keïta a, par ailleurs, rappelé la nécessité de conjuguer les efforts pour contrer le terrorisme, car aucun pays au monde n’est à l’abri de ce phénomène. « Le G5 Sahel, soulignera-t-il, est en mission du monde. »

Issa DEMBÉLÉ

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