Lutte contre le virus Ebola à Sikasso : Peu de moyens mais une vigilance de guerre !

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Des travailleurs de santé dans un centre de traitement de Bamako, le 13 novembre 2014.
REUTERS/Joe Penney

Afin de s’enquérir  des dispositifs sanitaires mis en place dans le cadre de la lutte contre le virus Ebola, le Prof Samba Sow, était  à Sikasso du jeudi 11 au samedi 13 décembre dernier dans le cadre d’une visite inopinée. Il était accompagné par quelques membres de son équipe, du directeur régional de la santé de Sikasso, Dr Ousmane Dembélé et le conseiller à la Communication du ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Markatiè Daou.

Arrivés à Sikasso, le Prof Samba Sow et son équipe ont d’abord eu des échanges avec le gouverneur de la région de Sikasso, Mamadou Diaby et son cabinet.

Occasion pour le Gouverneur  de signaler que  sa région partage une longue frontière avec la Guinée-Conakry. Ce qui fait que la surveillance des mouvements des populations est très difficile.

Pour lui,  dans cette région, il ya aussi des foires hebdomadaires qui drainent du beau monde provenant de plusieurs pays. Ajouté à cela, les nombreux sites d’orpaillages où les ressortissants des pays voisins convergent à la recherche de l’or.

« Plusieurs localités de la région de Sikasso sont ouvertes sur la Guinée-Conakry où sévit la maladie. Malgré les efforts pour canaliser l’orpaillage, le ministre des Mines ne parvient pas à le faire car il ya une ruée vers ces sites d’orpaillage. », a expliqué le gouverneur. Avant d’ajouter qu’Ebola n’est plus seulement une question de santé, mas de sécurité nationale.

Le gouverneur Diaby s’est réjoui qu’ils soient aidés dans la sensibilisation et la formation sur Ebola par certains partenaires dont l’UNICEF. Aussi, selon lui, des leçons modèles sont  enseignées dans les écoles. Mais aussi, un plan de contingence de plus de trois milliards FCFA qui a été mis en place dans sa région afin de lutter efficacement conte cette maladie qui continue de faire des ravages dans certains pays voisins.

Par ailleurs, le gouverneur a demandé que les populations soient bien informées sur la maladie, les mesures d’hygiène à observer sans créer chez elles la panique.

C’est pourquoi, il a demandé que des messages de sensibilisation soient diffusés sur les radios locales, par les religieux dans les lieux de culte.

Avant d’ajouter qu’il  faut mettre l’accent sur la sensibilisation sur les sites d’orpaillages qui drainent des ressortissants d’autres pays tels que la Guinée-Conakry, du Togo, du Sénégal, de la Côte-D’ivoire….Mais aussi, poursuivre la formation des agents de santé sur Ebola, mettre des équipements à leur disposition et mettre en place des sites d’observation pour les cas suspects dans les structures sanitaires de la région.

A sa suite, le Prof Samba Sow  expliquera que le président de la République IBK Mali commandite lui-même la lutte contre Ebola au Mali. C’est pourquoi, il a exigé des visites inopinées sur le terrain afin de s’enquérir des dispositifs sanitaires mis en place pour lutter contre Ebola. Mais aussi, les difficultés et problèmes que traversent les équipes sur le terrain.

Selon lui, cette visite intervient après celle que lui et son équipe ont effectué à Selingué,Yanfolila et Kalana.

A l’en croire, ces visites lui ont permis de constater l’implication de l’administration régionale dans la lutte contre Ebola. Mais aussi, du corps médical malgré le peu de moyens dont il dispose.

Le Prof Samba Sow  a évoqué un voyage récent qu’il vient d’effectuer au Liberia. Un pays où la maladie continue à faire des ravages. Selon lui, leur centre de prise en charge des malades d’Ebola vaut la moitié de la ville de Sikasso. Aussi des malades y sont confirmés par centaines par jour. Sans compter des centaines de corps qui vont à la morgue par jour.

Pour lui, dans les pays voisins, l’accompagnement de la population n’a pas été à la hauteur. Ce qui a permis à la maladie de faire tous ces ravages.

Le Prof Sow a ainsi  appelé la population à la coopération et à signaler les cas suspects  dans les structures sanitaires afin d’éviter la propagation de la maladie.

« Nous sommes venus voir la réalité sur le terrain pour s’enquérir de ce qui a été fait avec le peu de moyens », a laissé entendre Prof Samba Sow. Avant de féliciter les autorités régionales, le directeur régional de la Santé pour son accompagnement.

Peu de moyens devant une grande menace

Lors de cette mission, le Prof Samba Sow et son  équipe ont pu constater de visu les dispositifs sanitaires mis en place au niveau des cordons. Mais aussi, le peu de moyens dont disposent les équipes devant cette grande menace d’Ebola.

Le poste de Zégoua qui fait frontière avec la Côte-D’ivoire a été le premier poste visité. Malgré le peu de moyens dont elle dispose, une équipe d’agents est sur place où elle abat un travail de titan : le contrôle de l’identité de tous les voyageurs relevés dans un registre, la prise de température.

Cette équipe est accompagnée par la police, la gendarmerie, la garde nationale et la protection civile.

Sur place, l’équipe dispose de trois tentes pour :  le repos des agents, les consultations des cas suspects et l’isolement des cas averés.

Ensuite, l’équipe du Prof  Sow  s’est rendu au poste frontalier de la Côte-D’ivoire avec Zégoua, où elle a aussi constaté les dispositifs qui y sont mis en place par la partie ivoirienne.

La délégation s’est ensuite rendue  au Centre de santé de référence de Kadiolo pour  constater de visu les dispositifs sanitaires mis en place contre Ebola.

Avant de prendre la direction des sites d’orpaillages qui drainent des milliers de personnes venant de plusieurs pays.

La délégation s’est rendue d’abord à Alhamdoulilayi, un village créé autour d’un site d’orpaillage où vivent plusieurs milliers de personnes.

Avant de se rendre  à Dadjan, un autre site d’orpaillage faisant frontière avec la Côte-D’ivoire où vivent plus de 15.000 âmes à la recherche de l’or.

La dernière journée  de cette mission a été consacrée à Garalo. Une localité qui fait frontière avec la Guinée et qui dispose d’un site d’orpaillage du nom de Bofara.

Enfin, la dernière étape de cette mission a été consacrée au CSREF de Bougouni où le prof  Sow et son équipe ont pu s’enquérir des dispositifs sanitaires mis en place. Et visité le site d’isolement implanté dans cette structure sanitaire.

Partout, l’équipe  du  Prof Samba Sow a constaté les difficultés dans lesquelles travaillants les équipes. Mais aussi le peu de moyens dont ils disposent. Avant de leur prodiguer des conseils et promettre une correction très prochaine des insuffisances constatées sur le terrain.

  1. Diama, envoyé spécial à Sikasso

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