Sécurité privée au Mali : Diagnostic pour mieux structurer

Bamako a abrité le 18 et 19 juillet, le forum national sur la sécurité privée au Mali. Cette première édition a réuni régulateurs, entreprises de sécurité, forces publiques, la société civile et partenaires techniques et financiers autour des enjeux, défis et perspectives de la sécurité privée au Mali.

22 Juillet 2025 - 14:06
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Sécurité privée au Mali : Diagnostic pour mieux structurer

Dans les grandes villes comme dans les zones isolées, les entreprises de sécurité privée sont de plus en plus sollicitées aujourd'hui pour divers besoins. Des opérations de gardiennage et de surveillance, au transport de fonds passant par la protection des personnes et des infrastructures critiques.

Ces activités sont encadrées par  la loi n°96-020 du 21 février 1996.  D'autres textes et décrets furent adoptés au fil des années pour renforcer ce dispositif parmi lesquels, l’arrêté interministériel n°2018-0286/MSPC-MEF-MCC- SG du 14 février 2018. L’arrêté détermine notamment les modalités de preuve de la capacité financière des postulants à l’agrément (50 millions F CFA pour Bamako, 30 millions F CFA pour les régions). Le même texte précise aussi les modalités d’autorisation, de contrôle et de fonctionnement desdites entreprises ».

« Prise en compte des nouvelles menaces »

A près de trois décennies de mise en œuvre, de nombreuses sociétés privées évoluant dans le domaine au Mali soutiennent « une révision globale de ce cadre législatif et réglementaire en vigueur » qui, disent constatent elles « ne prennent pas en compte les évolutions majeures survenues dans le secteur, notamment l’émergence de la cybercriminalité, le terrorisme asymétrique et les attaques transfrontalières et la montée en puissance des technologies de surveillance intelligente ».

Face à ce défi règlementaire et tant d’autres qui se posent au secteur de la sécurité privée au Mali, les régulateurs, chercheurs, entreprises de sécurité, les forces publiques, la société civile, et les partenaires techniques et financiers se sont réunis les 18 et 19 juillet à Bamako autour du premier forum national sur la sécurité privée au Mali.

Selon son promoteur Ismaïla N. Diallo, il s’agissait à travers ce forum, « de poser ensemble un diagnostic lucide, d’identifier les leviers d’action concrets et de coconstruire une vision partagée du rôle de la sécurité privée au Mali ».

Sur trois grands panels portant le cadre légal, la gouvernance et collaboration publique-privée ; la formation, certification et professionnalisation des acteurs ; et la technologie et innovation pour une sécurité de demain, les participants ont analysé en profondeur les enjeux actuels du secteur de la sécurité privée ainsi que les goulots d’étranglement qui freine son développement.

Pour Ismaïla N. Diallo, le secteur de la sécurité privée « mobilise de milliers de jeunes et contribue à la réduction du chômage et au renforcement de l’état de droit »". Cependant, il demeure confronté à un manque d’accompagnement institutionnel et de financement adapté, manque de dialogue entre les parties prenantes, a souligné M. Diallo.

L’expert du domaine de la sécurité stratégique, du renseignement et de la gouvernance sécuritaire au Mali, estime qu’il devient impératif de moderniser les textes, de renforcer les mécanismes de contrôle, et surtout d’institutionnaliser une collaboration pérenne entre les autorités publiques et les entreprises privées. « Autrement dit, nous devons transformer la complémentarité en un facteur de performance partagée. Ce, dit-il, au service de la sécurité nationale », a estimé l’interlocuteur.

Pour relever multiples défis sécuritaires que traverse le Mali, le représentant de SAER protect Mali, sponsor officiel du forum, propose « l’adoption d’une approche globale, holistique et inclusive qui tiennent compte tous les aspects de la sécurité ».

Le président directeur général de Bridges Worldwides Security (BWS), Souleymane Diabaté Souleymane Diabaté, a assuré que l’accompagnement des acteurs du secteur ne fera pas défaut car, « aucun sacrifice n’est de trop pour le Mali », a-t-déclaré.

La première édition du forum sur la sécurité privée a réuni près de 300 participants maliens et des pays de la sous-région. Elle a vu la participation de nombreux invités dont le conseiller technique du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, contrôleur principal de police Jean Marie Drabo et le vice-président du Collectif des sociétés de gardiennage privées et de Sécurité (Cosogapris) James Thiam, aussi directeur général de Five Protect P5.

 

Kadiatou Mouyi Doumbia

 

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