Accord de paix entre dogons et peuls : Un point de point de presse pour mieux édifier l’opinion publique

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Insécurité dans la région de Mopti
archive d'une conférence de presence

Pour échanger autour de l’accord de paix signé entre les communautés Dogon et Peul, le 28 août à Sévaré, les membres de l’association Nyugal Pulaaku étaient face à la presse ce dimanche 9 septembre dans la salle de conférence de la Maison de la presse. C’était sous l’égide de Maitre Hassan Barry Président de l’association Nyugal Pulaaku. La dite rencontre s’est déroulée en la présence de plusieurs cadres ressortissants des cercles de Koro et de Bankass.

A peine signé, l’accord de paix entre les communautés Dogon et Peul est rejeté par le chef de la branche militaire du mouvement Dan-Na Ambassagou, qui estime ne pas être ni consulté ni associé à son élaboration. Pourtant, sa coordination a réitéré ses engagements à la paix en soutenant sans réserve ledit accord.

Ainsi, l’association Nyugal Pulaaku et les cadres du cercles de Koro et de Bankass condamnent vigoureusement les atteintes graves et répétées à la vie de la population civile, rendent « personnellement responsable le chef des combattants de la milice dont il a la direction ». Ils exhortent le gouverneur de la région de Mopti à faire le constat de la violation de l’accord notamment à Komboko dont le village a été incendié le samedi 8 septembre et a occasionné 12 morts dont de nombreux enfants.

En conséquence, ils invitent le gouvernement à engager sans délai des poursuites pénales contre toute milice et toute personne impliquée dans le génocide perpétré dans le Séno. Ils exigent qu’il soit mis fin sans équivoque à la collision entre certains éléments incontrôlés des Forces armés et de sécurités et les chasseurs agissant sous le couvert de milice ethnique où qu’ils soient.

Pour le principal conférencier, le drame que vivent les populations des cercles de Koro et Bankass ne procède pas de la lutte contre le terrorisme, mais de conjonction d’intérêts de certains acteurs qui, hélas, ne tirent profit que dans l’embrasement et le chaos.  Depuis la rébellion des années 1990 au Mali, jusqu’à cette dernière crise sécuritaire au centre, constate Maitre Barry, « les commanditaires des troubles ont à chaque fois trouvé les moyens de lever des milices tribales pour noyer la crise dans une guerre interethnique. »  Ce qui ne fait que miner davantage les fondations de la nation malienne, a-t-il analysé.

Par ailleurs, l’ancien ministre s’interroge sur l’application timide des mesures fortes annoncées en grande pompe par le Premier Ministre lors de sa visite à Koro. Il s’agit à titre de rappel, « de l’application rigoureuse de l’interdiction de la circulation des motos, le désarmement total de tous les porteurs d’armes et le déploiement des forces militaires permanentes ». La réponse à ces questions, amène à regretter « la duplicité entretenue par certains acteurs qui, au gré de leurs intérêts, jouent au pompier pyromane », a-t-il déploré. Cependant, poursuit-il, aucune solution durable ne peut être apportée à la crise du Séno tant que les « tireurs de ficelles » aux intérêts inavoués n’auront pas été désavoués publiquement.

De son côté, l’honorable Idrissa Sankaré, a invité toute la communauté peule à s’inscrire dans la voie du dialogue et de la paix. Rappelons que l’accord de paix signé entre les communautés Dogon et Peul a été rendu possible grâce à l’intermédiation de l’ONG Hd entamée depuis juillet 2017.

Issa FOMBA

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