Dissolution des partis : Deux ministres donnent des éclaircissements

Au cours des débats déroulés le 20 mai 2025 avec des représentants d’associations et de faîtières du secteur de l’emploi et de la formation professionnelle, la question a été posée.

26 Mai 2025 - 01:38
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Dissolution des partis : Deux ministres donnent des éclaircissements

Lors de cette rencontre informelle organisée par la ministre de l’Entrepreneuriat, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Oumou  Sall Seck, l'invité du jour préposé pour un exposé était le Ministre délégué auprès du Premier Ministre chargé des Réformes Politiques, Mamani Naciré.

Les deux ministres ont saisi l'occasion pour clarifier à l'assistance les motivations qui ont animé le décret n°2025-0339/PT-RM, signé le 13 mai 2025, ordonnant la dissolution des partis et organisations politiques. M. Naciré et Madame Seck ont tous deux défendu cette décision comme une «réponse structurante» aux dysfonctionnements historiques de la vie politique, tout en réaffirmant leur attachement au multipartisme. 

Selon la Ministre Oumou Seck Sall, cette mesure s’inscrit dans la continuité des conclusions des Assises Nationales de la Refondation (ANR) et du Dialogue Inter-Maliens, où une «aspiration populaire forte» a émergé Demande Sociale pour restructurer le paysage politique. Elle a souligné que ces consultations avaient révélé trois problèmes majeurs : une prolifération incontrôlée de partis «sans base sociale réelle», accusés d’entretenir clientélisme et nomadisme politique ; un financement public jugé inéquitable, distribué automatiquement sans évaluation d’impact ; et un système politique fragmenté, entravant la «refondation nationale» portée par le Président de la Transition, le Général d'Armée Assimi Goïta. «Il ne s’agit pas de tuer la démocratie, mais de la revitaliser», a-t-elle insisté, promettant une future législation «plus rigoureuse» pour encadrer la création de partis. 

Cette dissolution s’articule avec d’autres réformes clés déjà engagées, telles que l’adoption d’une nouvelle Constitution, la création d’une Autorité Indépendante de Gestion des Élections, la réorganisation territoriale, la moralisation de la fonction publique, la réforme du code minier et la digitalisation de l’administration, a-t-elle rappelé. Pour la Ministre, ces transformations visent à établir un «nouveau contrat social» ancré dans la souveraineté nationale et la justice sociale. Des consultations avec les forces vives du pays et la diaspora malienne seront menées pour élaborer la future loi sur les partis, a-t-elle précisé. 

Pour sa part, son collègue du gouvernement, le ministre Mamani Naciré, quant à lui, justifiera cette décision par l’infiltration «d'éléments déstabilisateurs» au sein des partis politiques, évoquant des actions perturbatrices. Il a rappelé que des consultations préalables avec les partis et la société civile n’avaient pas permis de dégager des «consensus raisonnables» pour réviser la Charte des partis. Face à cette impasse, des concertations régionales et nationales avec les «Forces vives de la Nation» ont conduit à recommander la dissolution. Reconnaissant que l’abrogation de la Charte a suscité des «interprétations divergentes» et des contestations, il a assuré que l’État «restaurera l’ordre public» et impliquera des «personnalités ressources» dans la rédaction d’une nouvelle loi, «conforme à la Constitution et aux attentes des Maliens.»

M. SANOGO

 

 

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