Lors de l’audience de ce mardi, la Cour a statué sur la requête d’incompétence formulée la veille par les avocats de la défense. Ces derniers s’étaient appuyés sur l’article 56 de la loi n°2024-030 du 13 décembre 2024 relative à l’organisation judiciaire du Mali, pour tenter d’obtenir l’arrêt du procès.
Mais la Cour a tranché : elle se déclare compétente pour poursuivre l’instruction du dossier. Elle s’appuie sur la disposition même de l’article 56 qui stipule que « les juridictions continuent à connaître les matières qui leur sont évoluées dans leur organisation actuelle en attendant la mise en œuvre progressive des dispositions de la présente loi. Elles continuent, également, dans les mêmes conditions à recevoir compétence dans leurs ressorts actuels ».
Témoignages sous tension
Une fois la question de compétence évacuée, les débats ont repris avec l’audition de M. Ousmane Bouaré, représentant de la société Guo-Star, ex-assistant du directeur général Amadou Kouma.
Durant son témoignage, les magistrats se sont attardés sur plusieurs zones d’ombre dans l’exécution du contrat de fourniture militaire entre Guo-Star et le ministère de la Défense.
Transferts suspects et garantie douteuse
Parmi les points soulevés par la Cour :
• Des transferts de fonds à des sociétés étrangères non signataires du contrat, dont certaines n’auraient aucun lien avec des fournitures d’armement ;
• La mobilisation par l’État malien d’une garantie autonome de 100 milliards de FCFA auprès de la Banque Atlantique à la place de Guo-Star, alors que cela relevait des obligations de cette dernière.
La Cour a également mis en lumière le manque de traçabilité de plusieurs flux financiers impliquant directement M. Bouaré, au bénéfice supposé d’Amadou Kouma.
Une affaire explosive
Cette reprise marque un tournant dans ce dossier emblématique, qui cristallise l’attention de l’opinion publique depuis plusieurs années. Le procès devrait se poursuivre ce mercredi 18 juin, avec d’autres auditions attendues.
La rédaction de maliweb.net