Le NDI et les partis politiques en conclave : Le consensus affaiblit la culture de la contradiction

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Du 18 au 19 avril 2013, le National Democratic Institute (NDI), a organisé un atelier de renforcement des partis politiques dans la communication interactive avec les citoyens et la formulation des programmes qui prennent en compte les priorités des électeurs. 

L’objectif de cet atelier visait à renforcer les capacités des partis dans la communication interactive avec les citoyens et la formulation de programmes de gouvernement qui prennent en compte les priorités des électeurs. Au cours de cet atelier, des communications ont été faites sur l’état des lieux de  la gouvernance et les opinions des citoyens au Mali ; la recherche sur les priorités des élections par les partis politiques et la rédaction des messages de campagnes centrés sur les priorités-quelques leçons et exemples des USA ; comment intégrer les priorités exprimés par les citoyens dans les programmes ; comment préparer une meilleure gouvernance des institutions publiques centrée sur les priorités des citoyens et le principe de la redevabilité, entre autres.

Il apparaît que les partis politiques doivent de façon régulière aller vers le citoyen malien pour répondre à ses préoccupations. Cela s’avère d’autant plus nécessaire que le taux d’analphabétisme dans le pays s’éleve à plus de 80%. Il s’avère aussi indispensable que les acteurs politiques maliens doivent intervenir pour inverser la tendance en jouant effectivement la fonction de formation de l’opinion.  C’est dans ce contexte que le NDI a organisé cet atelier avec les partis politiques.

Pour le Directeur Résident du NDI au Mali, Dr Badié Hima, cette  rencontre inaugure le démarrage effectif de l’ensemble des programmes du NDI dans le cadre du processus électoral.

Selon lui, le renforcement des relations entre un gouvernement et ses citoyens peut sembler être une priorité si évidente pour les démocraties qu’elle n’a guère besoin d’être rappelée. Il a ajouté qu’on reproche partout aux gouvernements, en Afrique et ailleurs, d’être distants des citoyens, de ne pas être suffisamment à leur écoute et de ne pas solliciter leur participation.

« Cela s’est traduit ces dernières années par une diminution régulière des taux de participation électorale, un recul des effectifs d’adhérents aux partis politiques et une baisse de confiance dans les institutions publiques clés. La demande d’une plus grande transparence et responsabilité des pouvoirs publics s’amplifie à mesure que se développe, chez le public et dans les médias, l’examen critique de l’action des gouvernements », a précisé Dr Badié.

Le Directeur Résident du NDI, dira que l’augmentation du taux d’abstention, traduit sans nul doute cette réalité. Il a expliqué que près de trois maliens sur cinq soit 58% interrogés dans le cadre de l’Afrobaromètre 2012 ont déclaré qu’ils « ne se sentent proches d’aucun parti politique », et que les partis politiques se sont avérés les plus faibles de toutes les institutions politiques au Mali.

Quant au Ministre délégué auprès du ministre de l’administration territoriale, chargé de la décentralisation et de l’aménagement du territoire, Abdourahmane Oumar Touré, il a souligné que la baisse de la participation électorale constitue un problème de taille pour ce qui est le fonctionnement du système politique malien.

Alors que les résultats de l’enquête d’opinion réalisée par la Fondation Friedrich Ebert Stiftung montrent que les principales causes de la crise politico-institutionnelle, au point de vue des citoyens du Districts de Bamako, ont révélé la mauvaise gestion des rébellions au nord et la faiblesse des partis politiques dans leur rôle de contrôle de l’exécutif. Et le rapport ajoute aussi la mauvaise gouvernance… Et de nombreux experts s’accordent à dire que le développement des partis politiques au cours de la dernière décennie a été retardé par le « modèle du consensus » prôné et mis en pratique par le Président renversé Amadou Toumani Touré. Et que ce consensus affaiblit la culture de la contradiction et par voie de conséquence décourage les débats ainsi que la différenciation des programmes des partis politiques.

Amadou Camara

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