Mariage d’enfants : ASF Canada mobilise les autorités et légitimités traditionnelles et religieuses pour l'éradication de cette pratique

1 Août 2025 - 01:17
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Mariage d’enfants : ASF Canada mobilise les autorités et légitimités traditionnelles et religieuses pour l'éradication de cette pratique

L’organisation avocat sans frontière Canada au Mali et ses partenaires WILDAF et l’association pour la promotion des droits des femmes ont, au terme d’un atelier de deux jours, créé une coalition nationale constituée de leaders religieux et traditionnels visant à mettre fin à la pratique du mariage des enfants profondément enracinée dans la société malienne.

 La création de cette coalition est le fruit d’un travail de deux qui a réuni à Bamako cette semaine les autorités et légitimités traditionnelles et religieuses de Ségou, Tombouctou, Sikasso, Mopti et du district de Bamako. Au cours de cette rencontre, les représentants de toutes les confessions religieuses pratiquées au Mali ont largement développer   les principes qui encadrent le mariage dans  sa religion.  Invité à exposer la vision de l’islam pratiqué dans les régions de Tombouctou, l’Imam Moussa Ag Maouloud a déclaré que «l’islam ne recommande pas le mariage précoce des filles ».

Ajoutant aussi que « aucune fille ne peut être mariée dans l’islam sans son consentement ».  Cette même thèse a été soutenue par les Imams venus de Bamako, Ségou ainsi que les représentants de l’église catholique et protestantes.  Cette rencontre a été soldée par l’engagement pris par les participants à respecter un mécanisme d’alerte communautaire.  Ce document vise à prévenir et réduire la pratique du mariage des enfants grâce à une approche communautaire, impliquant les autorités et légitimités traditionnelles et religieuses, la société civile ainsi que les acteurs de l’Etat.

Selon Avocat sans frontière Canada, la prévalence des mariages d’enfants est la plus élevée au Sahel. Dans cette partie du monde, les jeunes filles sont mariées près de deux ans plus tôt que celles du reste de la région.  Le Mali se retrouve dans cette liste sombre.  L’ASF Canada cite un rapport publié par l’UNICEF en 2022 qui stipule que « 16% des femmes âgées de 20 à 24 ans ont été mariées ou en couple avant l’âge de 15 ans et 54% avant l’âge de 18 ans. Ces statistiques, poursuit le document, sont respectivement de 12% et de 37% en Afrique de l’Ouest et centrale, faisant du Mali l’un des pays avec le plus haut taux de mariage d’enfants en Afrique subsaharienne. Toujours au Mali, chez les femmes mariées de 20 à 24 ans, 46% possèdent une différence d’âge de 10 ans ou plus avec leur époux.  Pour ces organisions de défense de droit de l’Homme, le mariage d’enfants est considéré comme une forme de violence basée sur le genre (VBG). Elle est malheureusement ancrée dans des attitudes et idéologies patriarcales, des pratiques traditionnelles néfastes et des stéréotypes sexistes liés aux rôles et responsabilités des femmes, des hommes, des filles et des garçons au Mali.

 Selon toujours ASF Canada, le phénomène du mariage des enfants est motivé par plusieurs facteurs.  Il s’agit entre : contrôle du corps des filles, les stigmates entourant le célibat, la crainte du déshonneur familial, la perte de virginité, les grossesses hors mariage, les traditions de mariages arrangés entre familles et les préceptes religieux sont autant de facteurs socioculturels identifiés par l’ONG pour légitimer le mariage d’enfants au Mali. D’autres facteurs existent à savoir les motivations économiques, la recherche de sécurité financière ou le remboursement d’une dette contractée par le père d’une jeune fille auprès d’un autre homme.  Toutefois, ces pratiques sont aggravées, constatent l’ONG, par les conflits armés et crises humanitaires sont des facteurs aggravants de cette pratique.

 Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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