Situation socio-politique au Mali : le retour des mauvais souvenirs du départ d’IBK

9 Mar 2021 - 01:11
9 Mar 2021 - 11:25
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Situation socio-politique au Mali : le retour des mauvais souvenirs du départ d’IBK
Au Mali, l’équation d’un Mali nouveau à travers la rupture avec l’ancien système semble être encore un mirage. Un constat qui commence à créer des frustrations. Les soutiens des autorités de la transition semblent de plus en plus devenir de véritables ennemis du régime. - maliweb.net - « Lorsque l’équipe de la transition a été mise en place, j’ai pris la décision de retourner à la mosquée parce que je gardais espoir que cette équipe allait sauver ce pays [le Mali ndlr]. Mais je suis au regret de constater quelque chose que je vais dénoncer », a déclaré l’imam Mahmoud Dicko lors du meeting du mouvement Djiguiya Kura de Housséini Amion Guindo, dimanche 7 mars 2021. Une déclaration qui laisse apparaitre le divorce entre « le puissant imam » de Badalabougou et les autorités de la transition. « Aucune hypothèse à écarter » À la même occasion, l’ancien président du haut conseil islamique du Mali enfonce le clou en avançant la remarque : « Un président distant du peuple ; un Premier ministre froid ; un vice-président, je ne sais pas… ». En un mot, un vice-président inqualifiable. Voilà ce que pense Mahmoud Dicko du président de la transition, Bah N’Daw ; du Premier ministre, Moctar Ouane ; et du vice-président, Assimi Goïta. Ce qu’on pourrait expliquer d’ores et déjà comme un retournement de veste de Mahmoud Dicko contre l’équipe de la transition soulève des inquiétudes qui amènent à se demander les raisons d’une telle opposition du jour au lendemain. À s’en tenir aux propos de l’imam de Badalabougou, la gouvernance actuelle ne fait que continuer les erreurs du régime déchu d’Ibrahim Boubacar Kéïta. La mauvaise gouvernance, le refus du dialogue avec la classe politique, la société civile, les leaders religieux, etc., sont entre autres des reproches que l’imam Dicko fait à Bah N’Daw et son équipe. Dès lors, la question qui vient à l’esprit est : Dicko va-t-il décider à nouveau de quitter la mosquée et se joindre au Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) pour combattre cette équipe transitoire ? Au stade actuel des choses, aucune hypothèse n’est à écarter. Un début de divorce ? Nous avons quand même l’impression à travers cette sortie du dimanche dernier que l’ancienne autorité morale du M5-RFP est en phase avec les idéaux du mouvement. En effet, au cours de son Assemblée générale à la Maison des Aînés de Bamako, samedi 6 février 2021, le M5 laissait entendre des remarques similaires à celles de Dicko : « En dépit des espoirs de changement légitimement nourris par le peuple malien, qui a mené une lutte héroïque de portée historique sous la direction du M5-RFP contre l’ancien régime oligarchique, corrompu et ploutocratique, il est apparu aujourd’hui que le pouvoir des colonels, qui ont usurpé la victoire du Peuple, perpétue les pratiques d’une gouvernance chaotique combattues au prix du sang des martyrs tombés sous les balles assassines de la FORSAT, le tout sur fond de propagation de l’insécurité et d’aggravation des risques de partition du pays ». La déclaration du dimanche dernier de l’imam Dicko en défaveur des autorités de la transition ne résout pas encore l’équation d’une transition réussie et pacifique. Cette déclaration ressemble à un début de divorce qui ne peut que réveiller les vieux souvenirs du départ précipiter de l’ex-président de la République malienne, Ibrahim Boubacar Kéïta. Surtout que ce mécontentement du parrain de la Coordination des mouvements et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS) intervient après celui du Chérif de Nioro qui demandait la démission de la ministre de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Bouaré Bintou Founè Samaké qu’elle soupçonnait vouloir réintroduire l’avant-projet de loi sur le genre au niveau de l’Assemblée générale. Écouter les Maliens Face à toutes ces situations, nous avons l’impression que l’étau se resserre autour des autorités de la transition. Le mécontentement semble se généraliser comme au bon vieux temps d’Ibrahim Boubacar Kéïta. Le front social est de plus en plus en ébullition, l’insécurité est grandissante, les jeux de positionnement politique battent le plein. Toutes ces situations, si elles ne sont pas anticipées risquent de plonger le pays dans une nouvelle crise plus grave, et pire si l’on s’entêtait à aller aux élections dans une telle circonstance. Les autorités transitoires ont tout « intérêt à prêter une oreille attentive » aux cris de cœur des Maliens. Car, après une chasse collective, la gestion du butin doit revenir à l’ensemble des associés. Fousseni Togola /Maliweb.net

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