Suspension de l’ONG Geneva Call au Mali : Le Burkina Faso doit-il s’inquiéter ?

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Pour immixtion dans les affaires internes d’un pays souverain, l’ONG Suisse ‘‘Geneva Call’’ ou l’Appel de Genève a été interdite d’exercer sur l’ensemble du territoire malien. Il n’y a-t-il pas de risque qu’elle récidive au Burkina Faso ? Telle est la question qui taraude l’esprit de plus d’un.

Par un décret en date du 15 décembre, le gouvernement de transition du Mali a décidé d’interdire les activités de l’ONG Suisse Geneva Call sur l’ensemble du territoire du Mali, ce, avec effet immédiat. Les autorités reprochent à l’organisation humanitaire des fautes lourdes.

En effet, Appel de Genève a signé à Genève, le 30 septembre dernier, une convention avec la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), coalition des mouvements politico militaires composée du MNLA, HCUA, MAA, pour soi-disant la protection des soins de santé pendant les conflits armés.

Le gouvernement malien, ayant appris l’information par voie de presse, s’est interrogé sur les dividendes de la signature de cette convention car l’ONG s’est contentée d’adresser une simple lettre d’information au ministère de tutelle.

En effet, supposée être engagée dans l’humanitaire au Mali, Geneva Call semble outrepasser le cadre de son intervention. En toute responsabilité et sans l’autorisation préalable des autorités maliennes, elle a décidé de signer avec la CMA, une des principales parties au conflit que vit le Mali depuis 2012, une convention de partenariat. Pour quel motif ?

Pourquoi le choix de la seule CMA ?

C’est d’ailleurs cet acte que condamne le gouvernement malien qui accuse l’ONG de ne pas respecter l’accord cadre régissant les associations et organisations humanitaires.

Le gouvernement s’est interrogé également sur les motivations réelles de l’ONG avec une telle initiative, et surtout le choix de la seule CMA. Alors qu’il y a d’autres acteurs du processus de paix sur le terrain.

En conséquence, le gouvernement, dans un premier temps, a demandé à l’ONG de mettre fin immédiatement à son initiative qu’il récuse aussi bien dans le fond que dans la forme. Mais, il faut croire que l’ONG ne s’est pas exécutée ; d’où la décision d’interdire ses activités sur le sol malien.

A noter qu’en réalité, une convention a bel et bien été signée à huis clos entre la CMA et Geneva Call. Le groupe armé était représenté par Attaye Ag Mohamed, membre du bureau exécutif en charge des questions juridiques et des droits humains, et Mohamed Elmouloud Ramadan, membre du comité directeur de la CMA et du comité de pilotage de la Commission DDR, L’ONG, pour sa part, était représentée par son directeur général, Alain Délétroz. Il faut noter que cette cérémonie s’est déroulée sans aucun représentant des autorités maliennes. Toute chose qui a amené les autorités de la transition à s’interroger sur la motivation de ce partenariat obscure.

Des raisons de s’inquiéter…

Sachant que cette ONG intervient également au Burkina Faso et dans d’autres pays, il y a lieu de s’inquiéter qu’elle ne récidive dans son entreprise de s’aborder les efforts des autorités des pays concernés  dans leur lutte pour le respect de la souveraineté nationale.

Mieux, le contexte de la crise actuelle au Sahel  est très compliqué et les acteurs hostiles à l’autorité de l’Etat sont disparates et difficiles à cerner.

Donc, pour éviter toute surprise désagréable, les nouvelles autorités burkinabé avec à sa tête le bouillant capitaine, Ibrahim Traoré,  doivent rester sur le qui-vive   et s’intéresser davantage aux activités de ces ONG étrangères pour éviter une pratique de légitimation déguisée des acteurs armés et ou ceux hostiles au retour de la paix et la stabilité comme le Mali est en train de le faire.

H.K.B

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