Que sont-ils devenus… Mady Moussa Doumbia : Le sifflet d’or du basket-ball malien

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L’histoire du basket-ball malien est aussi liée à  un certain Mady Moussa Doumbia. Pas en sa qualité d’arbitre international ou de membre du bureau fédéral, mais parce qu’il a reçu le sifflet d’or le jour où les Aigles dames ont remporté leur premier trophée continental, le championnat d’Afrique. C’était en 2007 à Dakar. Mady Moussa Doumbia est un ancien arbitre international de basket-ball, aujourd’hui instructeur Fiba-Monde, il est également président de la Commission technique de la Fédération malienne de basketball. Il forme avec Mamadou Doumbia dit L’Homme de Radio Kledu et Alpha Bagayoko dit Jackson un trio indéboulonnable. Leur admiration et  leur sincérité sont réciproques. Les deux ont passé avant lui dans cette rubrique,  mais il garde jalousement leurs journaux dans ses archives. Difficile pour lui d’expliquer leur complicité, il qualifie L’Homme de sincère et Jackson de loyal. Mady Moussa, notre héros de la semaine, nous a reçus à son domicile à Quinzambougou. Nous l’avions contacté quand il revenait de Kayes où se jouait un match de championnat. La carrière de Mady Moussa Doumbia s’est déroulée en deux temps. Lesquels ? Qu’est-ce qu’il pense de la corruption dans le milieu du basket-ball ? Quel est le secret du bureau fédéral qui tient le bon bout malgré la pandémie du coronavirus ? Autant d’autres questions nous ont servi de boussole pour assurer une fois de plus l’animation de la rubrique “Que sont-ils devenus ?”

Quand Mady est venu nous accueillir au seuil de sa maison, nous en avons profité pour aborder des sujets divers pour planter le décor et écarter toute méfiance entre nous. Le journaliste n’est pas parfois le bienvenu. Malgré la pandémie du coronavirus, la Fédération malienne de basket-ball s’est donné les moyens pour tenir toutes les compétitions possibles aussi bien que les formations.

Quel est alors son secret ? Avoir sous la main l’un de ses membres, en l’occurrence le président de la Commission technique permettait les explications. Et Mady Moussa de répondre que le bureau fédéral dirigé par Harouna B. Maïga n’a qu’une seule envie : le travail propre et un seul objectif : le développement de la balle au panier. Bref, toutes les activités du bureau sont réalisées à hauteur de souhait parce que ses membres soufflent dans la même trompette.

Mady Doumbia avec ATT

Il est rare de tomber sur une affaire de corruption dans le milieu du basket-ball. On retient cependant qu’en 2017 les universités du Kansas et de la Caroline aux Etats-Unis se sont trouvées mêler à un scandale concernant le versement de pots de vin dans le sport universitaire de basket-ball.

En son temps, un responsable de la marque “Adidas” et quatre entraîneurs ont été arrêtés pour des faits de corruption. L’ancien arbitre international soutient qu’il n’y a pas zéro corruption dans la discipline, ajoutant que tant que les intérêts sont en jeu, la tentation serait logique. Mais il est formel que la corruption n’est pas encore dans le giron de l’arbitrage malien. Donc il ne peut se prononcer sur ce fléau de façon péremptoire.

Depuis un certain temps nous faisons l’économie de l’accueil chaleureux à nous réservé dans le cadre de la rubrique “Que sont-ils devenus ?” Parce qu’à un moment donné l’hospitalité accordée naturellement aux étrangers dans notre société commandait notre silence. Mais le comportement de Mady Moussa Doumbia nous a séduits. Il s’est donné le temps d’aller nous accueillir à quatre cent mètres de sa maison.

Après les formules de salutation et les remerciements pour la démarche du journal “Aujourd’hui Mali”, il nous a conduits directement chez sa vieille mère et son frère cadet pour une série d’éloges à notre endroit. Ce qui nous a émus. Tous nos remerciements à la famille Doumbia pour son sens de l’hospitalité.

Mady Moussa Doumbia est un maître de second cycle. Il est de la promotion de 1974 de l’Ecole normale secondaire  (EN Sec) de Badalabougou, option bio chimie. Il enseigna successivement à l’école de Missira, puis du camp Digue à Bolibana. Les absences répétées pour les matches à l’extérieur ont finalement eu raison de sa volonté de former de futurs cadres du pays.

Il a été finalement  détaché à l’Académie d’enseignement de Bamako Rive gauche, jusqu’à sa retraite.

Mady Moussa Doumbia a une double carrière riche sur le plan sportif. Après avoir fait le centre de formation du Club olympique de Bamako, il fût un élément clé du bastion défensif du COB pendant au moins dix ans (1972-1982). Finaliste malheureux de la Coupe du Mali contre le Djoliba en 1974, il est de la même génération au COB que les Moussa Konaté, Issouf Sidibé,  René Kah, Mahamadou Sangaré,  Cheick Fall, Ibrahim Diarra dit Ben.

Il prit sa retraite en 1982, parce que, selon lui, les nerfs ne commandaient plus sa vivacité en sa qualité de latéral droit moderne. L’année suivante, au nom du COB, il intègre la Ligue de basket-ball du district de Bamako et occupe le poste d’adjoint au secrétariat général, avant de le diriger pendant la saison 1984-1985.

A l’époque, contrairement aux textes actuels, le cumul de fonction était permis. Mady Moussa Doumbia profitera donc de l’assemblée générale pour faire son entrée à la Fédération malienne de basket-ball, pour diriger la Commission d’organisation.  Secrétaire adjoint, il deviendra plus tard secrétaire général.

Il y fera deux mandats, avant sa reconversion comme arbitre. Le déclic pour cela aura été ce match de gala entre le Corps de la paix et les entraîneurs stagiaires. Une rencontre qui a coïncidé avec un mouvement de rébellion des arbitres. Le choix est porté sur lui par le président de la FMBB, Cheick Oumar Diallo, et le secrétaire général Kandé Sy pour diriger cette partie amicale.  La belle performance de Mady Moussa a servi d’alibi sinon d’arguments au bureau fédéral d’opter pour un plan B par rapport à l’arbitrage. Cela consistait à compter sur des hommes capables d’aider le basket-ball malien.

Plus de hauts que de bas

Il s’est agi de former de nouveaux arbitres pour palier toute éventualité. Aussitôt dit, aussitôt décidé, toutes les compétions sont suspendues. Le temps de former pendant trois mois ceux-là qui feront vibrer désormais le Pavillon des sports par des coups de sifflet : Mady Moussa Doumbia, Younoussa Maïga, Ladji Dabi Camara, Moussa Maïga, Mamadou Doumbia dit L’HOMME.

Sous la houlette de Mohamed Ould Youba, Alpha Bagayoko alias Jackson et le président de la FMBB, les nouveaux arbitres sont mis à niveau et encadrés jusqu’à leur maturité maximale, sanctionnée par le grade d’arbitre international.

Un nouveau statut qui va lui permettre de se faire valoir sur le plan africain.  Mady Moussa Doumbia avec l’âge,  et le défaut d’actualisation de son curriculum vitae, ne se rappelle pas au détail de toutes les compétitions internationales auxquelles il a pris part. Il retient avoir participé à une trentaine de matches comptant pour les éliminatoires des championnats d’Afrique, et inter clubs  masculin et féminin au Gabon, aux deux Congo, en Côte d’ivoire, au Nigeria, en Angola, etc.

En plus il a participé, entre autres, à la phase finale de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe en 1996 au Maroc, au championnat d’Afrique masculin à Tunis (2003) championnat d’Afrique féminin à Dakar en 2007 avec le sifflet d’or, championnat d’Afrique féminin au Bénin (2009). Sur conseil du secrétaire général de Fiba-Monde, Bilé Alphonse, il se présente au concours d’instructeurs  tenu en Nairobi en 2008.

Pour parler de ses bons souvenirs, Mady Moussa Doumbia retient la finale de la Coupe du Mali de football de 1974, sa nomination comme arbitre neutre lors du championnat d’Afrique féminin en 2003 à Tunis, son sifflet d’or à Dakar en 2007. Son échec au test physique de recyclage en 1995, les deux échecs du Mali aux championnats d’Afrique féminin (2011 et 2017) sont ses mauvais souvenirs.

Dans la vie, le basket-ball constitue sa passion, il déteste le mensonge.

Mady Moussa est marié et père de trois enfants. Il est aujourd’hui âgé de 70 ans. Depuis sa retraite, il ne s’occupe que de basket-ball en tant qu’ancien arbitre international, et instructeur de Fiba-Monde.

O. Roger

Tél (00223) 63 88 24 23

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5 COMMENTAIRES

  1. Bonjour Mady
    Tu m’as laisse de bon souvenirs en tant que joueur de Basket. Ton arbitrage est digne de respect du jeu. Tu mérites plus d’éloges. Merci !!!!

  2. MADY, bjr
    Ces journalistes ont oublié de dire que : Tu es loyal, bon, généreux, humble et doté d’une faculté de compréhension extraordinaire de son prochain.
    Un livre ne suffit pas de relater ta bonté et ton amour pour le Mali, le basketball et le sport en général.
    Mady, tu a été l’artisan de mon cursus scolaire et de pas mal d’autres personnes.
    Depuis l’école le Camp Digue tu as su aménager les récalcitrants et cela a conduit a la réussite de beaucoup de jeunes garçons de l’époque. Encore merci. Sidi DIALLO a ouolofobougou ( cel: 76326720).

  3. Le travail propre et la recherche du développement , qui peut dire mieux pour sauver le Mali ! Mady vous avez tout dit dans cette phrase pour édifier ceux qui veulent avancer dans tous les domaines de la vie !
    Salut à toi Mady !

  4. Bonjour a Gros Guilloz de la part d un ami d enfance depuis ;es villas du quartie Dibida avec la famille Diatigui Diarra dont Clo clo, Baidy etc
    Saluez aussi le Dr Alioune et notre Maman
    Merci mon cher Mady tu fut un grand defenseur de football avecc le COB avant de passer au Basket
    Longue et heureuse vie et bon careme
    Dela part d un ami lointain Bouba Diop dit Bob
    Je suis a Bamako apres ma carriere Internation;e hors du pays
    Beaux souvenirs

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