GREVE DES EMPLOYES DE TOTAL: Une direction sourde face à un Etat muet

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Débuté le 25 septembre dernier pour 72 h, la grève du personnel malien de Total n’avait pas connu une évolution significative à moins de 24 h de sa fin. Un sit-in des agents qui ne dit pas son nom a été observé dans la cour de la direction générale. Sur des banderoles accrochées aux murs de la direction on pouvait lire : «Grève Total Mali. L’arrêt des stations à travers la ville».
Le groupe d’agents présent dans les locaux de la direction était composé du personnel de la direction, des dépôts de gaz, de lubrifiant ainsi et de l’aéroport Bamako Sénou.
 De source proche du mouvement des râleurs, la grève a été suivie à 100 % sur toute l’étendu du territoire. Selon le secrétaire général du syndicat, Seydou N. Camara, tous les dépôts de Sadiola, Kayes, Tombouctou, etc., ne fonctionnent pas. Le collectif de leurs gérants des essenceries sont solidaires au mouvement, d’où l’arrêt des pompes.
A la question de savoir jusqu’où ira ce mouvement de grève, le secrétaire général du syndicat avertit : «Attendons la fin des 72 h, si la direction ne fait pas de propositions concrètes, l’assemblée générale qui se réunit ce jeudi (c’est-à-dire aujourd’hui) décidera de la voie à suivre». Pour l’instant, en tout cas, jusqu’à hier dans la matinée, les 72 agents de Total étaient en arrêt de travail.
L’essentiel des revendications tourne autour de l’augmentation de 100 % des salaires, demandée par les grévistes. Selon les travailleurs, sur la masse salariale chiffrée à 600 millions Fcfa par an, la part de salaires de trois expatriés (les directeurs général, commercial et financier) s’élève à près de 300 millions de Fcfa. Ces chiffres figurent dans la déclaration des impôts de 2005 suivant l’article 22 du Code général des impôts. Ces gros salaires des directeurs sont différents des autres avantages et aux indemnités.
Si l’effet de cette grève est pour le moment moins perceptible à Bamako, il pourra l’être à l’intérieur du Mali, surtout au niveau des sociétés minières qui dépendent essentiellement des dépôts de Total en carburant.
La pénurie de carburant dans les mines et la panne sèche d’une bonne partie du matériel roulant de l’administration et des aéroports, ces dégâts collatéraux dans, pourront susciter l’implication du gouvernement dans ce bras de fer qui oppose Total et ses agents.
Le personnel attend de la direction une proposition concrète. Alors que le gouvernement s’emmure dans un silence de carpe.

Drissa Sangaré

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